Garde-corps ⋆ Virginie MARTIN
Garde-corps ⋆ Virginie MARTIN
Je remercie Lysiane de Langage et Projets conseils pour sa confiance et ce Service Presse.
Résumé de l’éditeur:
Carnavet, début des années 1980.
Gabrielle Clair, à peine entrée dans l’adolescence, est violée par un élève de son collège. Dès lors, elle se forge un masque de fer pour transcender ce drame, et se jure de quitter cette province devenue trop étouffante.
Paris, fin des années 2000.
Gabrielle Clair, ministre, mène sa carrière avec talent. Brillante, elle passe sous les fourches caudines du pouvoir, affrontant la condescendance et le machisme ordinaire. Jusqu’au jour où son chemin recroise celui de son violeur…
Des pierres sèches du Vaucluse aux ors des palais de la République, on suit le parcours de ce personnage ambigu, dans un récit mêlant sexisme et politique. Qui domine ? Qui est dominé ? Tout n’est que rapport de force, et la morale n’est pas toujours au rendez-vous.
❀ Ma chronique :
Le résumé de ce roman plutôt « dérangeant » m’a de suite interpellée et c’est avec curiosité que j’ai sollicité ce titre auprès de l’équipe de LP Conseils. « Garde-corps » est un récit percutant dans lequel il est question des violences physiques et morales que subissent les femmes. Ce texte est d’autant plus gênant lorsqu’il traite de ces violences présentes dans le monde de la politique moderne
Je n’ai pas concocté de petit résumé de l’ouvrage comme je le fais d’habitude car celui de l’éditeur se suffit à lui-même. De plus, le roman étant court je préfère que vous découvriez les tenants et les aboutissants par vous-même
Virginie Martin a choisi d’alterner les chapitres passé / présent dans la narration de Gabrielle Clair. Un principe que j’ai beaucoup apprécié et qui suscite la curiosité et l’intérêt du lecteur. En effet, on veut absolument savoir comment sa vie va tourner lorsqu’elle va recroiser le chemin de son violeur. Comment va-t-elle réagir face à ces souvenirs d’horreur qu’elle a caché tant bien que mal durant de nombreuses années ? Surtout que cet homme ressurgit au plus mauvais moment. Ce retour laisse présager un nouveau drame… A vous de le découvrir
L’auteure nous offre un parallèle entre la vie passée de Gabrielle, depuis le viol dont elle a été victime lorsqu’elle avait 11 ans, par un collégien un peu plus âgé qu’elle. Cet instant où la jolie petite Gabrielle a été évincée pour laisser place à “ Gabrielle Clair la pute ”. Un instant d’imprudence et de naïveté qui l’a privée de son adolescence, qui a mis fin à son innocence bien trop tôt et lui a forgé un masque de fer. Mais également sa vie actuelle, dans laquelle on côtoie une très belle femme de quarante ans, déterminée, revancharde, tenace et dominante dans le milieu professionnel. Désormais ministre du Travail, elle est sans cesse confrontée à la condescendance et au machisme étant donné son physique très agréable. En pleine ascension lorsqu’elle recroise le chemin de son violeur, elle refuse cette fois d’être à nouveau une victime… Tous les coups sont désormais permis pour ne pas fléchir car… SON moment est proche… L’opportunité qui s’offre à elle ne se reproduira pas. C’est l’occasion pour elle de briller sur la scène politique et de se dire que tout ce pour quoi elle s’est sacrifiée jusqu’à maintenant paye enfin. Une chose est sûre, elle ne compte pas laisser passer sa chance coûte que coûte…
Un récit éprouvant, dénonciateur et violent par moments. Le premier chapitre est horrible à lire… empli de cruauté, de mépris, de violence verbale. Il a été difficile pour moi d’assimiler les termes énoncés par le violeur de Gabrielle car automatiquement je me suis mise à la place de la jeune adolescente. Du haut de ses 11 ans, Gabrielle a été traitée comme une moins que rien, considérée comme un vulgaire orifice de plaisir, rabaissée violemment dans l’irrespect le plus total. Les chapitres traitant du viol sont vraiment très éprouvants par les mots odieux employés mais probablement tellement réalistes…
Avec « Garde-corps », préparez-vous à entrer dans le monde macho, sexiste et impitoyable de la politique où tous les coups sont permis. Un roman qui doit contenir une bonne part de vérité compte tenu du métier de Virginie Martin qui est politologue et qu’elle évolue dans ce milieu… Une virée dans la politique moderne au rythme infernal et dans laquelle l’immoralité est tapie dans l’ombre… Un monde qui ne me donne absolument pas envie de m’y frotter mais que j’ai pris plaisir à découvrir