L'avantage d'une task force secrète, c'est qu'on peut l'envoyer discètement sur des opérations à l'étranger, en zone sensible, sans créer (si tout se passe bien) d'incidents diplomatiques. Et comme les américains ont toujours été les gendarmes du monde, la série part en des contrées "ennemies" et se se prive pas de grossir le trait, en présentant à chaque fois un camp adverse très caricatural. On se balade donc au Quraq (Iran, Iraq et Quatar, un mélange) pour rencontrer les terroristes du Jihad, ou bien en URSS, ce qui va de soi à l'époque. En face nous avons parfois également des antagonistes assez pitoresques, pour ne pas dire pas crédible du tout, comme les Female Furies, qui vont donner quelques sueurs froides à ceux qui ne jurent que par les comics de ces dernières années. On félicitera Ostrander pour sa capacité à donner une voix propre à chacun des personnages impliqués dans ces épisodes, en dépit du nombre. Mention particulière pour Deadshot, qui a toujours un plan ou une idée derrière la tête, en bon calculateur cynique, et le Captain Boomerang, le plus "amusant" de la bande, mais un joli gibier de potence en tant qu'individu.
Tout au long des numéros qui défilent vous allez retrouver des têtes bien connues, comme Batman, qui se présente sous son identité secondaire et secrète de Matches Malone, le temps d'une incarcération volontaire à Belle Rêve. Ou des moins connus, comme celles de la Doom Patrol, et de la Justice League International, qui viennent couper le destin de notre Squad, le temps de crossovers un tantinet confus, et qui ne sont pas les moments les plus exaltants de ce pavé. Luke McDonnel assure une partie graphique basique. Le dessin est rudimentaire, aux yeux de l'amateur de splash page qui en jettent plein les mirettes, ou aux artificers du style moderne. Les cases sont resserrées, parfois verbeuses à l'ancienne (le vocabulaire est légèrement surranné, et c'est volontaire), et le trait sali, expéditif, et sans fioritures aucune au niveau des expressions ou des détails. Mais c'est ce coté rétro qui participe au charme, d'autant plus que la mise en couleur et l'impression trahissent le passage des années, et une toute autre manière de procéder. Ces Archives sont un témoignage, un document historique, mais aussi une petite mine d'or pour ceux qui souhaiteraient retrouver le meilleur du bronze age des comics, et lire quelque chose que nous n'aurions jamais osé imaginer avoir dans ce genre de recueil, en Vf, il y a encore deux trois ans. Le prix est assez élevé, mais le nombre de pages et la qualité de ce tome justifient pleinement cette somme et l'achat.A lire aussi : Suicide Squad, le film : la review
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