Oh my dear ! de T.J Middleton

Oh my dear

Marié depuis vingt ans, le couple Greenwood peine à se supporter et se lance des vacheries à longueur de journée. Al décide alors d'éliminer sa femme. Au terme d'une dispute houleuse, Audrey claque donc la porte de la maison pour évacuer ses idées noires le long de la falaise. Dehors, le temps est exécrable. Pluie, vent, tempête.

Avec son imper jaune, Audrey brave les intempéries sans lever le bout de son nez. Sans se douter que son mari Al vient de se faufiler dans les fourrés pour bondir sur elle et la pousser dans le vide. En rentrant chez lui, notre homme, ragaillardi, manque tomber à la renverse en découvrant sa chère épouse devant la cheminée, un grog à la main.

Sur cette excellente accroche, on se prête à rêver d'une comédie british savoureusement caustique - humour noir en pagaille - et on s'en frotte les mains. Al Greenwood se débat sur plus de 300 pages avec ses interrogations et sa culpabilité. Son épouse ne cesse de le surprendre par son attitude étrangement mielleuse et ses pulsions nymphomanes. Une complicité naît entre eux, ce qui ne rend pas notre homme plus à l'aise dans ses mocassins. 

Entre quiproquos, révélations loufoques et une galerie de personnages insolites (la voisine ex-fan de Led Zeppelin devenue un témoin embarrassant, l'inspecteur de police passionné par les carpes de concours et accablé d'un chagrin d'amour), l'intrigue n'hésite pas à sortir la grosse artillerie pour nous embarquer à bord. Les dialogues sont grinçants à souhait, les coups de théâtre saugrenus et les anti-héros à la fête !  

Et pourtant, ça coince. L'histoire est trop longue (copie à lester d'une bonne centaine de pages), le rythme est inégal et laisse poindre une sensation de blablas inutiles, d'où ma déception. J'attendais de cette lecture un rendez-vous plus piquant et déjanté... au final, cela manque de punch et ça tourne vite en rond. :(

Traduit par Héloïse Esquié (Cliffhanger) pour les éditions du Cherche-Midi (2013)

Repris chez Pocket, en Sept. 2015