Titre : La couleur du lait
Auteur : Nell Leyshon
Traduit de l’anglais par Karine Lalechère
Editeur : Phébus 10/18
Date de parution en poche : septembre 2015
186 pages en poche
« 1831. ceci est mon livre et je l’écris de ma propre main. »
Une jeune fille de quinze ans, née dans un milieu très défavorisé dans la campagne anglaise écrit son histoire. Elle vient juste d’apprendre à lire et à écrire. Alors, sa langue est rudimentaire, ses conjugaisons approximatives, mais elle choisit ses mots. Et même si elle répète, même si elle tâtonne, elle nous livre une magnifique leçon de vie tout en en nous racontant une vraie tragédie.
Un père violent, une mère inexistante, un grand-père qui l’adore, une vache contre laquelle elle se réchauffe, et une nouvelle vie chez un pasteur…
On ne sait pas pourquoi la narratrice a besoin de coucher sur le papier ses mots, on ne l’apprendra qu’à la fin. On se doute que la tragédie va arriver et on lit, fébrile, ce qu’elle veut bien nous en livrer.
Je n’ai pas été arrêtée par le style, comme tant d’autres. Au contraire, j’ai apprécié ce travail de l’auteur pour nous mettre en situation. Et puis, il se dégage une vraie poésie de ce texte. Et oui ! Et surtout grâce au regard candide que pose Mary sur le monde qui l’entoure et sur le comportement des gens à son égard. L’humour aussi est présent grâce au franc parler de Mary qui ne connaît pas les codes de bonne conduite. Et l’on sourit de ses réactions, de ses remarques.
J’ai beaucoup aimé la puissance de ce petit roman.
C’est Anis de Litterama qui m’a tentée.