Résumé :
« Issu d’une riche famille irlandaise, John Fitzgerald Kennedy accède à la présidence en 1961 : il devient le premier président catholique de l’histoire des Etats-Unis, et l’un des plus jeunes. Son ascension est savamment orchestrée par son entourage, d’une ambition sans mesure. Derrière son élection se dessine en filigrane la volonté d’établir une dynastie politique. Dynastie politique, mais aussi – surtout ? – médiatique, dont les drames et les victoires ont sans cesse nourri le prestige.
Le destin formidable et tragique de cet homme aussi controversé qu’adulé fit de lui un symbole paradoxal, celui d’une époque troublée et d’une Amérique triomphante. »
Mon avis :
Vous le savez maintenant, l’histoire de la famille Kennedy me passionne et c’est donc logiquement que j’achète tout un tas de livres portant sur le président John F. Kennedy ou un autre membre de sa famille. Cependant, je suis assez exigeante, je sais qu’il n’y a pas des millions de possibilités : soit ça passe, soit ça casse. Par exemple, si le livre de Ian Shircore et David Southwell m’avait bien plu car le contenu était non seulement intéressant mais en plus rédigé d’une manière objective, le livre de Philippe Labro (« On a tiré sur le Président« ) m’avait agacé au plus haut point. En effet, si j’aime lire des biographies, c’est principalement pour l’intérêt historique qu’elles présentent. J’aime apprendre des choses, j’aime connaître l’histoire de notre monde. Seulement, certains auteurs oublient parfois la dimension intellectuelle de la chose pour donner leur propre avis. C’est surtout vrai pour le président Kennedy qui relève plus que jamais du mythe que de la réalité. Certains « biographes » préfèrent s’attarder sur sa vie privée plutôt que sur sa vie politique. Pourtant, sa vie politique, et donc publique, est bien la seule à laquelle nous devrions nous intéresser car personne n’est assez parfait pour juger les mœurs des autres.
Ce livre n’a vraiment pas su me convaincre, et ce pour diverses raisons. Comme je le disais dans le paragraphe précédent, certains auteurs ne savent pas rester à leur place et se permettent de critiquer des choses qui ne nous concernent absolument pas. Claude Moisy ne déroge pas à la règle. Il se permet des commentaires que j’ai trouvé plus horripilant les uns que les autres. Outre John F. Kennedy, cet auteur se permet de formuler des critiques sur d’autres membres de la famille. Qu’ils s’en prennent à Joe Sr (le père) en affirmant qu’il a trempé dans des affaires mafieuses et autres magouilles, d’accord, qu’il critique les prises de positions politiques de Bobby, pourquoi pas, mais qu’il ose faire le procès de Joe Jr, ça ne passe absolument pas. Pour vous faire un petit topo, Joe Jr, le grand frère de JFK, était pilote d’avion pendant la seconde guerre mondiale. Le 12 août 1944, il participait à une mission secrète au cours de laquelle il devait piloter un avion rempli d’explosifs. Une fois l’avion à la bonne hauteur et dans la bonne direction, lui et son coéquipier devaient s’expulser pour que l’avion s’écrase sur une base allemande située en France. Seulement, suite à une défaillance, son avion a explosé avant qu’il n’ait pu en sortir. Alors certes, j’apprécie Joe Jr car c’est un Kennedy, mais surtout car c’est un soldat qui a perdu la vie pour que nous gagnons notre liberté. Le jour où Claude Moisy accomplira un acte héroïque de la sorte, il pourra peut-être critiquer ce qu’ont fait nos libérateurs. De plus, il se permet également de critiquer la façon dont JFK s’est comporté, à bord du PT-109, au large du Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. On croit rêver…
Avec cinquante ans de recul, on peut se demander si ce « mythe Kennedy » ne doit pas davantage à la projection médiatique de son charisme personnel qu’aux réels accomplissements de son administration.
Plus qu’une biographie sur John F. Kennedy, ce livre est une étude de l’influence de Joe Sr sur toute la famille. Je sais bien que ce père était très présent, qu’il était à l’origine de la carrière politique de ses fils, mais tout de même. D’ailleurs, à partir de 1961, année de l’investiture de Kennedy, il n’est plus du tout question du père. Mais l’auteur a tellement rabâché que JFK ne pouvait rien faire sans son petit papa, qu’un lecteur ne connaissant pas vraiment la famille Kennedy, peut s’imaginer que même si on n’en parle pas, le père tire toujours les ficelles en coulisse. Seulement, ce n’est pas le cas puisqu’il a fait un AVC en 1961 qui l’a privé de tous ses moyens. Ceci n’est précisé qu’à la toute fin, en une petite phrase… L’auteur induit en erreur.
En ce qui concerne la famille, une autre chose m’a dérangé. On parle de JFK bien sûr, du père et du frère Bobby. Quant aux autres, ils sont à peine mentionnés. Rose, la mère, qui a pourtant eu un grand rôle dans la vie de ses enfants n’a pas sa place dans ce livre, il en est de même pour le petit frère Ted ainsi que les sœurs Rosemary, Kathleen, Eunice, Patricia et Jean. Ce qui est étrange, c’est que l’auteur répète à de multiples reprises que John F. Kennedy n’aurait jamais été élu sans sa famille. Mais il en parle si peu. C’est contradictoire…
Enfin, dernière petite critique sur le fond même de cette biographie : certaines informations sont inexactes. Parfois elles sont justes approximatives mais d’autres fois elles sont fausses (comme une des infos concernant la mort de Kathleen). Pour une biographie rédigée par l’ancien directeur de l’Agence France Presse, je m’attendais au moins à une documentation correcte. Ce n’était malheureusement pas le cas.
Passons maintenant à la forme. Ce livre est divisé en chapitres : « La jeunesse dorée », « La conquête du pouvoir » et « La Maison Blanche ». Si les deux premiers chapitres sont bien construits, dans le sens chronologique, le dernier est plus que brouillon. Les dates sont mélangées, parfois dans un même paragraphe et on a du mal à s’y retrouver.
Au sein de ces chapitres, on retrouve des petites sous-parties qui, à mon avis, n’ont pas grand intérêt. Je trouve que ces parties ne sont pas clairement définies. Le texte lui-même est un peu flou à certains endroits. En clair, je n’ai pas accroché à la plume de l’auteur.
John aime surtout, dès le plus jeune âge, se tenir à l’écart du gros de la troupe et de ses activités commandées pour lire dans le secret de sa chambre ou d’un coin du jardin.
Ce livre est court. Ce n’était pas plus mal étant donné que j’avais l’impression de perdre mon temps en le lisant! C’était donc un point positif tout en étant un point négatif. En effet, j’ai trouvé cette biographie beaucoup trop succincte. John F. Kennedy est une personne complexe. Sa vie ne se résume pas à « sexe, drogue et politique », contrairement à l’impression qu’en donne Claude Moisy. Il n’a pas abordé toutes ces facettes et honnêtement, si on base uniquement sur cette biographie, JFK semblait être un homme détestable. Je ne comprends pas l’utilité d’écrire une biographie sur un personnage historique que l’on n’aime pas.
En bref, si vous ne deviez lire qu’une biographie du président Kennedy, ne lisez pas celle-ci. Elle est trop courte, trop simple pour aborder toute la complexité du personnage. De plus, la subjectivité de l’auteur ne permet pas au lecteur de se faire sa propre opinion.
Note : 6/20
Son élection a réellement fait naître dans le pays un espoir de changement, une fraîcheur nouvelle, qui ont touché toutes les couches de la population.