Riquet à la houppe

Déodat est né alors que ses parents n’osaient plus espérer avoir d’enfant. Mais le garçon est tellement laid que son physique les a forcés à ne plus avoir de vie sociale. Heureusement, Déodat est doté d’une grande intelligence et a toujours su transformer ce qu’il subissait en objets ou concepts de curiosités qui l’ont fait avancer dans l’existence. Trémière, elle, est une jeune femme à la beauté imparable mais à l’intellect qui laisse à désirer. Même avec le temps. Mannequin par défaut, elle a été élevée par sa grand-mère et se fait traiter de « cruche » par sa mère. Les deux destins de Déodat et Trémière vont finir par se croiser pour n’en former plus qu’un.

Le cru 2016 d’Amélie Nothomb est une réécriture d’un conte dont la version la plus racontée est celle de Charles Perrault. Riquet à la houppe est donc une lecture qui n’a pas de grands secrets pour ses lecteurs. Mais évidemment, ce n’est pas grave. Certains éléments les replongent d’ailleurs dans l’ambiance d’un récit commençant par « Il était une fois » : les décors, la rose et sa symbolique toujours présente, les bijoux de l’aïeule et même les prénoms des héros que l’auteur a encore une fois choisi avec le plus grand soin. Les chapitres alternent entre le parcours de vie de Déodat et celui de Trémière jusqu’à ce qu’ils se rencontrent. C’est tout ce qu’ils ont vécu avant ce moment qui compte. Tout ce qu’ils ont appris sur l’amour, l’amitié, la société et l’existence de manière générale. Tout ce qu’ils ont en même temps transmis à ceux qui ont lu leurs aventures, édifiantes donc, aussi particulières qu’amusantes. Car la finesse de cet ouvrage se cache (encore une fois) derrière une façade savoureusement divertissante.

Riquet à la houppe GF

Quelques citations :

« La clé du succès réside dans la vague joliesse qui ne dérange personne. »
« La liberté, c’est angoissant. »
« C’est bon, le manque, quand on sait qu’il sera comblé. »
« Aimer, ce n’est pas surestimer. »
« L’amitié n’apparaît pas pour combler un appétit. Elle surgit quand on rencontre l’être qui rend possible cette relation sublime. »
« Nous vivons dans une société où il faut que les choses servent. Or le verbe servir a pour étymologie être l’esclave de. »

Présentation de l’éditeur :
« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. »

Du même auteur :

Barbe bleue Le sabotage amoureux poche couv 01 La nostalgie heureuse Le crime du comte Neville Pétronille Tuer le père Une forme de vie