Michaël Uras / Aux petits mots les grands remèdes

Par Ninie W. @ninie067

Quelques infos sur le livre :

Aux petits mots les grands remèdes
  • Auteur : Michaël Uras
  • Serie :
  • Genres : Littérature générale
  • Editeur : Editions Préludes
  • Collection : Preludes Litteratures
  • Publication: 01/ 09/ 2016
  • Edition: Broché
  • Pages : 384
  • Prix : 15,10€
  • Rating:

Résumé :

Alex, notre héros passionné par les livres, a choisi d'exercer le métier peu commun de bibliothérapeute. Sa mission : soigner les maux de ses patients en leur prescrivant des lectures. Yann, l'adolescent fragile qui s'est fermé au monde ; le cynique Robert, étouffé par son travail et qui ne sait plus comment parler à sa femme ; Anthony, la star de football refusant de s'avouer certaines de ses passions... Tous consultent Alex. Mais qui donnera des conseils au bibliothérapeute lui-même ?
La clé du bonheur se trouve-t-elle vraiment entre les lignes de ses livres chéris ?

En convoquant les auteurs qui ont compté, Michaël Uras propose, sous une plume vive et légère, une histoire revigorante et inspirante, pleine d'humour et d'esprit, qui rend hommage aux mots, ceux des autres, ou ceux que chante notre petite musique intérieure.

Avis de TeaCup :

Je tiens à remercier Anne pour l'envoi de ce SP.

Aujourd'hui c'est la rentrée pour les élèves mais aussi la rentrée littéraire dont ce titre est un bel exemple. J'ai découvert ce roman en juillet dans les prévisions de Préludes et j'ai tout de suite été attirée par le jeu de mots du titre et, ensuite, par le résumé. J'avoue que la couv m'a moins parlé.

" Bilbiothérapeute ", autant dire que ça parle à tous (à moi en tout cas) les fervents lecteurs. J'ai découvert ce métier qui vient du Canada est et assez fascinant. Tout comme notre personnage principal, Alexandre, qu'on découvre par petite note, souvent à travers le regard de ses patients, ce que j'ai bien aimé, c'est amené au détour de la conversation et non par une description un peu lourdingue. Le roman a un rythmeun peu lent des moments presque contemplatif et des réflexions sur la littérature, la vie, les réseaux sociaux, la manière dont on se sert des livres... Je vous remets une petite image ici d'un extrait qui m'a marqué en ce sens.

Donc on n'a pas à faire à un roman nerveux, mais il fonctionne bien, car la galerie de personnages qu'on nous présente est atypique, ils sont tous très différents et suscitent l'intérêt. Je n'ai peut-être pas adhéré à tous, certains m'ont paru un tantinet clichés (la concierge revêche, le business man en burnout et limité...) mais j'ai trouvé certains très bien brossés, ils constituaient presque une pièce de théâtre à eux seuls (Yann, l'ado écorché vif au visage ravagé et sa mère, par exemple). L'intérêt vient vraiment des discussions, de toutes les interactions de ses personnages plus que d'une histoire complexe ou d'une fin qu'on attend avec impatience.

Michaël Uras prend son temps pour poser son univers. Il prend son temps pour nous glisser de nombreux extraits de romans, il y plus de 6 pages de bibliographie à la fin, ça donne une petite idée. On a de tout d'ailleurs, du Verlaine, Rousseau, Roland... une grande balade à travers la littérature, un cri d'amour à la lecture aux auteurs à l'acte de " lire ". En fait le livre pourrait de ce point de vue se résumer à une phrase que j'ai beaucoup aimée :

" Les livres ne peuvent pas tout, mais ils accompagnent ceux qui ont besoin d'une dose d'imaginaire pour s'extirper du réel. "

Ce roman est aussi parsemé d'une certaine... langueur, un côté doux-amer, il y a des occasions ratées, des gens qui ne se comprennent pas, ne se parlent pas. Même notre bibliothérapeute, loin de flotter au-dessus de la mêlée explique bien sa propre impuissance dans sa vie personnelle, ses souvenirs d'enfance douloureux. J'ai trouvé ça très humain et réaliste.

Bref c'est un beau roman, pas loin du coup de cœur même s'il m'a manqué une petite dose de je ne sais quoi pour être totalement embarquée. Pas grand-chose, ça reste une très bonne lecture, avec des dizaines de phrases à relire, repenser, réfléchir. On a envie d'avoir la culture d'Alexandre, de lire tous ses livres sur les champs... de se poser, de prendre le temps de lire pour vivre, réfléchir, aimer, se découvrir. Et rien que ça, moi qui aime tant lire j'ai adoré cette idée.

Extrait :

Je ne laisse personne indifférent.

Quand la porte s'ouvre, c'est la même chose, la même incrédulité, le même étonnement, le même questionnement. Comment va-t-il faire pour me sortir de là avec ses livres ?

Dans le meilleur des cas, le temps d'adaptation de mon interlocuteur est bref et on passe directement à autre chose, à un autre sujet, la raison de ma visite.

Dans le pire, le stade du "essayons" est inaccessible. Alors je me rends compte qu'il ne serre à rien d'insister. Je n'ouvre pas mon livre. Je me déplace ou reçois pour aider les autres, pas pour ajouter du trouble à leur existence. On peut aider sans toucher. Et si on fait appel à moi, il faut y croire, un peu.

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