Titre : Mes amis devenus
Auteur : Jean-Claude Mourlevat
Editeur : Fleuve
Date de parution : 12 mai 2016
217 pages
Première chose : j’aime le titre, cette tournure un peu désuète et qui reflète bien le ton du roman.
Deuxième chose : l’auteur ! Bah oui, je le connais bien, j’ai lu tous ses romans jeunesse, son roman adulte très autobiographique Je voudrais rentrer à la maison, son roman écrit avec Anne-Laure Bondoux, Et je danse, aussi. Et puis son dernier petit texte jeunesse publié en 2015 dans la collection petite poche de Thierry Magnier, Les trois caramels capitaux, une petite friandise exquise, un peu décalée et tendrement incorrecte, que j’ai adorée…
Bref ! J’ouvre toujours un de ses romans avec appréhension, surtout lorsqu’il n’est pas « jeunesse », de crainte d’être déçue…
Alors ? Qu’en est-il de ces fameux amis ? Que sont-ils devenus ? On n’en saura pas plus que ça, parce que, finalement, ce roman raconte la jeunesse du narrateur-écrivain, de sa naissance (un épisode fameux) aux années adolescentes passées avec ces quatre amis qu’il va retrouver aujourd’hui à l’île d’Ouessant, alors qu’il n’a pas vu trois d’entre eux depuis quarante ans.
Je pense que l’auteur a mis beaucoup de lui-même dans ce roman, qui, sans être totalement autobiographique, s’inspire de sa vie. Lui seul, peut nous le dire. Mais tout concorde, les dates, les lieux et surtout si l’on a lu Je voudrais rentrer à la maison, on retrouve ses années-collège dans un établissement où sévissaient des enseignants impitoyables. Mais c’est bien un roman, avec les ingrédients qu’il faut : une écriture, un ton, la façon de présenter les personnages, des dialogues hallucinants (notamment lors d’un repas dans une famille genre « Groseille »), une construction. Et puis, cet humour décapant qui m’a fait sourire béatement tout au long de ma lecture. Jean-Claude Mourlevat est un excellent conteur surtout quand il parsème sa narration de pointes de malice, d’autodérision, de situations cocasses. C’est bon, c’est très bon !
Alors oui, j’ai énormément aimé ce livre, qui allie nostalgie et humour et dans lequel on peut s’identifier. Et pourtant, je n’aime pas l’autofiction française, pourtant je râle après les auteurs français nombrilistes mais je ne me suis pas ennuyée un instant à la lecture de ce roman. Tout est dans l’écriture bien sûr ! Et puis un peu (mais un tout petit peu)… dans le fait que je connais l’auteur et que j’apprécie ce qu’il écrit. Avis subjectif donc ? Bah oui, comme tous les avis que l’on donne sur les blogs !