Le bleu est ma couleur
Julie Maroh
Édition Glénat, 2010
152 pages
Genre(s) : Bande-dessinée, Romance
Résumé : Clémentine, étudiante, rencontre Emma, avec qui elle va vivre une passion amoureuse en dépit des préjugés et du conformisme. Un one-shot fleur-bleue qui traite de façon romantique le thème de l'homosexualité féminine et ses tabous.
Mon avis :
Je n'ai jamais eu très envie de voir "La vie d'Adèle" qui est l'adaptation de cette BD, déjà le casting ne m'emballe pas et je suis sure que beaucoup de choses vont me chagriner, voir me vriller sévèrement les nerfs, quand je le verrai (parce que je finirai par le faire malgré le manque d'envie), au contraire la version papier m'inspirait plus et des connaissances non-hétéros l'ayant conseillé, j'ai foncé !
Clémentine a tout juste 16 ans lorsqu'elle croise dans la rue une jeune fille aux cheveux bleus, si elle ne s'était jamais questionnée sur son orientation sexuelle jusqu'à maintenant elle commence à s'inquiéter de penser autant à cette jeune fille et même de rêver d'elle la rejoignant dans son lit...
Clémentine est à un âge où on se cherche beaucoup sur à peu près tous les sujets et où on peut aussi se demander par qui on est attiré, si pour certains la découverte de leur orientation sexuelle se passe sans problème pour d'autres la situation est plus compliquée, cela peut-être difficile à encaisser pour eux et pour ne pas aider l'entourage peut être hostile et blessant et du coup tout cela va être vécu par Clémentine qui est largement mal à l'aise à l'idée d'être attirée par une autre fille et va prendre certaines décisions idiotes mais qu'on peut comprendre vu son état d'esprit et qui va souffrir à cause de l'homophobie de certains membres de son entourage, son père en tête, c'est loin d'être toujours joyeux mais Clémentine traverse une période délicate que l'auteure a bien traitée, que ce soit pendant le questionnement du personnage, ses doutes, ses peurs et finalement l'acceptation de ce qu'elle est, on ne tombe jamais dans le mélo, on ne passe jamais à côté du sujet, ce n'est pas non plus racoleur pendant les deux ou trois scènes de sexe (ce que je crains du film), Clémentine elle même peut être agaçante par moment mais son parcours et tous les messages qu'il peut faire passer valent le coup d’œil.
Bref, certains résumés qualifient cette histoire de "fleur bleue" et je ne suis pas d'accord, ce n'est pas niais, c'est juste et c'est vrai, c'est touchant et on peut se reconnaître dans le personnage, mais je suppose que le terme "fleur bleue" a été lâché juste parce que ce sont deux filles donc forcement cela doit être nian-nian, si cela avait été deux hommes on aurait sûrement fait référence à une histoire pleine de testostérone ou je ne sais quelle autre bêtise et non seulement c'est stupide mais c'est aussi très réducteur, "Le bleu est une couleur chaude" est non seulement une jolie romance où tout n'est pas rose, où les deux personnages peuvent vraiment se faire mal mais qui est aussi chargée d'amour et de tendresse, mais aussi le portrait d'un personnage qui peut nous parler et nous émouvoir qu'on soit passé par les mêmes phases ou pas, qui peut être instructif pour les non-concernés et donner un peu d'optimisme à ceux qui sont en plein dedans en ce moment...
Ma note :