"L’amour est une arme de destruction massive."
El Baze Anna-Véronique
196 pages
Éditions Cherche-midi (2016)
Collection thrillers
« Au fil des mois, je m'habituais au silence, aux petits déjeuners avec pour compagnons une tasse de café et un livre. Il avait fallu que Franck me quitte pour que je mesure l'ampleur de ma dépendance. Un amour bancal. J'avais été la victime consentante d'un expert en manipulation. Un constat sans appel. Je n'avais pas connu l'état d'ivresse que je devinais dans les scènes d'amour torrides des polars. Les affres de mon chagrin n'étaient que l'angoisse liée au bouleversement de mon quotidien. Le vertige du taulard bousculé à la porte de son centre de détention. Cette terreur imbécile de n'avoir plus de tortionnaire pour poser les limites, de gardien pour veiller au respect des règles. Plus rien ne me protégeait de moi-même. »
Mon avis :
À trente-cinq ans, Léa rencontre des difficultés à surmonter les derniers changements survenus dans sa vie : son époux Franck l’a quittée prétextant l’ennui dans leur vie de couple et le frein qu’elle représente pour sa carrière cinématographique. Elle se rend compte que tout au long de leur mariage elle a été manipulée, dénigrée et n’a jamais été réellement aimée à sa juste valeur. Mais ce qui bouscule Léa vers ses retranchements est l’accident de voiture de sa fille Laura qui l’a précipitée dans le coma. Léa ne parvient pas à retrouver celle qu’elle a élevée dans le corps inanimé allongé à l’hôpital et ne lui rend pas visite pour échapper à cette vision. Mis bout à bout, ses événements la pousse à prendre en grippe les hommes qui tentent de l’approcher, les tuant de sang-froid avec l’arme qu’elle a héritée de son père. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d’un séduisant officier de police enquêtant sur la série de meurtres se produisant dans les rues de Paris. La fille au 22 est l’histoire d’une femme dont la vie bascule vers le côté obscur. Elle se retrouve isolée de tout et laisse ses penchants prédateurs prendre le dessus. Léa est le genre d’héroïne plutôt insipide, dont la vie n’attire pas forcément notre attention : mère de famille récemment séparée, elle travaille dans la rayonnage thriller d’une bibliothèque. Au delà de son statut, elle se révèle pourtant être une meurtrière impitoyable et une séductrice fatale qui s’orne d’une rouge à lèvres comme on porte une armure pour affronter ses démons. Au son du Boléro de Ravel, elle tire une balle dans la nuque de ses victimes, ce qui lui apporte une sensation indescriptible de bien-être : elle parvient enfin à contrôler quelque chose dans sa vie. Exit la gentille mère de famille qui vivait dans l’ombre de son mari et la petite bibliothécaire ordonnée au toc imprévisible, Léa se réveille, s’éveille sous le regard de celui qu’elle considère comme un mentor. L’écriture de l’auteure est tranchante et nous emporte dans ce thriller de manière originale. Juste un bémol pour le final qui m’a quelque peu laissée sur ma faim, ce fut toutefois une excellente découverte. À lire pour les amateurs des thrillers.
★★★★☆
Anna-Véronique El Baze a été traductrice-interprète avant de s’orienter vers la communication et les médias. Elle est l’auteure de plusieurs romans et récits.
El Baze Anna-Véronique
196 pages
Éditions Cherche-midi (2016)
Collection thrillers
Léa s’ennuie. Son existence terne ne lui apporte ni bonheur, ni désir. Mariée trop jeune, elle s’étiole dans une vie de couple médiocre. Sa seule évasion, cette fille de mafieux la trouve dans la lecture. Une vraie boulimie. Un livre en entraîne un autre. Puis survient une rencontre. C’est le déclic qui la fait basculer. Léa se transforme physiquement et moralement. Elle commence à tuer…Extrait :
« Au fil des mois, je m'habituais au silence, aux petits déjeuners avec pour compagnons une tasse de café et un livre. Il avait fallu que Franck me quitte pour que je mesure l'ampleur de ma dépendance. Un amour bancal. J'avais été la victime consentante d'un expert en manipulation. Un constat sans appel. Je n'avais pas connu l'état d'ivresse que je devinais dans les scènes d'amour torrides des polars. Les affres de mon chagrin n'étaient que l'angoisse liée au bouleversement de mon quotidien. Le vertige du taulard bousculé à la porte de son centre de détention. Cette terreur imbécile de n'avoir plus de tortionnaire pour poser les limites, de gardien pour veiller au respect des règles. Plus rien ne me protégeait de moi-même. »
Mon avis :
À trente-cinq ans, Léa rencontre des difficultés à surmonter les derniers changements survenus dans sa vie : son époux Franck l’a quittée prétextant l’ennui dans leur vie de couple et le frein qu’elle représente pour sa carrière cinématographique. Elle se rend compte que tout au long de leur mariage elle a été manipulée, dénigrée et n’a jamais été réellement aimée à sa juste valeur. Mais ce qui bouscule Léa vers ses retranchements est l’accident de voiture de sa fille Laura qui l’a précipitée dans le coma. Léa ne parvient pas à retrouver celle qu’elle a élevée dans le corps inanimé allongé à l’hôpital et ne lui rend pas visite pour échapper à cette vision. Mis bout à bout, ses événements la pousse à prendre en grippe les hommes qui tentent de l’approcher, les tuant de sang-froid avec l’arme qu’elle a héritée de son père. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d’un séduisant officier de police enquêtant sur la série de meurtres se produisant dans les rues de Paris. La fille au 22 est l’histoire d’une femme dont la vie bascule vers le côté obscur. Elle se retrouve isolée de tout et laisse ses penchants prédateurs prendre le dessus. Léa est le genre d’héroïne plutôt insipide, dont la vie n’attire pas forcément notre attention : mère de famille récemment séparée, elle travaille dans la rayonnage thriller d’une bibliothèque. Au delà de son statut, elle se révèle pourtant être une meurtrière impitoyable et une séductrice fatale qui s’orne d’une rouge à lèvres comme on porte une armure pour affronter ses démons. Au son du Boléro de Ravel, elle tire une balle dans la nuque de ses victimes, ce qui lui apporte une sensation indescriptible de bien-être : elle parvient enfin à contrôler quelque chose dans sa vie. Exit la gentille mère de famille qui vivait dans l’ombre de son mari et la petite bibliothécaire ordonnée au toc imprévisible, Léa se réveille, s’éveille sous le regard de celui qu’elle considère comme un mentor. L’écriture de l’auteure est tranchante et nous emporte dans ce thriller de manière originale. Juste un bémol pour le final qui m’a quelque peu laissée sur ma faim, ce fut toutefois une excellente découverte. À lire pour les amateurs des thrillers.
★★★★☆
Anna-Véronique El Baze a été traductrice-interprète avant de s’orienter vers la communication et les médias. Elle est l’auteure de plusieurs romans et récits.