ATTENTION, CE BILLET CONCERNE LE DERNIER TOME D'UNE TRILOGIE...
- Le billet sur le premier tome.
- Le billet sur le deuxième tome.
Encore un cycle qui se referme, mais c'est cette fois une trilogie, dont j'avais beaucoup apprécié les deux premiers tomes. Restaient encore en suspens bien des questions et l'envie de découvrir les réponses correspondantes m'a poussé à ne pas retarder la lecture plus longtemps. Histoire de savoir où en sont Chasseur, Iak, Fender'Oc, les résistants, mais aussi Evanen et bien sûr le mystérieux Blizzard, qui donne son nom à la trilogie sans en être, apparemment, le personnage central. Tout du moins si l'on ne considère que la durée de sa présence. "Le dernier sortilège" vient donc achever la trilogie "Blizzard", de Pierre Gaulon, parue aux éditions Mnémos. Un dénouement où l'Histoire du Genolain tient encore une grande place, car les événements qui se déroulent sous les yeux du lecteur font écho avec d'autres, appartenant à un passé pas forcément révolu. Le monde cristallisé sous un hiver éternel est au bord de basculer dans le chaos, si la barbarie devait l'emporter...
Jamais depuis les terribles Guerres Madrières (dont le récit était au coeur du deuxième tome), le Genolain ne s'était trouvé confronté à une telle menace. Des hordes, pour une fois, le mot n'est pas galvaudé, des hordes d'Erzats, ces monstres contrefaits, mi-humains, mi animaux, n'ayant à l'esprit que haine et destruction, sont en train de se rassembler, prêts à déferler sur le Royaume.
Un Royaume qui ne connaît déjà pas les heures les plus lumineuses de son histoire : depuis l'avènement d'Evanen, alias l'Inquisiteur, un hiver éternel plonge le Genolain dans une torpeur générale. Les mages sont traqués, à l'image du plus fameux d'entre eux, Blizzard, qui a été fait prisonnier. Le tyran a la mainmise sur un Royaume pour lequel il semble nourrir de sombres desseins.
La résistance, longtemps désorganisé, a réussi à se reconstituer, mais elle est trop peu nombreuse, trop peu puissante pour espérer renverser le dictateur et rétablir la liberté dans le Royaume. A condition, bien sûr, de survivre au nouveau conflit qui se profile. Si les Erzats ne sont pas rapidement arrêtés, alors, résister à Evanen n'aura plus guère de sens, puisque le Génolain aura cesse d'exister.
Mais, le danger fait aussi sortir le peuple ingénieur de son monde souterrain. Les Esthètes sont également concernés par l'assaut annoncé des monstres qui menacent aussi bien leur civilisation que les humains. Sans oublier un élément fondamental : le Traité de Madre. Signé après les guerres portant le nom de cette ville, il est plus que jamais d'actualité.
Le texte de ce traité, vous le trouverez en fin de roman, je ne le détaille pas. Cependant, il faut en ressortir un élément majeur : il scelle une alliance entre les Esthètes et les humains, les premiers apportant leurs différentes compétences pour soutenir les seconds, y compris des compétences militaires. Un vrai paradoxe pour ce peuple foncièrement pacifique, avant tout épris de culture...
Mais, l'heure n'est plus à la philosophie. L'urgence de la menace impose que le Traité de Madre s'applique... Reste à savoir sous quelles conditions. Et même cette union ne garantit absolument pas la victoire contre les barbares programmés pour mettre un terme à la civilisation. C'est une guerre sans merci qui se prépare, sans quartier...
Voilà pour le contexte général. Celui dans lequel on retrouve les différents personnages que l'on suit depuis le début de la trilogie. Avec, d'emblée, un coup de théâtre : le garçon que l'on connaît sous le nom de Chasseur retrouve sa véritable identité. Un choc, pour lui, une révélation qui change pas mal de choses... Mais dont je ne vous dirai pas grand-chose de plus, ici, eh oui, c'est comme ça...
Iak, lui, est plongé dans une profonde dépression. Les événements qui l'ont frappé dans le deuxième tome (oui, je suis encore cachottier, sur ce coup-là) l'ont laissé comme en catatonie. Pour l'heure, il est hors service, et cette absence, qui se prolonge, est une mauvaise nouvelle pour la résistance qui attendait beaucoup de ce garçon plein de courage...
La résistance, justement, arrive à la croisée des chemins : et si la menace des Erzats étaient le moment idéal pour porter un coup décisif au tyran. Evanen ne semble plus aussi sûr de lui et de sa puissance, encore quelques petites secousses et il pourrait chuter de son trône. Mais une révolution n'est jamais sans risque...
