Fièvre

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Megan Abbott

publié en 2015

360 pages

thriller

L’extrait 

« On passe son temps à attendre que sa vie commence – ces deux dernières années bourrées de premières fois, où tout était nouveau, terrifiant, signifiant – et puis elle commence pour de bon, et on se rend compte que ça n’est pas du tout ce à quoi on s’attendait ni ce qu’on demandait. »

La note 

♥♥♥♥

La critique 

Si je ne me souviens plus de la façon dont ce roman a atterri dans ma PàL, je dois dire que je suis ravie de l’y avoir trouvé ! Megan Abbott nous livre ici un thriller pour les adolescents, avec des adolescents…Et le constat est plutôt bon.

Le récit se déroule à Dryden, petite ville dans laquelle évoluent Deenie, Lise, Gabby et Sky, un groupe de jeunes filles dont le principal sujet de conversation est le sexe…Jusqu’au jour où Lise est prise de convulsions, suivie par Gabby : se posent alors de nombreuses questions sur l’origine de cette maladie : complot, virus inconnu ou le lac toxique, dans lequel il est interdit de se baigner ?

Je commencerai par un point que je ne relève pas souvent : la couverture. Pour être franche, elle me paraît un peu à côté de la plaque par rapport au récit, et n’attire pas forcément le lecteur, ce qui est bien dommage car l’histoire qui se cache derrière est plutôt intéressante.

Les personnages qui la compose sont nombreux, et malheureusement pas tous très bien développés. En fait, l’auteur présente un ensemble plutôt qu’un individu, ensemble qui fonctionne très bien ! Il aurait été tout de même préférable de s’attarder un peu plus sur les autres personnages, qui auraient pu apporter un quelque chose au récit.  Je m’attarderai tout de même sur Deenie, personnage le plus développé même si finalement on ne connaît pas grand-chose sur elle. C’est un personnage sensible, et j’ai beaucoup apprécié sa relation avec son père car elle paraît très réaliste, et est très utile dans le récit. A part ça, rien ne m’a particulièrement choquée.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance générale du récit, celle qui fait un peu froid dans le dos car on  ne comprend pas tout, et l’environnement s’y prête : petite ville, lac pollué dans lequel on a retrouvé un cadavre. Une ambiance à la King ! Par ailleurs, l’alternance des points de vue entre les personnages permet d’apporter un plus à l’histoire, et de faire avancer l’enquête en temps réel. Le récit monte d’ailleurs crescendo, malgré le petit plat de la révélation finale : certes on ne s’y attend pas, mais la solution semble trop simple à mes yeux et après tout ce stress le résultat attendu n’y est pas… Dernier point qu’il me semble important d’aborder : le style de l’auteur, qui est très oral. Si vous n’appréciez pas ceci, passez votre chemin ! Ou essayez, mais vous êtes prévenus.

En bref, une lecture agréable qui aurait pu être plus travaillée !