Faux semblants et reconquête de l'identité, nous allons apprendre au fil des pages ce qu'est devenu Warlock, avant un retournement de situation dans la dernière partie, qui nous montre que les apparences sont trompeuses, et que Starlin a encore de la matière à nous offrir, pour conclure en beauté son grand oeuvre. Le dessin est cette fois confié à Alan Davis, toujours aussi identifiable avec un trait souple, agréable, qui gomme aspérités et fioritures, pour offrir des planches naturelles et dynamiques, avec la maximum de chance de receuillir le consensus parmi les lecteurs.
Le vrai problème avec ces nouvelles histoires cosmiques de Jim Starlin, c'est qu'elles sont dépossédées de toutes conséquences sérieuses, dès l'instant où elles sont conçues. Autrefois Starlin pouvait orchestrer une saga d'ampleur, et l'insérer au sein du Marvel Universe en tant qu'événement allant jusqu'à bouleverser un grand nombre d'autres titres mensuels. C'était le cas par exemple pour la première trilogie initiée avec Infinity Gauntlet. Aujourd'hui la situation est radicalement différente. Tout bouge, explose, se modifie et renaît dans les pages de Secret Wars, Infinity, ou dans des choses de moindre ampleur comme Annihilation ou War of Kings. Il ne reste plus pour Starlin qu'une petite cour de récréation en dehors du monde, où faire évoluer Thanos et Adam Warlock, ses deux personnages fétiches, dans des joutes verbales et psychologiques qui seront balayées d'un revers de la main dès l'arrivée du nouvel event Marvel. Pire encore, celui-ci ne tiendra pas même compte un instant de la situation advenue grâce aux trouvailles du maître Jim. Ceci explique qu'on a l'impression que le souffle épique d'autrefois n'est plus présent dans L'Entité de l'Infini. Adam Warlock part à la reconquête de lui-même, une vérité incroyable tarde à exploser, mais le lecteur qui vient de lire les Guerres Secrètes et a vu le cosmos mourir et renaître ne peut pas se sentir concerné, comme je l'étais moi, enfant, devant Thanos et le Gant du pouvoir, avec ses six gemmes et son statut de dieu courroucé. Il reste donc une veine psychologique et intimiste, une exploration psychanalytique qui ravira les fans des comics d'autrefois, mais laissera forcément les petits nouveaux insensibles, occupés qu'ils sont par des projets de plus grande ampleur, bien plus ancrés dans leur univers quotidien.Si vous souhaitez nous aider et apporter votre soutien à UniversComics, il existe une manière assez simple de le faire. Pas besoin de nous envoyer de l'argent ou d'allumer un cierge, nous vons proposons juste de faire un tour sur notre page communautaire et bien sur d'y mettre un "like" amical qui nous permet de grandir en silence. Vous pouvez aussi partager UniversComics sur les réseaux sociaux, et ramener amis, frères et soeurs dans l'aventure. Un grand merci à celles et ceux qui nous suivent depuis le début de l'aventure, ou ont pris le train en route. Le voyage vous réserve des surprises en cette fin 2016, restez connectés.