Du domaine des Murmures de C. Martinez

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En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire "oui" : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte.

Frise

Après avoir beaucoup aimé son premier roman et l'avoir rencontré en salon, je me lance dans un autre de ses ouvrages.

Je suis ravie d'avoir retrouvé l'écriture poétique de Carole Martinez. Ses écrits sont agréables et fluides à lire mais l'ambiance est unique, entre le conte et la légende populaire.

Le récit est centré sur Esclarmonde mais les personnages secondaires sont majoritairement également féminins. À une époque moyenâgeuse monopolisée principalement par les Croisades, le choix de l'auteur est intéressant et intelligent.

Esclarmonde est bien sûr touchante puisque son choix de devenir une Emmurée au lieu de subir un mariage arrangé est audacieux et son destin va se révéler tragique.

Le seul détail que je pourrais reprocher à ce roman est la prévisibilité de l'intrigue. La veille de son enfermement, Esclarmonde va être victime d'un acte violent et sa vie va en être chamboulée : l'auteur essaye de tenir le secret le plus longtemps possible mais la conséquence est assez simple à deviner. Cependant, cet événement va permettre des rebondissements dans la vie du personnage principal et l'identité du coupable dévoilée en fin de roman peut surprendre.

En tout cas, l'ambiance est réellement bien retranscrite : le lecteur ressent la solitude et la tristesse de la jeune femme, ses doutes et ses regrets quant à cette décision irrévocable. Le thème de la spiritualité est également très présent, Esclarmonde va devenir une sorte d’icône pour les pèlerins. Je sais que ce point peut en déranger certains, moi la première d'ailleurs, mais Carole Martinez sait parfaitement bien l'inclure dans le récit.

Le dénouement est à la hauteur du destin d'Esclarmonde : effroyable, émouvant et lyrique.

En bref, Carole Martinez m'a encore une fois charmée grâce à sa plume magnifique. La vie d'Esclarmonde méritait d'être contée et l'auteur lui offre un très beau moment de gloire. Le lecteur sera plongé dans l'ambiance dès les premières pages et en ressortira sans aucun doute bouleversé.

Frise

Ce roman fait partie de ma PAL d'Eté 2016.

Il me permet de participer au challenge gourmand, l'eau : «Quatre jours sans nourriture, sans eau, sans compagnie, sans rien pour m'exciter les sens, quatre jours hors du temps, à boire mes larmes, et mon petit esprit s'est déplié comme un coquelicot.»

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Du même auteur, sur le blog :

Le cœur cousu

Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur - Un article consacré à la vallée de La Loue où l'intrigue de l'auteur prend place 

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