Pendant ce temps, les Esthètes, sous la houlette de Fender'Oc, organisent leur armée, un régiment au nombre de soldats très restreint, mais doté de quelques équipements sortis tout droit de leur incroyable créativité. S'ils choisissent la force pour combattre les Erzats, ils échoueront, sous le nombre et en férocité.
Alors, l'idée qui a été émise est toute autre : utiliser la ruse, soutenue par un peu de technologie esthète et un soupçon de magie. Un don obscur utilisé à bon escient, en total respect avec la vision du monde de ce peuple tout à fait fascinant. Mais, là encore, si l'idée semble parfaite sur le papier, il faudra qu'elle porte ses fruits dans la réalité. Et rien n'est certain...
Au coeur de ce dernier volet, il y a cette devise, qui clôt le Traité de Madre et qui en est le point d'orgue. Cette devise, je l'ai placée en titre de ce billet, parce que tout ce dernier tome tourne autour de cela : l'union contre la barbarie. L'union des Esthètes et des hommes, deux civilisations différentes, certes, mais un rempart solide contre les monstres menaçant le Genolain.
La trame centrale de ce troisième tome, c'est évidemment cette bataille, sorte d'Armaggeddon à la sauce genollienne, qui va décider d'une grande partie du sort du royaume. Oh, pas complètement, puisque reste à résoudre la question Evanen et l'hiver éternel qui est en train d'étouffer peu à peu le Genolain depuis l'arrivée au pouvoir de l'Inquisiteur.
Mais, on se retrouve, non pas avec une bataille du bien et du mal (il y a tout de même de ça, pour conserver l'analogie avec Armaggeddon), mais une bataille opposant la culture à la barbarie... Toute ressemblance avec des situations existant ou ayant existé n'est évidemment pas totalement fortuite, vous vous en doutez.
Les humains n'ont pas vraiment leur destin en main. Pour survivre, pour continuer à exister, ils doivent s'allier aux Esthètes, qui sont seuls capables de leur apporter de quoi survivre à la folie nihiliste des Erzats. En optant pour la culture, la civilisation humaine pourra espérer continuer sa route ; dans le cas contraire, la barbarie submergera tout sur son passage, humains et Esthètes aussi.
Très intéressant aspect, ce qu'on pourrait appeler le bégaiement de l'histoire. Les Guerres madrières qui nous ont été contées précédemment, ne l'ont pas été par hasard. Tout ce qui se déroule dans ce dernier volet fait écho au passé du Genolain, avant l'avènement d'Evanen. Il s'agit de trouver un équilibre savant pour que seuls les bons côtés de ce passé se reproduisent.
Cette question des enseignements que l'on doit tirer de l'Histoire pour que ne se reproduisent pas, à intervalles réguliers, les mêmes erreurs, pour que l'Homme apprenne de son passé et ne laisse pas revenir des situations plus que douloureuses et dangereuses, est pour moi l'un des moteurs de ce dernier tome.
A travers le peuple Esthète, qui consigne scrupuleusement l'histoire du Genolain et n'hésite pas à l'enseigner, on retrouve ce besoin ardent de connaître son passé pour construire un futur qui ne risque pas d'être dévoyé... Là encore, difficile de ne pas ressentir cet appel du pied et de ne pas faire de lien avec notre monde et notre époque...
On pourra juger le message que Pierre Gaulon place au centre du dénouement de sa trilogie un peu naïf, un peu simpliste. Et pourtant... Il reste très fort. Et surtout, terriblement difficile à mettre en place. C'est l'un des enjeux principaux de ce livre : faire de cette phrase bien plus qu'un slogan et lui donner tout son sens...
Mais, en face, il y a le nombre, il y a l'absence de raison, de pensée, de crainte, de morale, de tabous, aussi. Les Erzats n'ont plus d'humanité en eux, elle a été annihilée à travers l'hybridation qui leur a donné le jour. Ils ne se posent plus aucune question et n'ont à l'esprit que la destruction... Après eux, le déluge ! Ce qui restera du Genolain, ce n'est pas leur problème.
On retrouve aussi, comme dans le premier volet, la question de la magie. Le don obscur, pour reprendre la terminologie exacte de la trilogie. La magie est à double tranchant : bien utilisée, elle peut se mettre au service de la civilisation et de l'humain ; mais, lorsqu'il l'emploie pour asseoir sa domination, mener à bien ses ambitions, détruire plutôt que construire, alors, elle s'avère terrible...
