Treizième interrogatoire.

Treizième interrogatoire.
J'espère que les interrogatoires que je vous propose vous plaisent. Pour ce treizième rendez-vous littéraire, je vous présente l’interrogatoire d’une meurtrière que je vous ai fait découvrir il n'y a pas si longtemps. Je vous présente donc cet interrogatoire de l'auteure Nadia Coste, auteure de roman jeunesse.
C'est une auteure que j'ai découvert avec son roman "Seuls les alligators vous entendront crier" que j'ai eu la chance de lire grâce à Lecteurs et les explorateurs du polar.
Nadia Coste est une auteure qui a pris le temps de répondre à chacune de mes questions. Je l'en remercie.
Vous pouvez d'ailleurs retrouver ma chronique ici.

Bonjour, chère meurtrière, merci d’avoir accepté d’être interviewée.Pour les enquêteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter un peu, nous raconter votre parcours ?Bonjour et merci de me recevoir ! Heu, les lampes braquées sur mon visage, ce n’est peut-être pas obligatoire, non ?Pour répondre à la question, je m’appelle Nadia Coste, j’ai 36 ans, j’habite près de Lyon, je suis mariée, j’ai trois enfants… et 18 romans à mon actif.J’écris essentiellement pour la jeunesse (8-12 ans), et pour les grands ados (ou ceux qui sont restés jeunes dans leur tête !).
Le roman se déroule en Louisiane, pourquoi cette ville ? Aimeriez-vous la visiter si ce n’est pas déjà fait ?
Quand Arthur Ténor (le directeur de collection des Romans d’Horreur chez Scrineo) m’a lancé le défi d’écrire à mon tour une histoire pour faire frissonner mes lecteurs, j’ai pensé au tout premier film d’horreur que j’avais dû voir… À vrai dire, ce n’était pas un film, mais un épisode des Contes de la Crypte. Et, dans mon souvenir, ça se passait dans les marais du Bayou… donc, tout naturellement, j’ai eu envie de cette ambiance, un peu sombre, moite, avec une faune hostile et des rituels vaudous !Il s’avère qu’en fait, l’épisode en question ne se déroule pas du tout là-bas (plutôt en Haïti, je crois), comme quoi, les méandres de la mémoire nous jouent des tours !Je ne suis pas encore allée visiter les États-Unis, mais j’aimerais beaucoup !
Dans votre roman une classe de collège part en voyage scolaire. Comment avez-vous créé les personnages ? Est-ce qu’ils sont tous inventés ou certains font-ils partie de votre entourage ?J’avais besoin de beaucoup de personnages, mais qu’on puisse les reconnaître facilement, et ne pas trop être submergée par le nombre. Donc, j’ai essayé de leur donner des caractéristiques différentes et marquées…Ils sont aussi inspirés des rencontres scolaires que j’ai pu effectuer : quand on ne connaît pas personnellement les collégiens, on ne voit que ce qu’ils dégagent. Ils se regroupent par deux ou trois, et, dans chaque classe il y a toujours quelques intellos un peu fayots, quelques brutes qui font les malins en groupe mais sont parfois adorables individuellement, ceux qui sont mal dans leur peau, ceux qui cultivent leur originalité…Il n’y a que Sony (le délégué) qui soit inspiré d’un camarade de classe de ma fille aînée.Sinon… Emma (la première de la classe) vient d’Emma Watson, Lisa (la grande blonde) vient de Lisa Kudrow, qui jouait Phoebe dans Friends, Justine (l’amoureuse) de la série Premier Baiser (si, si !).Quant à Monsieur Lestat, est-il vraiment besoin que je précise la référence ?
Est-ce qu’il y a un passage du roman que vous aimez particulièrement ? Si oui lequel et pourquoi ?Hum… J’aime particulièrement les moments qui s’alternent entre l’infirmerie, et le bateau (j’espère que ce sera assez explicite pour ceux qui l’ont lu, et assez vague pour ne pas spoiler ceux qui aimeraient le lire !).
