Le Chemin des âmes – Joseph Boyden

Et voilà la troisième lecture commune avec ma copinaute de LC vient de s'achever ! Ingannmic c'est un peu comme ma partenaire de tennis, c'est elle qui prend l'initiative des LC en m'emmenant vers des livres de nos PAL que je n'aurais peut-être pas eu envie d'entreprendre tout de suite tout de suite (traduction : JAMAIS). Parce que parfois, la lecture c'est comme le sport, c'est mieux à deux. Un bon petit coup de boost, de la motivation et hop ! on se retrouve à lire de ces trucs ! (par contre, j'avoue ma caille que Fictions de Borgès, je me le sens toujours pas).

Nous avions commencé en juin 2015 avec Les Corrections de Jonathan Franzen. Elle avait beaucoup aimé ( lien ici), moi un peu moins. Puis, en mars dernier nous avions retenté l'aventure avec Doglands de Tim Willocks. J'avais beaucoup aimé, elle un peu moins ( lien ici). Aujourd'hui on s'est attaqué au roman de Joseph Boyden, Le Chemin des Âmes qui m'a été, pour ma part, très gentiment offert par La Tête en Claire à l'occasion de son concours et que pour le coup j'avais très envie de découvrir.

Le Chemin des âmes – Joseph Boyden

1919, Ontario. Niska, une vieille Indienne, retrouve enfin son neveu Xavier amputé et malade qui a combattu en France sur les fronts de la Somme. C'est un périple de trois jours en canoë pour retrouver leur forêt qui les attends pendant lequel Niska tente de maintenir Xavier en vie en lui racontant des bribes de sa jeunesse, tandis que le pauvre homme revit les douloureux souvenirs de la guerre et la perte de son meilleur ami Elijah.

Tous deux, amis d'enfance inséparables, s'engagent volontairement dès que la guerre est déclarée. Habitués à chasser le caribou et l'orignal depuis leur plus jeune âge, Xavier et Elijah se retrouvent vite être les meilleurs tireurs de leur unité à qui on donne des missions de plus en plus périlleuses. Si Xavier est plutôt introverti et timide déjà de part sa mauvaise compréhension de l'anglais, Elijah est comme ce qu'on pourrait appeler un véritable petit poisson dans l'eau. Populaire auprès des camarades et vantard, Elijah ne tarde pas à sombrer dans une certaine folie accentuée par une addiction à la morphine. On voit les deux amis changés petit à petit et s'éloigner l'un de l'autre sans que Xavier ne puisse comprendre pourquoi.

C'est un drôle de roman que voilà et c'est assez difficile pour moi d'en faire une critique nette et précise. En tournant la dernière page, je n'ai pas bien su déterminer si j'avais aimé ou non. Si le récit de guerre n'est pas dénué d'intérêt, je l'ai trouvé malgré tout assez répétitif si bien que parfois j'avais un peu l'impression de lire les mêmes passages en boucle. L'écriture d'ailleurs n'est pas transcendante et ça se ressent pas mal. Si on prend le roman globalement, tout n'est que répétition et du coup le dénouement final qui se veut je pense un peu choquant n'est pas une surprise. Ça manque un peu de consistance, de viande voyez, sur quoi on peut se faire les dents.

Par contre ce que j'ai vraiment aimé et d'ailleurs c'est ce que j'attendais avec le plus d'impatience, c'est le récit de Niska. Le récit de la vieille Indienne est pétri de vieilles légendes et d'anecdotes dont la magie, réelle ou fantasmée, est omniprésente. Fille d'un tueur de windigo (mais si vous savez, dans les légendes ce sont ces hommes qui après avoir mangé un petit collègue se transforme en une bête cauchemardesque)(merci Supernatural pour la culture), Niska a vécu toute sa vie dans la défiance des Blancs et le respect des traditions ancestrales. À travers son récit, on a d'ailleurs un petit aperçu de ce que pouvait être la vie à la fin du XIXe - début XXe, dans ces régions canadiennes, où les Indiens et les Blancs avaient du mal à cohabiter. J'ai trouvé ça vraiment fascinant, si bien que j'aurais presque préféré qu'on ne me raconte que le récit de l'Indienne.

D'après ce que j'ai pu lire je vais aller attaquer ma seconde LC du mois avec pour co-pilote, mon Dragon Préféré, chez la copine Ingannmic, nous partageons pour une fois quasiment le même avis mitigé. Je vous laisse le découvrir, tout seuls comme des grands, car moi pour part June.