Journal d’un vampire en pyjama – Mathias Malzieu

Par Mélanie @Lismoisituveux

Rendez-vous autour d’un livre dont vous avez déjà probablement entendu parler de nombreuses fois au moment de sa sortie : Journal d’un vampire en pyjama de Mathias Malzieu (éditions Albin Michel, janvier 2016). Je l’avais lu une première fois en mars, mais je n’avais alors pas posté mon avis… Moi qui ne relis pourtant jamais deux fois le même livre, j’ai récemment été gagnée par l’envie de redécouvrir ce récit. Une relecture qui me pousse à vous livrer enfin mon ressenti sur un tel journal intime

A la fin de l’année de l’année 2013, en pleine préparation de la sortie du film Jack et la mécanique du cœur, adapté de son roman éponyme, Mathias Malzieu sent son corps faiblir. Le rythme est effréné ces derniers temps, probablement une grosse fatigue, comme d’habitude. Sauf que, dans le doute, et pour se rassurer, le chanteur du groupe Dionysos passe quelques examens de santé. Le diagnostic tombe, Mathias est atteint d’une aplasie médullaire. « Panne sèche de moelle osseuse ». Le couperet tombe. Il marque le début d’un combat contre la maladie, contre soi-même, contre le temps, entouré de ses proches, entre espoirs et doutes…

Avant d’entamer cette lecture, j’écoutais déjà en boucle l’album Vampire en pyjama . J’avais donc déjà une vague idée de l’histoire récente du leader de Dionysos. Mais ce récit autobiographique offre la possibilité au lecteur de voir les choses sous un angle beaucoup plus intime. Avec beaucoup de sincérité et de poésie, Mathias Malzieu nous raconte l’année de son combat contre la maladie. A travers son récit, il partage par la même occasion ses interrogations les plus personnelles, que la maladie a soulevé avec urgence, et rend grâce à toutes celles et à tous ceux qui l’ont accompagné pendant la bataille.

La perspective de la mort est loin d’être un sujet facile à aborder, mais ici, sous sa plume, elle se personnifie pour prendre les traits d’une dame à l’affût de la moindre faiblesse, Dame Oclès, armée de son épée prête à ôter la vie. Malgré les craintes, malgré l’usure du corps et de l’esprit, jamais Mathias Malzieu ne se départit de son élan créatif et poétique. Écrire, composer, pour résister, lui qui se définit comme un vampire, se nourrissant du sang et de l’amour des autres pour « sur-vivre ». J’admire sa force et sa façon de faire parfois de l’humour sur des choses qui pourraient nous sembler insurmontables.

Beaucoup d’émotion aussi à l’évocation de Rosy, son amoureuse. Au cours de l’un des chapitres du livre, l’auteur nous raconte la première fois qu’il lui a joué Le chant du mauvais cygne, et à quel point cette chanson l’avait bouleversée. Juste après, à la lumière de ce passage, j’ai réécouté la chanson. Et j’ai pleuré aussi. Comme ça, d’un coup, sans trop comprendre pourquoi. Émue. Admirative du courage dont fait preuve Rosy tout au long de l’épreuve que subit son amoureux. Aurais-je autant de force dans un moment pareil ?

En plus d’une ode à l’amour et à la vie triomphante, c’est aussi un véritable hommage que Mathias Malzieu rend au personnel du milieu hospitalier, aux médecins qui l’ont soigné, aux infirmières qui l’ont accompagné pendant plus d’un an, avant, pendant et après son séjour en chambre stérile, jusqu’à sa re(-)naissance.

C’est ce double coup de cœur (livre et album) qui m’a poussée à voir le groupe en concert, lors de leur passage au Printemps de Bourges en avril. Et comment vous dire… J’ai été transportée pendant toute la durée du concert dans une bulle de bonheur et d’émotions. Subjuguée par autant d’énergie et de complicité entre les membres de Dionysos. Jusqu’à jouer les groupies à attendre la sortie du groupe une bonne heure après le concert (oui, oui!), pour avoir ma photo et tenter d’échanger quelques mots, toute intimidée que j’étais. Un moment que je ne suis pas prête d’oublier, même quelques mois après. D’ailleurs, je ne rêve que d’une seule chose, c’est de les revoir…

Définitivement, mon coup de cœur pour l’année 2016 !