« UNE ÉPOUSE A SEDUIRE » de Laura Lee Guhrke

Par Kloliane

Une rencontre inattendue…

Moi (patientant sur le quai d’une gare, en compagnie de Catherine): Je me demande si cette journée sera aussi calme que celle d’hier. Avec la « Reine de glace » en vacances, c’est vraiment le pied. Pas vrai ? (regardant Catherine) Euh.. Tu écoutes ?
Catherine (fouillant dans son sac): Hum… Oui. Je regarde si j’ai bien apporté les lunettes de Liam. Il les a oubliés chez moi et… (levant la tête, s’arrêtant d’un coup puis en murmurant) Te souviens-tu de mon ex qui ne cessait pas de me tromper ?
Moi (un peu perdue): Oui… Celui à qui tu as voulu mettre ta raquette de tennis dans un lieu où le soleil ne brille jamais ? Pourquoi ?
Catherine (avec un petit sourire): Lui-même. Il est sur le quai d’en face avec sa nouvelle copine. Et on dirait que cela chauffe… Tu entends ? Monsieur semble avoir encore été volage.
Moi (regardant dans la même direction que la sienne): Oulà ! On ne peut pas dire qu’ils soient discrets… Ouch ! Comme cadeau d’adieu, un coup de genou dans le bas-ventre, le pauvre, je le plaindrai presque.
Catherine (éclatant de rire) Moi non ! Fais-lui un petit coucou Klo. Il vient de me voir et comprendre que j’ai tout vu, pour mon plus grand plaisir (le saluant d’une main).

AUTEUR: Laure Lee Guhrke
TITRE: UNE ÉPOUSE A SÉDUIRE
ÉDITEUR, ANNÉE: Harlequin (Collection Victoria), 2016
NOMBRE DE PAGES: 395 pages.

Ah quelle matinée ! Quelquefois, près de la machine à café,  en compagnie de Catherine et de Liam, on se raconte de nouveau cette anecdote pour… Enfin, bref !  Je ne suis pas là pour vous parler de la nouvelle version de « Casse-Noisette », mais d’une collection pour laquelle j’ai craqué: « Victoria » de l’éditeur Harlequin.

Grâce à Babelio, j’ai eu l’occasion de  faire la chronique de « La perle rare » du même auteur et premier volume de la série « Les héritières américaines ». J’avais beaucoup apprécié cette romance pleine d’humour et je n’avais qu’une hâte de retrouver la plume de Lee Guhrke dans ce second volume « Une épouse à séduire ».

RÉSUMÉ:
« C’est sur le quai d’une gare que la belle Edie l’aperçoit. Son mari. L’homme qu’elle a été contrainte d’épouser cinq ans plus tôt, à la fois pour sauver sa propre réputation et ses finances à lui – à condition qu’il demeure à jamais en Afrique, pour y poursuivre ses explorations. Pourquoi rompt-il leur pacte après des années d’absence, alors qu’Edie a fait sa vie à Highclyffe ? Malgré la rigueur des usages anglais qui conviennent si mal à son tempérament d’Américaine, elle a aujourd’hui trouvé sa place dans la société et s’est forgé une existence indépendante, bien réglée, qui n’inclut pas la présence de Stuart. Quel que soit son désir de reprendre sa place de duc, et d’époux. »

Ce second volume des « Héritières américaines » se concentre ici sur le personnage d’Edie, ancienne protégée de Belinda (héroïne du précédent volume). Nous apprenions qu’elle avait conclu un pacte avec son mari, Stuart, avant leur mariage. À l’entendre, cette « union » semblait les satisfaire.  Et je vous avoue avoir  partagé la même impression.

Mais un jour, sur le quai d’une gare (oui, encore ^^), Edie voit Stuart se tenir devant elle, entouré de ses valises. Est-ce un mirage ? Non, il ne peut pas rompre un pacte qui jusqu’à maintenant fonctionnait parfaitement ! Passant du choc à l’énervement, elle s’enfuit sans l’attendre et essaye de comprendre son retour. Quant à Stuart, il va essayer, avec toute sa sincérité, de prouver à sa femme, son souhait de vivre à ses côtés et ne plus la quitter. Un pari et l’aide d’une malicieuse petite sœur pourront-ils arranger les choses ?

L’auteur utilise ici la même trame du précédent roman: Une jeune femme qui a souffert d’une précédente relation et d’un jeune homme qui doit prouver sa bonne foi pour conquérir son cœur. Ici la relation entre les deux protagonistes est, à mon goût, bien plus forte niveau sentimental. Nous comprenons très vite les raisons qui ont poussé Edie à faire ce pacte avec Stuart et son désarroi face à son retour. Derrière l’image de la duchesse sûre de soi et qui sait gérer d’une main ferme la demeure et ses nombreuses dépendances, se cache une femme blessée et effrayée. Elle aimerait ne plus avoir cette « peur »  et croire en son mari. Pour Stuart, qui revient changé d’un long voyage de 5 ans en Afrique, il s’armera de patience et de tendresse pour lui prouver ses sentiments. Quand il comprendra la raison de l’attitude de sa femme, il sera d’une telle douceur et de  compréhension, qu’on ne peut qu’être touché par ce personnage. 

En ce qui concerne la pointe d’humour de l’auteur, elle passe ici par le personnage de la petite sœur d’Edie, Johanna. Jeune demoiselle de 15 ans, éprise de liberté et qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense, elle sera une très bonne aide pour son cher beau-frère. J’ai beaucoup apprécié ce personnage plein de fraîcheur qui désamorce les situations tendues avec une certaine malice. Nous aurons aussi le plaisir de retrouver Bélinda et Nicholas et avoir quelques nouvelles du couple depuis la fin du premier volume. Pour les autres personnages secondaires, ils serviront bien plus d’appui pour l’avancement de l’histoire.

Et bien plus que la romance,  l’auteur nous offre à travers ses personnages, une idée du statut des femmes de cette époque et de leurs paroles qui n’avaient guère de poids face à un homme (comme vous pourrez le voir avec Edie), mais aussi une critique des missionnaires en Afrique lors de la discussion entre Stuart et le pasteur Ponsonby. J’apprécie ces petits détails qui nous renvoient à la période historique ne servant pas simplement « d’arrière-plan ». Les personnages y sont bien ancrés et nous le montrent bien.

CONCLUSION:
Après avoir apprécié la plume de l’auteur dans « La perle rare », mon sentiment s’est confirmé dans ce second volume avec son style léger toujours accompagné d’une pointe d’humour.

Et bien que la source de ce pacte et l’attitude d’Edie ait déjà été vue mainte fois, Laura Lee Guhrke arrive à nous faire savourer le jeu de séduction de Stuart pour toucher le cœur de sa femme et nous donner le désir de voir celle-ci ne plus être « prisonnière » de son passé.
Et que dire de sa fin à part que le dernier geste d’Edie et sa dernière phrase offrent une belle conclusion à ce roman.

Cette histoire au goût de rédemption pour l’un et de libération pour l’autre fera le plaisir des lecteurs de romance.

(Image de nami64 )