Auteur : Hélène Vignal
Éditeur : Rouergue
Date de parution : avril 2014
125 pages
Nouvelles pour adolescents
D’Hélène Vignal, j’ai tout lu (y compris son petit dernier Qui es-tu Morille/D’où viens-tu Petit-Sabre dans l’excellente collection Boomerang chez Rouergue, très sympa pour des enfants de 8-9 ans) ! Elle est avec Jean-Claude Mourlevat, l’auteur jeunesse que je connais le mieux. Dans sa bibliographie, il y en a pour tous les âges. Ici, elle s’adresse aux adolescents, et elle le fait plutôt très bien.
« Ouais, un sérieux problème neuronal : ça s’appelle l’adolescence. Sinon, je te rassure, on dirait pas comme ça, mais son profil chromosomique est normal ! »
Neuf nouvelles qui abordent des thèmes aussi divers que : l’excision, l’homosexualité (d’un père), l’amitié, les sans-papiers, la générosité et leur point commun : un(e) adolescent(e) seul(e).
L’originalité de ce recueil : des personnages secondaires apparus dans une nouvelle deviennent les principaux d’une autre nouvelle et ainsi de suite. On rebondit de l’un à l’autre avec plaisir. On se sent en terrain connu, l’imbrication des textes nous rend acteur de notre lecture.
Ce qui m’a plu :
L’écriture. J’aime le ton, j’aime les phrases, j’aime les mots d’Hélène Vignal, et ça, ce n’est pas nouveau. Ça sonne juste. Chaque narrateur a sa manière de parler, propre à son milieu, à son âge, on y croit.
Les chutes. Elles sont importantes dans ce genre littéraire et souvent ce sont elles qui donnent le ton, qui font que l’on aime ou pas la nouvelle. J’ai beaucoup aimé celle de Ostende, la dernière phrase est excellente ! L’héritage finit aussi sur une note douce-amère bien agréable.
Pas de niaiserie. Le ton est donné dès le début, puisque la première nouvelle finit sur une note grinçante. Pas de bonbon rose, c’est la vie, celle qui est dure pour certains, celle que les ados se prennent en pleine face, sans effet de style, c’est authentique. On se prend des coups, on en donne aussi.
L’adolescent est décrit tel qu’il est dans la réalité, pas pire, pas mieux. On pénètre dans les pensées intérieures des personnages, on est eux, parce que, soit on se reconnaît, soit on connaît des ados qui sont tels qu’Hélène Vignal les dépeint. C’est parfois politiquement incorrect, et ça j’aime !
Un bon recueil de nouvelles que je recommande vivement aux adolescents et même aux adultes !