L’homme idéal existe. Il est québécois. – Diane Ducret

Par Alltimereadings

Résumé :

« Bonne nouvelle : l’homme idéal existe ! Il ne parle pas : il jase. Il n’embrasse pas : il frenche. Il ne se déshabille pas : il se criss à poèlle. Vous l’aurez deviné : il est Québécois. Diane Ducret rhabille le mythe du Prince Charmant. L’homme idéal ? Satisfaite ou remboursée ! »

Mon avis :

Après De foi et de sang, j’avais envie d’une lecture plus légère, le genre de lecture idéal pour les après-midi à la plage. C’est pourquoi je me suis lancée dans L’homme idéal existe. Il est québécois. de Diane Ducret. Ma sœur m’en avait dit le plus grand bien et c’est sans appréhension que je l’ai commencé.

Dans ce livre, nous partageons les doutes et les angoisses d’une jeune femme (de nom inconnu) qui semblent avoir enfin trouver l’homme de sa vie. Cette française, née dans le Pays Basque puis parti faire ses études à Paris, a perdu confiance en la gente masculine après ses diverses expériences désastreuses. Mais lorsque son regard croise celui de Gabriel, elle a l’étrange sensation qu’elle a enfin trouvé son idéal. Après une soirée étonnamment parfaite, notre héroïne se demande où est donc le vice caché de cet ange tombé du ciel. Si elle ne trouve rien à lui reprocher, en revanche, un petit détail va bousculer ses plans : ce cher Gabriel est québécois. Contre toute attente, la jeune femme va décider de le retrouver au Québec pour quelques jours afin de faire plus ample connaissance avec lui, ses amis et surtout son fils. Entre décalage linguistique et découverte de la culture locale, le séjour de la jeune femme s’annonce mouvementé!

– T’as des bidoux, quoi.
Je regarde mon ventre, oui j’ai trop mangé, je suis un peu ballonnée mais de là à m’en faire la remarque…

Rien qu’en lisant le résumé, on sait que ce livre va principalement jouer la carte du patois québécois incompréhensible pour nous, les Français. Certes, cela fait très cliché, mais il faut l’avouer, ça nous fait bien rire! … Du moins au début. En effet, tout comme l’héroïne de cette histoire, les expressions québécoises ça ne me parle absolument pas. Dans les premières pages, les quiproquos entre les deux protagonistes, dus à leur décalage linguistique, étaient vraiment désopilants. On imagine comment on aurait réagi si on avait été dans cette situation. Seulement, à la longue, étant donné qu’on ne comprend pas ce que Gabriel dit, ça devient un peu lassant et surtout agaçant. Tout l’humour de ce livre repose sur cet élément et à partir du moment où cela ne nous fait plus rire, cette histoire perd de son intérêt.

Attention, je ne dis pas que ce livre ne m’a pas plu. Après tout ce n’est qu’une courte histoire humoristique, on ne demande pas à ce que ce soit de la grande littérature! Il est divertissant, il se lit sans contraintes, sans prise de tête. Bref, c’est le livre idéal pour les vacances, pour une après-midi sur la plage. De plus, le style de l’auteur est particulièrement fluide. Les chapitres et paragraphes sont assez courts ce qui rend le tout très léger. L’histoire en elle-même est drôle et il se passe toujours quelques chose donc on ne s’ennuie pas. C’est donc une lecture sympathique qui est assez courte.

En revanche, bien que ce livre soit humoristique, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus « profond ». Tout m’a semblé un peu trop superficiel : l’histoire, les personnages, les émotions. L’histoire m’a paru trop simpliste car peu réaliste. La protagoniste prend sa valise pour aller au Québec après seulement une soirée avec Gabriel. Elle prend l’avion pour rejoindre un quasi-inconnu… cela parait trop incongru, c’est une histoire à laquelle peu de gens vont pouvoir s’identifier, ne serait-ce qu’un petit peu. Quant aux personnages, j’ai trouvé leur description trop légères, que ce soit sur le plan physique ou moral. Tout d’abord, nous ne connaissons pas le prénom de la protagoniste, j’ai trouvé ça un peu gênant. On ne connait pas non plus son âge. On sait juste qu’elle est écrivaine et qu’elle a un meilleur ami gay, c’est-à-dire qu’on ne sait à peu près rien. Comment s’attacher au personnage dans cas là ? D’autant plus qu’elle m’a un peu agacée, je n’ai pas toujours aimé son comportement. A plusieurs reprises je me suis demandé si elle cherchait vraiment l’homme idéal ou plutôt un coup d’un soir (car il faut avouer que les références graveleuses sont assez récurrentes !). Mais ce qui m’a surtout gêné chez elle, c’est que, bien qu’elle ne comprenne pas ce que Gabriel lui dit, elle ne cherche pas à comprendre. Elle ne fait pas d’effort pour s’accoutumer aux expressions québécoises. Quant à Gabriel, il est tout aussi fautif, car il ne fait pas plus d’efforts. D’ailleurs, on connait pas grand chose sur lui non plus, mis à part qu’il a un fils. Quant aux émotions qu’ils ressentent, elles sont trop peu développées, on ne sait pas ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre alors que c’est le but même de ce livre… non ?

Avant que je ne disparaisse dans la neige, elle me propose que nous dînions un soir tous les quatre avec son nouveau compagnon. Et puis quoi encore !
– Oui ce serait sympa.
Je claque la portière, en me sentant bien française d’être aussi faux-cul.

Parlons maintenant de la fin. J’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser, j’étais assez frustrée. Je ne comprends pas le comportement de la protagoniste avec Gabriel (vraiment, c’est gênant de ne pas avoir le prénom!). Je ne comprends pas non plus le pseudo-revers de situation tout à la fin du livre. Cela ne fait que renforcer la superficialité de la jeune femme et la rendre encore plus agaçante à mes yeux.

En résumé, ce livre est sympathique pour les vacances, pour une lecture légère et sans prise de tête. En revanche, ne vous attendez pas à une histoire trop poussée ou à des personnages bien développés. On reste en surface sans jamais rentrer des détails qui, parfois, apporteraient des informations utiles. Je ne dirais pas que cette lecture m’a déçue car je ne m’attendais pas à de la grande littérature. Mais je ne m’attendais pas non plus à cela. Bref, je reste un peu sur ma faim!

Note : 13/20

Non, l’écrase pas, relâche-la dehors, la pauvre ! crie la jeune femme en détresse bien planquée dans les draps, les yeux fermés pour ne pas assister au carnage.