Vous avez écrit plusieurs romans. Si un lecteur qui ne vous connaît pas vous demande par quel roman il devrait commencer, vous lui répondriez lequel ? Et pourquoi ?Là encore, une question difficile !J’écris des choses très différentes, donc ça dépendra de l’envie du lecteur.Pour ceux qui ont envie de quelque chose de positif, d’un univers qui fait du bien dans lequel plonger après une journée de soucis au travail, je conseille ma série "Fedeylins" (en 4 tomes). Elle peut être lue sans problème à partir de 13 ans (où avant pour les bons lecteurs, mais j’ai plus de "fans" adultes sur cette série).Pour les adultes qui cherchent quelque chose de plus sombre, qui remue les tripes, mon roman "Le Premier" (où il est question du premier vampire à la fin de la préhistoire) sera plus adapté. Attention, ce n’est pas un roman qui fait peur, mais il y a des scènes trop dures pour les moins de 15 ans.Et, pour les collégiens qui n’aiment pas trop lire, je conseille "Ascenseur pour le futur" !
Comment écrivez-vous ? Avez-vous un rituel, des petites manies, un endroit où l’inspiration vous vient plus facilement ?J’écris entre 21h et 23h, tous les jours (bon, en période de vacances scolaires, j’avoue que c’est un peu moins régulier).Je n’ai pas besoin de lieu particulier, mais il me faut forcément du silence (ou le bruit du lave-vaisselle qui tourne, si je suis obligée d’écrire dans ma cuisine, par exemple !).Et mon petit truc pour débloquer les débuts de chapitres difficiles, c’est le chocolat !
Vous écrivez pour les enfants et les adolescents. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce genre de romans par rapport aux romans plus adultes ?En fait, au début, j’écrivais le genre de livres que j’aimais lire… et puis je me suis rendu compte que je lis énormément de romans pour la jeunesse (et young adult). Donc, j’ai arrêté de vouloir à tout prix écrire pour les adultes !Les plus jeunes sont complètement sincères dans leur ressenti : ils aiment, ils n’aiment pas, ils adorent, s’identifient, imaginent que les héros existent vraiment, font des dessins de l’histoire… c’est juste génial. Les adultes vont tellement mettre les formes pour donner leur avis que, parfois, on ne sait pas s’ils ont réellement aimé ou se montrent juste polis. Les enfants, c’est rafraîchissant.Et puis, il y a une vraie richesse dans la littérature jeunesse. Tout a déjà été fait, mais on peut trouver comment amener un point de vue nouveau…
Dans le cas de mon Roman d’Horreur, je me demandais quelle serait la limite. Où devait s’arrêter la violence ? Le sang ? Qu’est-ce qu’on peut faire et ne pas faire ?Et puis, je me suis souvenue de qui j’étais à 12 ans, et j’ai regardé comment agissaient ma fille aînée et ses camarades au collège, ou les ados rencontrés dans leur classe… et je me suis rendue compte qu’il n’y a pas besoin d’édulcorer.
Avez-vous une idée de votre prochain roman ? Pouvez-vous nous en parler un peu ?J’ai plusieurs romans en travail (5 ou 6 !). Les deux prochains qui sortiront, courant 2017, sont très différents (encore) : l’un nous transporte dans un monde de fantasy un peu décalé, où une jeune mage de feu, victime d’un dérèglement hormonal qui l’empêche de contrôler les pouvoirs, va devoir vivre un road-trip chaotique pour espérer pouvoir se soigner… L’autre roman nous emmène dans le futur, où le clonage est devenu la norme pour la reproduction humaine. Tout va bien jusqu’à ce que trois sœurs réalisent qu’il y a un défaut dans leur ADN, et que leur corps reproduit les mêmes blessures anormales…Les deux sont à destination des grands ados (à partir de 13 ans).
Pour finir, vous avez écrit un thriller, mais selon vous quel serait le meurtre parfait ?Ouhlà, question piège. Le meurtre parfait, c’est tuer un personnage qu’on a soi-même créé, non ? JOu alors, peut-être quelque chose qui ressemblerait à une intoxication alimentaire lors d’un buffet, mais qui ne viserait qu’une seule personne ? (j’avoue que c’est le point de départ d’un embryon d’idées de roman qui verra peut-être le jour dans quelques années !)
Merci de m’avoir accordé un peu de votre temps, chère meurtrière, un dernier mot pour la fin ?Avec plaisir ! Merci de m’avoir invitée ici !Je souhaite aux visiteurs du blog de ne pas se faire dévorer par leurs lectures cet été (mais plutôt l’inverse !)
Encore merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
Treizième interrogatoire.