Avec la traque des mages dans le Royaume, la forme positive du don obscur a été écartée. Reste l'autre part, celle qu'a choisie Evanen, on l'a compris. Mais on ne sait pas encore ce que recherche exactement Evanen, ni ce qui l'a poussé à agir ainsi. Les voiles et les masques vont pouvoir tomber, reste à savoir ce que l'on découvrira alors...
Et Blizzard, dans tout cela, allez-vous me dire ? Oui, c'est vrai, je l'ai évoqué, sans plus. Depuis le début de la trilogie, ce personnage m'intrigue réellement : pourquoi donner son nom à la trilogie, alors qu'il est, pour différentes raisons, très en retrait par rapport à d'autres personnages ? Ce dernier tome ne change pas forcément sur cet aspect-là, mais on va enfin comprendre qui il est vraiment.
Et tout le puzzle va se mettre en place pour faire apparaître une image globale, où nombre de réponses vont être apportées aux questions que le lecteur se pose depuis le début. Je me rends compte à quel point il est délicat d'aborder ces sujets, tant on aura vite fait d'en dire trop... Mais, peu importe. A vous de jouer, maintenant.
Au-delà des révélations, des découvertes, ce sont les liens entre les différents personnages qui vont prendre une autre dimension. Car, à l'image de la question de l'union, évoquée plus haut, c'est avant tout sur des émotions, des relations très humaines que repose toute l'histoire. Ou comment des destins prennent des chemins inattendus, et quelquefois suivent de mauvais aiguillages...
Un tout dernier mot, sur Pierre Gaulon qui s'aventurait, je crois, pour la première fois, en fantasy avec cette trilogie. Un genre dans lequel il n'entend pas se spécialiser, mais dont on il ne ferme pas non plus complètement la porte. On pourrait même imaginer, à la lecture de l'épilogue, qu'il puisse un jour revenir au Genolain, pour une espèce de spin-off, si je puis dire.
Un nouveau cycle qui pourrait être développé autour d'un des personnages de ce cycle, qui deviendrait son moteur. Je prends des risques, en disant cela. Rien n'est moins certain que cette idée qui m'est venue. Disons qu'elle relève peut-être aussi simplement d'un souhait, parce que le personnage en question est, je pense, assez fort pour porter cette nouvelle aventure.
Advienne que pourra... Ou que voudra !
- Le billet sur le premier tome.
- Le billet sur le deuxième tome.
Encore un cycle qui se referme, mais c'est cette fois une trilogie, dont j'avais beaucoup apprécié les deux premiers tomes. Restaient encore en suspens bien des questions et l'envie de découvrir les réponses correspondantes m'a poussé à ne pas retarder la lecture plus longtemps. Histoire de savoir où en sont Chasseur, Iak, Fender'Oc, les résistants, mais aussi Evanen et bien sûr le mystérieux Blizzard, qui donne son nom à la trilogie sans en être, apparemment, le personnage central. Tout du moins si l'on ne considère que la durée de sa présence. "Le dernier sortilège" vient donc achever la trilogie "Blizzard", de Pierre Gaulon, parue aux éditions Mnémos. Un dénouement où l'Histoire du Genolain tient encore une grande place, car les événements qui se déroulent sous les yeux du lecteur font écho avec d'autres, appartenant à un passé pas forcément révolu. Le monde cristallisé sous un hiver éternel est au bord de basculer dans le chaos, si la barbarie devait l'emporter...
Jamais depuis les terribles Guerres Madrières (dont le récit était au coeur du deuxième tome), le Genolain ne s'était trouvé confronté à une telle menace. Des hordes, pour une fois, le mot n'est pas galvaudé, des hordes d'Erzats, ces monstres contrefaits, mi-humains, mi animaux, n'ayant à l'esprit que haine et destruction, sont en train de se rassembler, prêts à déferler sur le Royaume.
Un Royaume qui ne connaît déjà pas les heures les plus lumineuses de son histoire : depuis l'avènement d'Evanen, alias l'Inquisiteur, un hiver éternel plonge le Genolain dans une torpeur générale. Les mages sont traqués, à l'image du plus fameux d'entre eux, Blizzard, qui a été fait prisonnier. Le tyran a la mainmise sur un Royaume pour lequel il semble nourrir de sombres desseins.
La résistance, longtemps désorganisé, a réussi à se reconstituer, mais elle est trop peu nombreuse, trop peu puissante pour espérer renverser le dictateur et rétablir la liberté dans le Royaume. A condition, bien sûr, de survivre au nouveau conflit qui se profile. Si les Erzats ne sont pas rapidement arrêtés, alors, résister à Evanen n'aura plus guère de sens, puisque le Génolain aura cesse d'exister.
