L’enfant roman de Fabienne Thomas

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Violette et Baptiste sont jeunes, ils vivent leur amour au jour le jour, s’installant dans leur vie de couple et d’adultes dans l’insouciance. La joie d’accueillir un premier enfant les submerge bientôt.

Pourtant au fur et à mesure de sa grossesse Violette ressent comme une sourde inquiétude. Quand Clara naît, elle est confrontée au baby-blues, à la peur de mal faire, à l’inexpérience. Et cet enfant qui crie et qu’elle ne comprend pas la désarçonne.

Violette qui se sent incapable et Baptiste qui reste une présence rassurante dépassent petit à petit l’épreuve, le tourbillon qu’est devenu leur vie et réussissent à éviter l’explosion si proche pourtant. Violette arrive à se faire confiance et à confier ses sentiments sur son enfant, qui se révèle différent… Grosse désillusion d’un enfant « cassé », pas parfait, non conforme à l’enfant rêvé, dont le retard cérébral et moteur heurte l’amour maternel et l’entourage.

Au fil des pages, dans une écriture empreinte de douceur et de délicatesse, l’auteure décrit l’acceptation difficile de la différence et du handicap, la place retrouvée de Violette, la (re)construction de la famille, l’amour qui surpasse tout. Elle évoque rapidement et élude vite les reproches, remords et regrets, car il faut bien avancer non ? Pour soi et surtout pour l’enfant qui n’a rien demandé.

Le roman est centré sur la mère, réceptacle de tant d’amour, de tant de force et en même temps de tant de reproches, de culpabilité.

J’ai aimé la description minutieuse, pudique et tellement sensible des sentiments, des émotions, dans lesquelles on se retrouve forcément à un moment ou un autre, même si l’histoire évoquée ne rejoint pas notre réalité.

Fabienne Thomas est une créatrice d’ateliers d’écriture, formatrice et écrivaine installée à Nantes.

L’enfant roman est paru aux éditions Passiflore en mai 2013 (18€).

Morceaux choisis :

« Il faut toute une vie pour apprendre à vivre. »

« Le père, la mère et leurs deux filles. Quelle différence, en somme, dans cette famille-là ? On y rit, on y pleure, on se fâche, on s’aime fort. C’est l’extérieur qui pointe la différence. »


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