Du Congo jusqu'à la France le pas est immense tant ces deux mondes s'ignorent et se fantasment. Rien de commun en effet entre ces deux pays, sinon une langue, et un passé reculé dans un abîme du temps. Aussi, pour le jeune homme envoyé en mission dans l'Hexagone, les malentendus, l'impréparation et surtout les faiblesses morales et mentales de tous les humains rencontrés feront de cette expédition en terre étrangère une aventure où l'on tire jusqu'au bout de soi-même, afin de surmonter les assauts. Frère et sœur premiers arrivés, enlisés par la vie sur des positions défensives, sont trop débordés pour offrir efficacement leur puissance au nouveau venu. Par conséquent Donnet va devoir se débrouiller seul, et contre beaucoup - à commencer par lui-même avec toutes ses illusions de vie facile - et en particulier contre le temps, cette faux que manipule la Préfecture. Finalement il n'y a nul remède en dehors de soi. Tandis que le père, malade, attend au loin d'être sauvé par ses enfants, Donnet, livré à toutes les intempéries de l'exil, devra vaincre ses culpabilités, ses craintes, ses découragements, et trouver jusqu'au fin fond de l'échec la gnaque qui lui permettra de ne jamais, jamais s'avouer vaincu.
Avec ce livre, Donnet nous raconte son arrivée en France, son parcours jonché d'obstacles.
Comment en est-il arrivé à devenir celui qu'il est aujourd'hui ?
Un parcours qui, mine de rien, ne fut pas des plus simples, comme on s'en doute avant la lecture de ce livre, mais la réalité est encore plus moche que la fiction, la réalité est cruelle.
Un parcours de vie que je ne souhaite franchement à personne, Donnet a su malgré tout trouver le courage de continuer, là où je suis certaine que beaucoup aurait certainement abandonné. Son rêve, il y croit et cela motive, même s'il a parfois baissé les bras face à l'adversité et à l'absurdité de certaines démarches ou lois qui faisaient qu'il n'était pas dans ses droits, ou encore à ces personnes qui ont tout fait pour le rabaisser.
Il y a aussi la famille restée en Afrique qu'il faut aider financièrement, mais comment les aider si lui-même reçoit à peine 1000€ par mois ?
Je ne sais pas si j'aurais tenu aussi longtemps que lui, même en ayant un rêve comme objectif, alors rien que pour cela je dis bravo.
Lorsque l'on n'est pas dans le cas, nous ne nous doutons pas forcément des difficultés que rencontre les immigrés, avec ce livre, nous en prenons conscience et cela fait l'effet d'une grande claque dans la gueule (désolée pour l'expression) pour les personnes qui n'ont pas conscience de ce que ces "étrangers" peuvent vivre.
Une leçon de vie !
Lire ce livre de Donnet Sisa-Nzenzo, m'a également permit de découvrir Da Nill, un chanteur que je ne connaissais pas du tout, et dont la préface du livre, m'a donné envie de découvrir son univers musical. Je vous ajoute donc une de ses chansons, pour le plaisir des oreilles, et comme l'écriture est un art, quel meilleur choix de titre pour cette chronique que "Beaux Arts" ?
Merci à Donnet Sisa-Nzenzo pour sa confiance renouvelée à travers ce service presse.