LES 4 FILS DU DR MARCH
Brigitte AUBERT
Hiver 1992, Nouvelle Angleterre, Etats-Unis.
Et si un jour vous trouviez dans un placard le journal d’un assassin ?
Et si cet assassin était un membre de la famille pour qui vous travaillez ?
Et si votre lourd passé vous empêchait d’en parler à la police ?
Et si l’assassin découvrait que vous avez lu son journal et qu’il se mettait à jouer avec vous ?
Et s’il continuait à tuer et qu’impuissante, terrifiée, coupable, vous assistiez quasi en direct à ses meurtres ?
Suspense haletant et frissons garantis.
Jeanie vient de trouver un travail chez les March, famille très respectable comprenant le docteur, son épouse et leur 4 fils.
C'est d'autant plus important pour elle qu'elle sort de prison et qu'elle a menti pour se faire engager.
Sa découverte dans une penderie du journal intime d'un meurtrier la glace d'effroi.
Les meurtres y sont décrits avec délectation dans toute leur atrocité.
Et de toute évidence, le meurtrier habite la maison, c'est l'un des 4 fils March.
Oui, mais lequel?
Impossible pour Jeanie d'en parler à la police, elle est coincée par son lourd secret.
Il faut donc qu'elle le démasque et qu'elle l'empêche de continuer à tuer.
Mais l'assassin s'avise qu'on a trouvé son journal. Il la provoque. Elle le défie.
Le jeu cruel du chat et de la souris peut commencer...
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Un pur roman de psychopathe. Traité de façon un peu singulière, le genre épistolaire revu et visité : tout se passe par journaux intimes interposés.
Jeanie est bonne à tout faire (disons "gouvernante", c'est plus classe) chez le Dr March et sa femme. Ils ont 4 enfants, 4 garçons, des quadruplés. De parfaits "jumeaux", chacun étant physiquement la copie conforme de l'autre, mais chacun avec sa façon de s'habiller et de se coiffer. Clark. Jack. Mark. Et Stark. L'un d'entre eux tient un journal intime, qu'il cache -allez savoir pourquoi- dans la doublure d'un manteau de Mme March. Un journal un peu spécial, puisqu'il y relate... ses meurtres! Eh oui, 17 ans, à peine du poil au menton, mais ça trucide déjà à tour de bras. Que voulez-vous, la jeunesse de maintenant, hein...
Jeanie tombe sur ce journal. Et tombe des nues. Et ne sait que faire. Dans le journal, le gentil garçon se garde bien de dévoiler lequel des 4 il est. Et ils sont tous à la fois si étranges et si normaux, cela pourrait être n'importe lequel.
Jeanie a les nerfs à fleur de peau. Elle est plus ou moins recherchée par la police après avoir arnaqué quelques petites vieilles (une voleuse!), sa place chez la famille March, c'est la bonne planque le temps de se faire oublier. Or, comment se faire oublier si on s'en va chez les flics pour dire "hey, y a un gamin là où j'habite qui trucide les gens, mais je ne sais pas lequel c'est"? Délicat n'est-ce pas? Elle ne peut rien dire à personne. Du coup, pour se décharger un peu émotionnellement, elle décide de faire comme le psychopathe à demeure : elle se confie à un journal intime.
Le roman se divise donc en plusieurs chapîtres où les deux narrateurs alternent. Le rendu est un peu spécial, puisqu'on n'a à chaque fois que le point de vue de l'un ou de l'autre, et puisqu'on n'assiste à rien en direct. On apprend la mort de une-telle ou une-telle (oui, bébé March tue des femmes), mais nous n'en avons aucune description. Pas de description gore, pas d'explosion d'hémoglobine. C'est propre si on peut dire.
La fin est à la fois originale et classique. Perso, j'avais compris lequel des frères était le meurtrier. Brigitte Aubert donne un ou deux indices à un moment donné, au lecteur de ne pas passer à côté!