Providence, La peur qui rôde - Alan Moore & Jacen Burrows

Par Manu17

"Chose étrange, j'avais discuté avec Tom des idées du professeur Jung sur les rêves et le subconscient, et j'ai tout de suite compris que tout était lié à Lily et ma mauvaise conscience, avec mon mode de vie souterrain et mes sentiments enfouis. Mon rêve s'était déroulé dans les profondeurs des grottes de mon esprit."
Ma première incursion dans l’univers de Lovecraft remonte à ma lecture de l’anthologie de Stephen Jones,Histoire illustrée de l’horreur, qui m‘a donné envie de poursuivre ma découverte.
Me voici donc parti pour Providence, ville natale de Lovecraft, en compagnie d’un certain Robert Black. Si comme moi, ce nom vous fait penser à Robert Bloch, l’auteur de Psychose, sachez que le clin d’œil est délibéré. Robert Black est journaliste et écrivain. C’est un papier pour son journal, le New York Herald, qui va le conduire à Providence. Il part y enquêter sur la vague de suicides qu’aurait engendré la publication d’un livre intitulé Sous le monde.
Des rues de Providence aux coins les plus reculés de Nouvelle-Angleterre, ses investigations vont le confronter à des situations tantôt surnaturelles, tantôt d’un effroyable réalisme, confronté aussi bien à d’étranges créatures qu’au nazisme ou à l’inceste. Peinant parfois à démêler le vrai du faux, la réalité du rêve, le conscient de l’inconscient, ses propres démons intérieurs ne seront pas les plus faciles à apprivoiser…
Avec Providence, Alan Moore nous plonge en immersion dans l’univers lovecraftien. Les familiers s’y sentiront en terrain connu grâce à moult clins d’œil et références. Si comme moi, vous n’avez pas encore lu Lovecraft, ça ne nuira en rien à votre plaisir et vous poursuivrez peut-être en cherchant à en savoir plus sur l’auteur et son œuvre. Quoiqu’il en soit, vous serez d’emblée ferrés par cette ambiance inquiétante, cette sensation de mystère qui plane tout au long du récit, partagés que vous êtes entre l’envie de savoir et la crainte de découvrir une vérité qu’il est parfois plus sage de laisser enfouie...
L’alternance entre les pages de bande dessinée et la reproduction des pages du journal de Robert Black étoffe subtilement le récit en apportant une multiplicité de points de vue. On le suit dans son enquête, ses rencontres, puis on revit les événements sous l’angle de son ressenti et son analyse des faits. 
Providence m’a piégé et après La peur qui rôde, j’ai maintenant hâte de poursuivre cet inquiétant voyage dans le tome 2, L’Abîme du temps…
  Merci à Babelio et aux éditions Panini Comics !

Lire aussi le billet de Bibalice sur Babelio...Panini ComicsISBN 978 2 8094 3636 5176 pages201518€