Un circuit sur la moquette : rails, motrice, quatre wagons, la gare, le sifflet... Une enfance comme un voyage perpétuellement fantasmé. Jusqu'à ce que la famille se dédouble, deux chambres en alternance, plus de place pour le circuit et presque plus d'enfance...
La retraite venue, Valentin Duvalois restaure son rêve : un appartement proche de la gare du Midi, les songeries sur un quai d'où il ne partira jamais, le précieux album des coupons mauves d'autrefois... Les départs et les arrivées des autres accélèrent le passage des jours. Roulements des boggies, sourire de la jeune Africaine qui officie au snack, trilles du canari Aristote - un présent de son ami Karim, l'épicier de la rue. Puis cette grève des cheminots, pétards le jour, silence la nuit... Et ce wagon éclairé sur une voie latérale. Immobile, improbable.
La vie de Valentin, c'est la gare, les allers et retours des trains, ceux des touristes et navetteurs.
Lorsque quelque chose a le malheur de changer, cela perturbe le quotidien de Valentin. Une grève et c'est le grand boum, le grand malheur.
Déjà dans son enfance, les trains tenaient une grande place dans sa vie, une place de choix. Son circuit il en prenait soin, cela lui permettait une évasion totale. Alors imaginez sa détresse lorsque ses parents se séparent et qu'il n'a pas assez de place dans sa chambre pour le remonter, que celui-ci se retrouve remisé dans des caisses à bananes à la cave.
Tout comme lors de ma précédente lecture de l'auteur, je suis admirative de son style, il n'y a pas à dire, mon petit pays a quelques jolis talents en son sein.
Le style de Michel se montre très juste, simple, parfois poétique, parfois piquant. Lorsqu'il nous conte une histoire, vous avez l'impression de voir le déroulement devant vous, que vous êtes le personnage principal et que c'est vous qui vivez cette histoire et non une autre personne.
Un auteur qu'il ne faut pas hésiter à découvrir.
Merci aux éditions MEO pour leur confiance.