Mais, le danger fait aussi sortir le peuple ingénieur de son monde souterrain. Les Esthètes sont également concernés par l'assaut annoncé des monstres qui menacent aussi bien leur civilisation que les humains. Sans oublier un élément fondamental : le Traité de Madre. Signé après les guerres portant le nom de cette ville, il est plus que jamais d'actualité.
Le texte de ce traité, vous le trouverez en fin de roman, je ne le détaille pas. Cependant, il faut en ressortir un élément majeur : il scelle une alliance entre les Esthètes et les humains, les premiers apportant leurs différentes compétences pour soutenir les seconds, y compris des compétences militaires. Un vrai paradoxe pour ce peuple foncièrement pacifique, avant tout épris de culture...
Mais, l'heure n'est plus à la philosophie. L'urgence de la menace impose que le Traité de Madre s'applique... Reste à savoir sous quelles conditions. Et même cette union ne garantit absolument pas la victoire contre les barbares programmés pour mettre un terme à la civilisation. C'est une guerre sans merci qui se prépare, sans quartier...
Voilà pour le contexte général. Celui dans lequel on retrouve les différents personnages que l'on suit depuis le début de la trilogie. Avec, d'emblée, un coup de théâtre : le garçon que l'on connaît sous le nom de Chasseur retrouve sa véritable identité. Un choc, pour lui, une révélation qui change pas mal de choses... Mais dont je ne vous dirai pas grand-chose de plus, ici, eh oui, c'est comme ça...
Iak, lui, est plongé dans une profonde dépression. Les événements qui l'ont frappé dans le deuxième tome (oui, je suis encore cachottier, sur ce coup-là) l'ont laissé comme en catatonie. Pour l'heure, il est hors service, et cette absence, qui se prolonge, est une mauvaise nouvelle pour la résistance qui attendait beaucoup de ce garçon plein de courage...
La résistance, justement, arrive à la croisée des chemins : et si la menace des Erzats étaient le moment idéal pour porter un coup décisif au tyran. Evanen ne semble plus aussi sûr de lui et de sa puissance, encore quelques petites secousses et il pourrait chuter de son trône. Mais une révolution n'est jamais sans risque...
Pendant ce temps, les Esthètes, sous la houlette de Fender'Oc, organisent leur armée, un régiment au nombre de soldats très restreint, mais doté de quelques équipements sortis tout droit de leur incroyable créativité. S'ils choisissent la force pour combattre les Erzats, ils échoueront, sous le nombre et en férocité.
Alors, l'idée qui a été émise est toute autre : utiliser la ruse, soutenue par un peu de technologie esthète et un soupçon de magie. Un don obscur utilisé à bon escient, en total respect avec la vision du monde de ce peuple tout à fait fascinant. Mais, là encore, si l'idée semble parfaite sur le papier, il faudra qu'elle porte ses fruits dans la réalité. Et rien n'est certain...
Au coeur de ce dernier volet, il y a cette devise, qui clôt le Traité de Madre et qui en est le point d'orgue. Cette devise, je l'ai placée en titre de ce billet, parce que tout ce dernier tome tourne autour de cela : l'union contre la barbarie. L'union des Esthètes et des hommes, deux civilisations différentes, certes, mais un rempart solide contre les monstres menaçant le Genolain.
La trame centrale de ce troisième tome, c'est évidemment cette bataille, sorte d'Armaggeddon à la sauce genollienne, qui va décider d'une grande partie du sort du royaume. Oh, pas complètement, puisque reste à résoudre la question Evanen et l'hiver éternel qui est en train d'étouffer peu à peu le Genolain depuis l'arrivée au pouvoir de l'Inquisiteur.
Mais, on se retrouve, non pas avec une bataille du bien et du mal (il y a tout de même de ça, pour conserver l'analogie avec Armaggeddon), mais une bataille opposant la culture à la barbarie... Toute ressemblance avec des situations existant ou ayant existé n'est évidemment pas totalement fortuite, vous vous en doutez.
Les humains n'ont pas vraiment leur destin en main. Pour survivre, pour continuer à exister, ils doivent s'allier aux Esthètes, qui sont seuls capables de leur apporter de quoi survivre à la folie nihiliste des Erzats. En optant pour la culture, la civilisation humaine pourra espérer continuer sa route ; dans le cas contraire, la barbarie submergera tout sur son passage, humains et Esthètes aussi.
