Les disparus du phare

Les disparus du phare

Peter May

Rejeté par les vagues, un homme reprend connaissance sur une plage. Tétanisé par le froid, le coeur au bord des lèvres frôlant dangereusement le collapsus. Il ignore où il se trouve et surtout qui il est ; seul affleure à sa conscience un sentiment d'horreur, insaisissable, obscur, terrifiant. Mais si les raisons de sa présence sur cette île sauvage des Hébrides balayée par les vents lui échappent, d'autres les connaissent fort bien. Alors qu'il s'accroche à toutes les informations qui lui permettraient de percer le mystère de sa propre identité, qu'il s'interroge sur l'absence d'objets personnels dans une maison qu'il semble avoir habitée depuis plus d'un an, la certitude d'une menace diffuse ne cesse de l'oppresser. Muni pour seuls indices, d'une carte de la route du Cercueil qu'empruntaient jadis les insulaires pour enterrer leurs morts, et d'un livre sur les îles Flannan, une petite chaîne d'îlots perdus dans l'océan marquée par la disparition jamais élucidée, un siècle plus tôt, de trois gardiens de phare, il se lance dans une quête aveugle avec un sentiment d'urgence vitale.

Nous repartons pour l'île Lewis dans ce dernier roman, et nous suivons un homme qui, sauvé de la noyade, part à la recherche de son identité et de son passé.

Neal Maclean découvre qu'il occupe une maison louée depuis plus d'un an, qu'il possède un labrador " Bran ", mais il n'y a pas d'objets personnels, pas de papiers, pas de cartes de crédit, son ordinateur vide de tout renseignement, mais bien cachée une mallette avec de l'argent.

Neal Maclean essaye avec le peu d'éléments en sa possession de reconstituer le puzzle de sa vie, il sent une menace très oppressante autour de lui, venant de la nature ou des gens qui viennent le voir, semblant bien le connaître et savoir pourquoi il est dans cette île. Ce qui l'inquiète encore plus, lorsqu'il est victime d'une tentative de meurtre chez lui.

La découverte d'un mort sur Eilan Mort (la grande île) située dans les îlots Flannan où il a l'habitude d'aller le renforce dans le sentiment d'urgence à retrouver absolument sa mémoire.

Neal Maclean se lance alors dans un vrai parcours du combattant que nous allons suivre avec passion et par moment un petit fond d'angoisse.

Des rebondissements qui nous mènent au fil des pages à découvrir les liens et les personnes.

On suit aussi la quête d'une jeune fille Karen Flemming à la recherche de son père. Des enquêtes qui la mettent en danger. Il y a d'autres personnages étonnants qui gravitent autour de Neal, on a l'impression que chacun d'eux à beaucoup à cacher. Et nous retrouvons avec bonheur le sympathique inspecteur Gunn de la trilogie écossaise.

Ce roman se lit avec un grand plaisir, comme toujours avec Peter May, on doit attendre les dernières pages pour comprendre les enjeux de cette course poursuite, d'un homme privé provisoirement de sa mémoire. Et puis toujours la description des merveilleux paysages de ces îles.

Peter May lance aussi dans ce roman, un message très fort, un vrai cri d'alarme concernant les abeilles, et la catastrophe que ce serait pour nous si, ces indispensables ouvrières de la nature venaient à disparaître.

Comme toujours passionnant, à lire, un roman percutant et écologique.