L’Assassin Royal #1 – Robin Hobb

Aujourd'hui je vous fais la grâce de descendre de mon île (où la connexion est tellement mauvaise que rien que pour ouvrir la page Google ça met 5 min) pour vous parler de cette lecture, arf, magique.

L’Assassin Royal #1 – Robin Hobb

Moi, Robin Hobb, ça fait des années qu'on m'en parle. Des années qu'on me dit qu'il faut que je me lance dans ce cycle de Fantasy ultra connu qui a autant de fans dévoués et acharnés qu'un Parc des Princes rempli à ras bord un soir de OM-PSG. J'avais tenté il y a quelques années le premier tome qui ne m'avait pas tant emballée que ça et que je n'avais même pas fini. Et puis il y a deux mois, voyant la saison estivale se ramener avec ses valises, son parasol et toute la smala, je me suis dit : " Allez Mimine, prends donc ce premier intégrale du cycle de L'Assassin Royal de l'épaisseur d'un dictionnaire Larousse, soit courageuse, fait le grand plongeon ! " Et Paf. Joie. Bonheur. Régalade. Et marmelade.

L’Assassin Royal #1 – Robin Hobb

6 + 7 = 13 +6 = 19

Tout d'abord, faut savoir que cette énorme saga littéraire se partage en trois cycles :

    Le premier L'Assassin Royal , 6 tomes soit 2 intégrales => cycle que je suis en train de lire
  • Le second Le Prophète Blanc, 7 tomes soit 2 intégrales
  • Et le troisième Le Fou et l'Assassin (en cours d'écriture), 6 tomes.

Quand on se plonge dans un univers littéraire qui comporte autant de tomes, on a envie de contracter une police d'assurance, je ne vous le cache pas. Limite ça pourrait en rebuter certains. Mais si vous avez un tant soit peu foi en moi et que vous aimez la Fantasy dans ce qu'elle a de plus brillant, ça devrait carrément le faire.

De quoi il est question ? Hein ? Ben je vais vous le dire.

Alors, en gros

Il était une fois dans un royaume lointain...

Bon là pas de soucis, on est dans le thème récurrent de la Fantasy.

...une famille, les Loinvoyant, qui ont pour particularité de porter des prénoms correspondant à leur trait de caractère dominant. Par exemple, Sa Majesté le roi s'appelle Subtil et ses trois fils, Chevalerie, Vérité et Royal. L'aîné des garçons est naturellement l'héritier du royaume et officie en tant que roi-servant auprès de son père en attendant d'accéder au trône. Mais voilà qu'un jour d'orage (l'atmosphère c'est important), un homme amène au château un tout petit garçon le désignant comme le bâtard de Chevalerie. Ô rage, ô désespoir ! Chevalerie, l'homme droit dans ses bottes, honnête, intègre, le prince admiré de tous aurait fauté avec une gourgandine ? Malheur, déshonneur et calomnie ! Chevalerie abandonne immédiatement son titre, son rang et sa prétention au trône, et prend le large avec femme et bagages se retirer dans un petit coin perdu sans même avoir vu ni reconnu l'enfant. Le roi Subtil, se retrouvant avec un petit-fils illégitime potentiellement dangereux pour le trône, décide de faire de Fitz (parce que le bâtard s'appelle ainsi) un assassin royal, tâche dévolue à tout bâtard né de sang royal.

Les trois premiers tomes qui constituent ce premier intégrale nous donne à lire un remarquable roman d'apprentissage où l'on observe Fitz grandir au milieu d'un nid de vipère et d'intrigues de cour alors que les Pirates rouges menacent les côtes du royaume. Si l'action pure n'est pas toujours au premier plan, la psychologie, la politique et les relations humaines sont quant à eux les fers de lance de la saga. Avec une très belle plume - c'est remarquablement bien écrit -, on plonge dans l'intériorité d'un héros, encore jeune, encore trop impétueux, qui devient peu à peu un atout précieux pour le royaume. Il va devoir apprendre à servir son roi, son grand-père, avec l'idée qu'il ne peut être maître de son destin. Entre ces premiers émois amoureux, son état de bâtard, ses doutes face au fardeau qu'on lui impose et le peu de liberté et la solitude qui en découlent, la vie de Fitz n'est pas très facile. Mais quel héros digne de ce nom en a une...

J'admire la façon dont a construit son univers lentement et comment ses personnages deviennent au fur et à mesure des chapitres extrêmement attachants, si ce n'est familiers comme de vieux amis que nous connaissons depuis toujours : Burrich le maître d'écurie et figure paternelle de Fitz, Prudence l'ancienne reine servante excentrique et farfelue, Vérité le roi-servant qui porte le monde à bout de bras, le roi Subtil et ses manigances politiques troubles, ou bien encore Umbre le mentor assassin caché dans les murs du château.

Vous avez sans doute connu ce sentiment quand vous vous apprêtez à vous mettre dans votre bouquin, cette douce chaleur qui vous envahie quand vous savez que vous allez retrouver vos personnages là où vous les avez laissés, ce sentiment comparable à celui d'une série tv adorée qui vous fait dire " Vous pouvez me raconter ce que vous voulez, du moment que je suis les personnages dans leurs aventures ". Bah voilà, on y est en plein dedans avec L'Assassin Royal.

Coup de coeur ? Ouais carrément.

L’Assassin Royal #1 – Robin Hobb