Le Chien des Baskerville – Sir Arthur Conan Doyle

Par Alltimereadings

Résumé :

« Les circonstances dramatiques de la mort de Sir Charles ont réveillé le souvenir de la malédiction qui pèse sur la famille des Baskerville : en effet, dès que l’heure de la mort a sonné pour l’un d’eux, un démon lui apparaît sous la forme d’un chien monstrueux. Sherlock Holmes, mis au courant de l’affaire, envoie son fidèle compagnon, le docteur Watson, veiller sur Sir Henry Baskerville, dernier héritier de la famille, tandis que lui-même, décidé à faire la lumière sur cette énigme, mène son enquête à l’insu de tous. »

Mon avis :

Aussi étonnant que cela puisse paraître (surtout de la part d’une étudiante en anglais), je n’ai jamais lu d’œuvres de Sir Arthur Conan Doyle. Pour moi, Sherlock Holmes était un illustre inconnu. Tout ce que je savais, c’est qu’il disait fréquemment « élémentaire » et que son coéquipier était le docteur Watson. Bien que je ne sache rien de ce personnage et de ses histoires, j’avais une petite appréhension avant de commencer Le Chien des Baskerville. En effet, il y a quelques temps, j’avais voulu regarder le film dans lequel Robert Downey Jr incarne le célèbre détective et j’avais tenu à peine 5 minutes avant d’en avoir assez et de zapper.En revanche, la série Sherlock avec Benedict Cumberbatch me plaît beaucoup. Je ne savais donc pas trop à quoi m’en tenir, c’est pourquoi je me suis (enfin) lancée. Au final, je n’ai vraiment pas été déçue. Je peux même dire que je ne suis pas passée loin du coup de cœur!

Dans le livre Le Chien des Baskerville, le docteur Mortimer va faire appel à Sherlock Holmes et à son acolyte le docteur Watson pour résoudre une affaire des plus surprenantes et angoissantes. En effet, un de ses amis proches, Sir Charles Baskerville, est décédé quelques jours auparavant, juste avant de partir pour Londres. S’il cherchait à s’éloigner ainsi de sa demeure du Devonshire, c’était pour échapper à la malédiction qui semble régner sur sa lignée depuis des années. En effet, il semblerait que les hommes de la famille des Baskerville soient les victimes d’un chien venu tout droit des enfers. Or, le dernier descendant, Sir Henry Baskerville, vient habiter dans la demeure de feu son oncle afin de perpétuer l’héritage familial. Les rumeurs paysannes et les inquiétudes des voisins vont pousser ce jeune homme à accepter l’aide de Sherlock Holmes. C’est ainsi que le docteur Watson, sur ordre du détective, va se rendre dans le Devonshire afin d’éclaircir tous les mystères qui entourent cette lande. Entre impostures et énigmes obscures, le docteur Watson va devoir rivaliser d’inventivité pour impressionner son supérieur et démêler le vrai du faux…

– Vous êtes diablement bouche cousue sur cette affaire, monsieur Holmes. A quoi allons- nous jouer ?
– A attendre.

J’ai vraiment beaucoup apprécié ce livre pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’histoire en elle-même est extraordinairement bien ficelée. En ce qui me concerne, je n’avais pas deviné qui (ou quoi ?) était le coupable. J’avais beau chercher, soupçonner tous les personnages un à un, je n’ai jamais réussi à percer le mystère. Pourtant, une fois qu’on a tous les éléments en main, cela semble évident. Mais bien sûr, Sherlock fait durer le plaisir et ne nous dévoile le pourquoi du comment à la toute fin.
Dans ce genre de livres, où le surnaturel semble se mêler à la réalité, il est facile de partir dans des explications totalement saugrenues qui ne nous satisfont pas totalement. Cependant, Sir Arthur Conan Doyle a beau avoir une imagination débordante, tout semble logique et parfaitement coordonné à la fin. Il n’y a pas d’incohérences, ou du moins je ne les ai pas trouvés, et c’est cela qui rend la lecture impressionnante!

En ce qui concerne les personnages, j’ai beaucoup aimé le docteur Watson mais j’ai eu un peu plus de mal avec Sherlock Holmes. Ce dernier est un détective célèbre, certes, mais malgré sa science infuse il semble avoir oublié le sens du mot modestie. Je l’ai trouvé un peu trop imbu de sa personne et parfois, je n’ai pas aimé sa façon de comporter avec son ami Watson. Ce docteur, qui malgré ses impressionnantes connaissances, reste humble et se plie sans discuter aux ordres de son maître. Il ne manque pas pour autant d’initiatives personnelles. Watson est, à mon sens, beaucoup plus attachant que Sherlock Holmes car en plus de sa gentillesse, il semble se préoccuper des dommages collatéraux de ses enquêtes. La vérité est importante mais pas si on l’obtient en perdant des vies humaines. Sherlock lui semble uniquement intéressé par la quête de vérité. Il n’en est pas détestable pour autant car il nous impressionne forcément avec tout son savoir et son pouvoir de déduction.
Les autres personnages, bien qu’important dans le livre, ne font pas l’objet de portraits psychologiques très détaillés, c’est pourquoi il est assez difficile d’avoir un avis objectif sur eux. Je peux juste dire que Sir Henry Baskerville est plutôt attendrissant car il quitte tout pour venir s’installer dans la demeure familiale et il se retrouve confronté à une malédiction qui menace directement sa vie. On ne peut que ressentir de la compassion pour lui.

Parlons maintenant du style de l’auteur. J’avoue que je l’ai beaucoup aimé. Sa plume est très fluide et très légère. Je ne voyais pas les pages défiler sous mes yeux, je les tournais mécaniquement sans jamais vouloir m’arrêter. De plus, il sait parfaitement introduire ses personnages et son intrigue sans jamais nous embourber dans le flot d’informations. Les descriptions des paysages restent très élémentaires néanmoins elles nous plongent parfaitement dans l’ambiance assez funeste qui règne dans cette campagne anglaise. Plusieurs actions se déroulent en pleine nuit, ce qui rend l’atmosphère encore plus sinistre et je me suis surprise à maintes reprises à m’angoisser pour le devenir des protagonistes! Le style de Sir Arthur Conan Doyle est vraiment addictif et ça a été un régal de lire cette oeuvre.

– Vous connaissant comme le deuxième plus grand expert européen…
– Vraiment, monsieur ? susurra Holmes non sans une certaine âpreté. Puis-je vous demander qui a l’honneur d’être le premier ?
– A un esprit féru de précision scientifique, l’oeuvre de M. Bertillon apparaît sans rivale.

En résumé, je découvrais avec cette lecture le personnage de Sherlock Holmes, et quelle découverte ce fut! J’ai accrochée dès les premières lignes et je n’ai plus eu envie de lâcher mon livre avant de savoir le fin mot de cette histoire. Si le personnage du détective en lui-même m’a un peu déçu, car trop imbu de lui-même, j’ai aisément pu me raccrocher au docteur Watson qui est vraiment très attachant. L’histoire est captivante, que ce soit la mise en place du contexte ou l’intrigue à proprement dite, et j’ai pris plaisir à accompagner les protagonistes dans leur quête de la vérité. Je relirais sans hésiter un autre livre traitant des histoires de Sherlock Holmes!

Note : 18/20

Plus l’on reste ici, plus l’esprit de la lande insinue dans l’âme le sentiment de son infini et exerce son sinistre pouvoir d’envoûtement.