Très intéressant aspect, ce qu'on pourrait appeler le bégaiement de l'histoire. Les Guerres madrières qui nous ont été contées précédemment, ne l'ont pas été par hasard. Tout ce qui se déroule dans ce dernier volet fait écho au passé du Genolain, avant l'avènement d'Evanen. Il s'agit de trouver un équilibre savant pour que seuls les bons côtés de ce passé se reproduisent.
Cette question des enseignements que l'on doit tirer de l'Histoire pour que ne se reproduisent pas, à intervalles réguliers, les mêmes erreurs, pour que l'Homme apprenne de son passé et ne laisse pas revenir des situations plus que douloureuses et dangereuses, est pour moi l'un des moteurs de ce dernier tome.
A travers le peuple Esthète, qui consigne scrupuleusement l'histoire du Genolain et n'hésite pas à l'enseigner, on retrouve ce besoin ardent de connaître son passé pour construire un futur qui ne risque pas d'être dévoyé... Là encore, difficile de ne pas ressentir cet appel du pied et de ne pas faire de lien avec notre monde et notre époque...
On pourra juger le message que Pierre Gaulon place au centre du dénouement de sa trilogie un peu naïf, un peu simpliste. Et pourtant... Il reste très fort. Et surtout, terriblement difficile à mettre en place. C'est l'un des enjeux principaux de ce livre : faire de cette phrase bien plus qu'un slogan et lui donner tout son sens...
Mais, en face, il y a le nombre, il y a l'absence de raison, de pensée, de crainte, de morale, de tabous, aussi. Les Erzats n'ont plus d'humanité en eux, elle a été annihilée à travers l'hybridation qui leur a donné le jour. Ils ne se posent plus aucune question et n'ont à l'esprit que la destruction... Après eux, le déluge ! Ce qui restera du Genolain, ce n'est pas leur problème.
On retrouve aussi, comme dans le premier volet, la question de la magie. Le don obscur, pour reprendre la terminologie exacte de la trilogie. La magie est à double tranchant : bien utilisée, elle peut se mettre au service de la civilisation et de l'humain ; mais, lorsqu'il l'emploie pour asseoir sa domination, mener à bien ses ambitions, détruire plutôt que construire, alors, elle s'avère terrible...
Avec la traque des mages dans le Royaume, la forme positive du don obscur a été écartée. Reste l'autre part, celle qu'a choisie Evanen, on l'a compris. Mais on ne sait pas encore ce que recherche exactement Evanen, ni ce qui l'a poussé à agir ainsi. Les voiles et les masques vont pouvoir tomber, reste à savoir ce que l'on découvrira alors...
Et Blizzard, dans tout cela, allez-vous me dire ? Oui, c'est vrai, je l'ai évoqué, sans plus. Depuis le début de la trilogie, ce personnage m'intrigue réellement : pourquoi donner son nom à la trilogie, alors qu'il est, pour différentes raisons, très en retrait par rapport à d'autres personnages ? Ce dernier tome ne change pas forcément sur cet aspect-là, mais on va enfin comprendre qui il est vraiment.
Et tout le puzzle va se mettre en place pour faire apparaître une image globale, où nombre de réponses vont être apportées aux questions que le lecteur se pose depuis le début. Je me rends compte à quel point il est délicat d'aborder ces sujets, tant on aura vite fait d'en dire trop... Mais, peu importe. A vous de jouer, maintenant.
Au-delà des révélations, des découvertes, ce sont les liens entre les différents personnages qui vont prendre une autre dimension. Car, à l'image de la question de l'union, évoquée plus haut, c'est avant tout sur des émotions, des relations très humaines que repose toute l'histoire. Ou comment des destins prennent des chemins inattendus, et quelquefois suivent de mauvais aiguillages...
Un tout dernier mot, sur Pierre Gaulon qui s'aventurait, je crois, pour la première fois, en fantasy avec cette trilogie. Un genre dans lequel il n'entend pas se spécialiser, mais dont on il ne ferme pas non plus complètement la porte. On pourrait même imaginer, à la lecture de l'épilogue, qu'il puisse un jour revenir au Genolain, pour une espèce de spin-off, si je puis dire.
Un nouveau cycle qui pourrait être développé autour d'un des personnages de ce cycle, qui deviendrait son moteur. Je prends des risques, en disant cela. Rien n'est moins certain que cette idée qui m'est venue. Disons qu'elle relève peut-être aussi simplement d'un souhait, parce que le personnage en question est, je pense, assez fort pour porter cette nouvelle aventure.
Advienne que pourra... Ou que voudra !