Les archives de la suicide squad : les origines de la serie avec john ostrander

LES ARCHIVES DE LA SUICIDE SQUAD : LES ORIGINES DE LA SERIE AVEC JOHN OSTRANDER Vous êtes allés voir le film au cinéma, mais vous n'êtes pas sortis convaincus de la salle obscure... vous avez acheté les deux premiers volumes de la série New 52 parus chez Urban Comics, mais vous n'avez pas trouvé ça très emballant. Rassurez-vous, vous n'êtes pas les seuls dans cette situation, ni dans le premier cas, ni dans le second. Vous auriez torts toutefois de jeter l'éponge définitivement, et de renoncer à la suicide Squad, car le meilleur du meilleur est enfin arrivé! Il s'agit d'un énorme pavé disponible en librairie depuis la semaine dernière : Les archives de la suicide Squad nous emmènent dans la fameuse décennie des années 80 pour découvrir la toute première série historique imaginée par John Ostrander. Si le concept de base est plus ou moins le même (des missions suicides que n'importe qui refuserait, sauf ces anciens criminels participant à un projet gouvernemental top secret, et qui n'ont pas le choix de refuser...) l'équipe et l'atmosphère qui se dégage de ses membres est plus en adéquation avec l'esprit rétro de l'âge de bronze des comics, cette époque où même le dessin sentait bon le crayon sillonnant la page de papier, et où le digital n'avait pas encore vampirisé mise en couleurs et impression. La Suicide Squad de l'époque n'est pas composée de psychiopathes déviés qui aimeraient semer le chaos et la mort pour le plaisir de le faire, avec une bande son cool et pop rock pour rendre élégiaques les pires atrocités. Ce sont des individus paumés et piégés, qui sont obligés de faire équipe, et mettent sur le terrain un point d'honneur à respecter certains codes, une déontologie en quelque sorte, qui rend d'autant plus marquantes les défections (les morts si vous préférez) qui vont jalonner le parcours de ces têtes brûlées sur le chemin de la rédemption judiciaire. Qui sont ces malheureux soldats, au départ? Et bien nous avons Bronze Tiger (Ben Turner), Captain Boomerang (George Hakness), Plastique (Bette Sans Souci), Enchanteress (June Moone, vous l'avez vue dans son incarnation "ridicule" au cinéma), Nemesis (Tim Tresser), Nightshade (Eve Eden) et bien sûr Deadshot (Floyd Lawton, mais pas Will Smith). Pas de Harley Quinn (nous sommes en 87, le personnage naîtra bien plus tard dans un cartoon) ou de Joker (cela va de soi, pas besoin de Jared Leto pour l'aspect publicitaire). Amanda Waller est là en tant que directrice des opérations (avant son régime amaigrissant et sa retouche plastique impressionnante), tandis que le colonel Rick Flagg prend du galon dans ces pages, en tant que figure forte sur le terrain affublé d'un t-shirt jaune imprésentable aujourd'hui.
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L'avantage d'une task force secrète, c'est qu'on peut l'envoyer discètement sur des opérations à l'étranger, en zone sensible, sans créer (si tout se passe bien) d'incidents diplomatiques. Et comme les américains ont toujours été les gendarmes du monde, la série part en des contrées "ennemies" et se se prive pas de grossir le trait, en présentant à chaque fois un camp adverse très caricatural. On se balade donc au Quraq (Iran, Iraq et Quatar, un mélange) pour rencontrer les terroristes du Jihad, ou bien en URSS, ce qui va de soi à l'époque. En face nous avons parfois également des antagonistes assez pitoresques, pour ne pas dire pas crédible du tout, comme les Female Furies, qui vont donner quelques sueurs froides à ceux qui ne jurent que par les comics de ces dernières années. On félicitera Ostrander pour sa capacité à donner une voix propre à chacun des personnages impliqués dans ces épisodes, en dépit du nombre. Mention particulière pour Deadshot, qui a toujours un plan ou une idée derrière la tête, en bon calculateur cynique, et le Captain Boomerang, le plus "amusant" de la bande, mais un joli gibier de potence en tant qu'individu. 

Tout au long des numéros qui défilent vous allez retrouver des têtes bien connues, comme Batman, qui se présente sous son identité secondaire et secrète de Matches Malone, le temps d'une incarcération volontaire à Belle Rêve. Ou des moins connus, comme celles de la Doom Patrol, et de la Justice League International, qui viennent couper le destin de notre Squad, le temps de crossovers un tantinet confus, et qui ne sont pas les moments les plus exaltants de ce pavé. Luke McDonnel assure une partie graphique basique. Le dessin est rudimentaire, aux yeux de l'amateur de splash page qui en jettent plein les mirettes, ou aux artificers du style moderne. Les cases sont resserrées, parfois verbeuses à l'ancienne (le vocabulaire est légèrement surranné, et c'est volontaire), et le trait sali, expéditif, et sans fioritures aucune au niveau des expressions ou des détails. Mais c'est ce coté rétro qui participe au charme, d'autant plus que la mise en couleur et l'impression trahissent le passage des années, et une toute autre manière de procéder. Ces Archives sont un témoignage, un document historique, mais aussi une petite mine d'or pour ceux qui souhaiteraient retrouver le meilleur du bronze age des comics, et lire quelque chose que nous n'aurions jamais osé imaginer avoir dans ce genre de recueil, en Vf, il y a encore deux trois ans. Le prix est assez élevé, mais le nombre de pages et la qualité de ce tome justifient pleinement cette somme et l'achat. 
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