Certaines scènes, certaines trouvailles sont vraiment terribles, et si ce n'est par le biais de l'humour qui transparaît tout de même derrière la tragédie, il faut avoir le cœur bien accroché devant ce qui se produit. Vous êtes ainsi face à un Hank Pym, savant de génie, qui découpe en petits morceaux la Panthère Noire, et le maintient en vie afin d'en faire une sorte de garde-manger permanent, le tout à l'insu de ses anciens compagnons, qui eux aussi ont très faim. Le destin de Magnéto est de finir dévoré. Le seigneur du magnétisme devient ainsi le festin des héros zombifiés avec un Hulk qui se régale. Phénomène inattendu, voici que tout à coup débarque le Surfer d'Argent, qui s'était momentanément éclipsé pour une aventure dans le cosmos, et qui a la grande déception de voir ces nobles et courageux terriens transformés en morts-vivants avides de carnage. La voix de la raison vient-elle de l'espace? Assurément elle ne sera pas suffisante pour rétablir l'ordre, à moins que derrière ne suit le grand patron, celui dont le Surfeur est le héraut, à savoir Galactus!
Les dessins de Sean Philips sont très efficaces, suffisamment caricaturaux, mais aussi suffisamment appliqués, pour faire vivre avec crédibilité et horreur tout cet univers en plein délitement. Chaque personnage conserve ses caractéristiques, mais il est en même temps présenté aux lecteurs dans une version horrible et désespérée. C'est sombre, sanguinolent, et même si j'avais trouvé cela décevant à la première lecture, en version originale, j'ai depuis complètement fait demi-tour, et je n'ai de cesse de recommander cette première mini série Marvel Zombies, qui est un petit bijou du genre. Je précise première, car il y en a eu d'autres par la suite, pour surfer sur le succès du genre. Ce Marvel select présente également la seconde minisérie, toujours écrite par kirkman. Le principe de base reste le même, avec la résistance "humaine" qui s'organise autour de la Panthère Noire, et des zombies qui ont encore et toujours faim. La nouveautés sont ceux-là qui jeunent depuis si longtemps qu'ils en sont devenus plus raisonnables, voire repentis. D'ailleurs, c'est aussi le grand point fort de ces histoires scénarisées par Kirkman, la conscience des actes atroces, la déchéance inéluctable dont sont victimes les personnages, tout ceci reste présent à l'esprit de la plupart d'entre eux, et c'est une lourde malédiction qui permet le grand écart entre l'humour et le pathétique/tragique. Un Marvel Select à la limite de l'incontournable, avec les couvertures si identifiables et magnifiques de Arthur Suydam.A lire aussi :
Des zombies? The Walking Dead bien sur!