Une bouche sans personne > Gilles Marchand

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Un comptable se réfugie la journée dans ses chiffres et la nuit dans un bar où il retrouve depuis dix ans les mêmes amis. Le visage protégé par une écharpe, on ne sait rien de son passé. Pourtant, un soir, il est obligé de se dévoiler. Tous découvrent qu'il a été défiguré. Par qui, par quoi? Il commence à raconter son histoire à ses amis et à quelques habitués présents ce soir-là. Il recommence le soir suivant. Et le soir d'après. Et encore. Chaque fois, les clients du café sont plus nombreux et écoutent son histoire comme s'ils assistaient à un véritable spectacle. Et, lui qui s'accrochait à ses habitudes pour mieux s'oublier, voit ses certitudes se fissurer et son quotidien se dérégler. Il jette un nouveau regard sur sa vie professionnelle et la vie de son immeuble qui semblent tout droit sortis de l'esprit fantasque de ce grand-père qui l'avait jusque-là si bien protégé du traumatisme de son enfance.
Léger et aérien en apparence, ce roman déverrouille sans que l'on y prenne garde les portes de la mémoire. On y trouve les Beatles, la vie étroite d'un comptable enfermé dans son bureau, une jolie serveuse, un tunnel de sacs poubelle, des musiciens tziganes, une correspondance d'outre-tombe, un grand-père rêveur et des souvenirs que l'on chasse mais qui reviennent. Un livre sur l'amitié, sur l'histoire et ce que l'on décide d'en faire. Riche des échos de Vian, Gary ou Pérec, lorgnant vers le réalisme magique, le roman d'un homme qui se souvient et survit - et devient l'incarnation d'une nation qui survit aux traumatismes de l'Histoire.

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Sam, Thomas et Lisa, voilà les trois personnes qui forment sa nouvelle famille.

Lui, il est comptable, il compte, recompte et décompte à longueurs de journée. En sortant du boulot, il continue de compter. Les arrêts de métro, les passagers, ..., et c'est comme cela tout le temps.

Seule escapade, ses moments au café avec ses potes Sam, Thomas et Lisa.

Ce roman est horriblement prenant, dès le début je me suis sentie submergée. Sans en avoir l'air, il y a énormément d'émotions qui englobent le lecteur.

L'auteur utilise un style simple et percutant en même temps. Je découvre sa plume, et honnêtement je suis sortie de ma lecture en me disant qu'il fallait absolument que ce livre soit lu, que son auteur mérite de faire partie des plus grands.

Je vais profiter pour dire un grand bravo à David des Forges de Vulcain pour avoir dégoté et fait ressortir un manuscrit du tiroir dans lequel il se trouvait chez l'auteur.

En refermant ce livre, j'avais l'impression de réellement connaître ses personnages, et ça, c'est une sensation que j'adore, mais qui signifie également que l'auteur a réussi (en tout cas avec moi).

Merci à David des éditions Les forges de Vulcain pour sa confiance.