Résumé :
Pour la famille Bennet, qui compte cinq filles à marier, l’arrivée de deux jeunes et riches célibataires dans le voisinage est une aubaine : enfin, des cœurs à prendre, et des bras supplémentaires pour repousser les zombies qui prolifèrent dans la région ! Mais le sombre Mr Darcy saura-t-il vaincre le mépris d’Elizabeth, et son ardeur au combat ? Les innommables auront-ils raison de l’entraînement des demoiselles Bennet ? Les sœurs de Mr Bingley parviendront-elles à le dissuader de déclarer ses sentiments à Jane ? Surtout, le chef-d’œuvre de Jane Austen peut-il survivre à une attaque de morts-vivants ?
Mon avis
Bien qu’étant un des grands classiques de la littérature anglaise, je n’ai jamais lu Orgueil et Préjugés de Jane Austen et je ne comptais pas spécialement le faire encore aujourd’hui. Le seul aperçu que j’ai eu de cette oeuvre a été son adaptation en mini-série avec Colin Firth (je l’ai d’ailleurs regardé pour l’acteur xD) mais dont je ne garde qu’un vague souvenir. Alors, me direz-vous, qu’est ce qui m’a décidé à lire Orgueil et Préjugés et Zombies ? La réponse est simple ! J’ai simplement été attirée par la couverture en furetant dans une librairie et puis, moi qui aime les bizarreries, j’étais curieuse de voir ce que donnerait l’association entre l’univers classique du roman et la présence de zombies.
Tout d’abord, je tiens à préciser qu’il ne faut pas s’attendre à un remaniement de l’histoire de base. Ici, il ne s’agit pas d’une réécriture mais d’une co-écriture (selon les dires de Seth Grahame-Smith), ce qui revient à dire qu’une bonne partie du texte original a été conservée mais qu’on y a ajouté de nouveaux éléments narratifs relatifs aux zombies.
Je ne vais pas trop m’étaler sur le récit de base mais pour résumer la situation, l’intrigue se déroule au début du XIXe siècle dans une Angleterre qui a subit une invasion de morts-vivants. On retrouve la famille Bennet dont les cinq filles ont été entraînées aux arts meurtriers par des moines Shaolin (oui oui vous avez bien entendu !), dans le but de combattre les zombies en cas de besoin. Toujours est-il que l’histoire met avant tout l’accent sur la « Bonne » société de l’époque avec sa moral et ses usages. On notera d’ailleurs, l’acharnement de Mme Bennet à vouloir marier ses filles car en l’absence d’un héritier mâle, dans cette société patriarcale, elles risquent toutes de se retrouver à la rue à la mort du chef de famille. J’ai trouvé une certaine contradiction entre le fait que les filles Bennet soient d’un côté, soumises aux normes sociales de l’Angleterre Victorienne et de l’autre, se montrent totalement indépendantes et de redoutables guerrières maniant tout type d’armes à feu et de katanas, lorsqu’il s’agit de se débarrasser des zombies.
Mine de rien, je salue l’aptitude de Seth Grahame-Smith à fusionner sa plume avec celle de Jane Austen si bien que, je n’ai pas remarqué un changement de style notable d’un auteur à l’autre. En effet, j’ai senti que Seth Grahame-Smith a voulu rester fidèle à l’écriture originale mais en ne voulant pas dénaturer ce classique, l’auteur s’est un peu brimé en ce qui concerne le côté fantastique qu’il a voulu inclure dans le roman. J’ai été quelque peu déçue par les passages faisant mention des zombies. Là où je m’attendais à retrouver du gore et une effusion d’hémoglobine, je n’ai eu que de maigres descriptions d’affrontements avec des morts-vivants faisant plus office de figurants qu’autre chose. Certes, je n’espérais pas un récit à la Walking Dead mais, je m’attendais à davantage d’audace et d’approfondissement de la part de l’auteur, à l’instar des passages concernant les tribulations affectives des filles de la famille Bennet.
Pour ce qui est des personnages, mis à part Elizabeth Bennet et Mr Darcy, tout les autres m’ont agacée et/ou exaspérée à plus ou moins grande échelle. Avec un père totalement effacé, une mère désobligeante qui serait prête à tout pour marier ses filles et des sœurs cadettes totalement superficielles et insipides, Elizabeth est la seule qui m’a semblé avoir un tant soit peu de caractère et de personnalité dans la famille Bennet. De plus, Mr Darcy, bien que orgueilleux et dont les manières laissent parfois à désirer, ne manque pas de charme et se révèle être un personnage assez intéressant. D’autres personnages gravitent autour des Bennet mais je ne leur ai pas trouvé de réel intérêt.
En bref, sans être transcendant, ce roman reste plaisant à lire même si j’aurai aimé que Seth Grahame-Smith aille au bout de son idée et affirme un peu plus son style. Orgueil et Préjugés et Zombies conviendra sans doute à tout ceux qui ne sont pas adeptes de la littérature classique basique, en y apportant une touche d’originalité et de modernité !