Corps désirable

Corps désirable

" Corps désirable "

HADDAD Hubert

Il est journaliste et il dénonce, entre autres, les pratiques perpétrées par les laboratoires pharmaceutiques. Mais il a dissimulé sa véritable identité : il est en réalité le fils du magnat de l'une de ces firmes. Jusqu'au jour où il est victime d'un accident et que son pronostique vital est engagé. Dans les coulisses, le papa va tirer les ficelles. Un praticien italien réussit une greffe censée rendre vie au jeune homme : il substitue au corps très abîmé du journaliste devenu tétraplégique celui d'un inconnu. Et ça marche. Longtemps tenue secrète, l'aventure chirurgicale va bientôt faire la une des gazettes. Et le miraculé revient à la vie avec un corps qui n'est pas le sien et qui lui fait entendre qu'il n'est pas le sien.

Roman de science-fiction ? En partie, oui. Mais qui s'accompagne d'une réflexion (ou d'une tentative de réflexion ?) sur les perspectives que la science offre aujourd'hui à l'espèce humaine de reculer ses propres limites. (Le Lecteur ne put s'empêcher de penser tout au long de sa découverte de ce récit au demeurant passionnant à Frankenstein.) Celui qui fut journaliste va tenter, dans la dernière partie du roman, de retrouver la trace de l'homme auquel appartenait le corps qui n'est pas le sien. Puisque ce corps a ses singularités, qu'il porte des traces gravées sur et dans sa peau. Des tatouages.

A coup sûr, le Lecteur fut passionné. Convaincu ? Ceci est une autre affaire.

" Ne pourrait-on pas en effet projeter dans un avenir proche un monde partagé entre simples mortels et surdoués impérissables ? Les têtes d'Einstein et de Nelson Mandela eussent pu ainsi enrichir et guider ad libitum les générations successives. L'Histoire conserverait ainsi des témoins irréprochables. Chaque pays aurait son élite d'immortels, manière de minotaures idéalisés auxquels on transplanterait de jeunes corps sains et vigoureux amovibles par tranches de dix ou vingt années... " Le Lecteur fit un cauchemar : la tête de François Hollande, cette tête si peu pleine, greffée sur le corps d'un foutreballeur d'origine africaine....