C’est la nouvelle mode : l’application Pokemon Go cartonne partout dans le monde. Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi le principe, il s’agit d’un jeu où le joueur incarne un dresseur de Pokemon et parcourt le monde réel pour attraper les fameuses bestioles grâce à son smartphone et son GPS intégré. Le joueur peut également trouver des objets grâce à des lieux bien précis : monuments, lieux de culte, musées,… Il suffit de s’y rendre pour collecter les bonus. Les joueurs ont aussi la possibilité de s’affronter dans des arènes, qui sont matérialisées sur la carte interactive du jeu.
Avec cet engouement, des lieux deviennent vite prisés par les chasseurs de Pokemon, les Pokestops ; plutôt gênant quand il s’agit d’un crématorium (il paraît qu’on y trouve des Dracaufeu), un commissariat (pour les Galifeu) ou une transformateur électrique (avec des Pikachu) ; plutôt intéressant pour leurs propriétaires quand ils sont dans des boutiques ou des restaurants. C’est le cas de Jean-Marc, libraire qui a découvert par le plus grand des hasards que sa boutique était devenue un Pokestop.
« Tout a commencé un mardi. Je rangeais les cartons des 238 sorties de la semaine quand un drôle de gars est entré dans ma librairie, son portable à la main. J’ai cru qu’il faisait des photos de mes rayons et il m’a alors expliqué le principe de Pokemon Go et notamment du Pokestop. Ainsi, ma boutique permettait de récolter des objets ! Mieux encore, des Pokemon pouvaient apparaître aléatoirement dans le coin. Le jeune homme m’a même précisé qu’avec de l’encens (virtuel), je pouvais attirer les Pokemon sauvages ! Cela ne me change pas des chasseurs de dédicaces ! [rires]
Depuis, j’ai téléchargé l’application et j’ai bien étudié le phénomène. J’ai des Pokemon rares qui apparaissent souvent près du mur nord de ma boutique. J’ai donc placé ici mes invendus, ça me permettait de mieux les mettre en avant. Parfois, quand j’invite un auteur, je le place aussi de ce côté, il est super content de voir tout le monde venir et le prendre en photo. Bon, il ignore qu’il a un Lippoutou sur la tête et que les gens viennent juste pour l’attraper mais qu’importe… Il a du monde sans la contrainte d’enchaîner les dédicaces.
Mes clients réguliers se sont vite habitués à ces nouveaux visiteurs. Bien sûr, il y a eu quelques incidents quand un chasseur a confondu un de mes plus fidèles clients avec un Grotadmorv, mais dans l’ensemble tout se passe bien.
Ce qui est bien pour moi, c’est que cette affluence permet quelques ventes supplémentaires. J’ai eu dernièrement un chasseur tellement heureux d’avoir capturé un Aquali tant convoité qu’il m’a acheté l’intégrale du manga… Pokemon bien sûr !
J’espère prochainement qu’une arène s’ouvrira dans le quartier. Au moins, il y aura des affrontements autres que savoir si Machin a grillé la place de Bidule dans la file d’attente pour avoir une dédicace. »
La folie Pokemon Go n’est donc pas prête de s’arrêter. On raconte même que l’organisation du festival d’Angoulême a entamé des négociations avec l’éditeur du jeu afin que le festival soit considéré comme un lieu culturel.
Jonathan Rien
Note de la rédaction : article parodique