Lake of Fire #1

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Il suffit d'une bonne idée pour faire acheter un numéro, et Lake of Fire en avait une excellente: opposer des Croisés français en 1220 à des aliens tombés du ciel. Matt Smith et Nathan Fairbarn tentent de concrétiser l'idée, mais pas sûr que ça soit suffisamment bien pensé...

J'avais vraiment envie d'aimer ce titre, dès la preview qui promettait beaucoup. Le principe des aliens qui débarquent en pleine croisade pour attaquer des pauvres chevaliers munis uniquement d'épées était jouissif, et ça pouvait être un bon survival moyenâgeux, puisant ses inspirations aussi bien chez Aliens de James Cameron que les films Predator. Sauf que le numéro est un échec, parce que Nathan Fairbarn se regarde beaucoup trop le nombril.

Vous l'avez compris dès la couverture, les aliens débarquent en France au XIIIème siècle. On les voit sur les quatre premières pages, sur les huit dernières, mais entre les deux, il faut subir 49 pages de discussion. J'ai compté, parce que j'ai souffert à la lecture de ce numéro. C'était une idée louable que de proposer un numéro d'une cinquantaine de pages pour le prix d'un fascicule Marvel, mais si c'est pour les remplir d'intrigues lourdes et inutiles, c'est inutile.

On découvre en effet un chevalier et son ami qui partent en guerre, et vont passer trente pages à tenter de convaincre qu'ils sont autre choses que des débutants. On retrouve tous les clichés possibles dans ce numéro, à savoir le capitaine de garnison qui ne les aime pas, le vieux soldat bourru qui les frappe, ou le religieux qui a envie de brûler tout ce qui ressemble de près ou de loin à une femme. C'est déjà vu et revu, et sans originalité, ça devient lourd. Je pensais qu'on allait voir les monstres débarquer pour exploser tout ce petit monde, mais la scène d'action finale, brouillonne au passage, sépare tous les protagonistes, et on ne les voit pas vraiment réagir.

En plus, comme le montre la dernière page de la preview, c'est bavard, très bavard, " oh mon dieu que c'est bavard je vais mourir". Trente pages de dialogues lourds, sans inventivité, avec douze noms de régions ou de familles françaises à chaque case, et c'est un calvaire. J'ai hésité à abandonner à de nombreuses reprises tellement c'était inintéressant et plat. Je veux bien que les auteurs tentent de donner de l'épaisseur à des personnages, mais le faire avec une exposition aussi longue et déplacée est inutile. On nous promet de l'action et des monstres, et on a des discussions sur le rôle de la musique devant un feu de camp. C'est gentil, mais non.

Heureusement que Matt Smith sauve un peu l'ensemble, pas vraiment aidé par des dialogues interminables. S'il reste bon sur ces pages, il excelle sur l'action, pleine de vie et de détails, et le design des créatures est sympathique. C'est vif, précis, et c'est très joli.

Lake of Fire #1

IImage Comics * Par Matt Smith & Nathan Fairbarn * $3.99
Je lirai le second numéro, parce que la série devrait enfin commencer. Sinon, il faudra l'oublier, malgré son idée prometteuse. C'est vraiment dommage d'avoir si mal géré le rythme, parce qu'avec un si bon artiste en plus, il y avait tout pour que ce soit un très grand numéro.