Chronique « Nains – tome 5, »
Scénario de Nicolas Jarry, dessin de Nicolas Demare,
Public conseillé : Adultes / Adolescents,
Style : Aventure,
Paru chez Soleil, le 24 aout 2016, 14.95 euros,
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L’Histoire
La forteresse naine d’Arwar’Um est assiégée par leurs ennemis héréditaires, les Ogres. Malgré toute son énergie et sa bravoure, le Capitaine Brahm en commande difficilement la défense. Pendant que les portent craquent, sa femme Edinin met au monde son troisième enfant.
Quand le roi nain arrive enfin, la moitié des troupes de Brahm ont péri et sa femme est morte en couche… Il ne lui reste que son enfant mâle, Dohan, pour se consoler.
Quelques années plus tard, Dohan et sa soeur Tiss jouent dans la forêt. Ils sont surpris par une petite troupe de Viandars. Tiss essaie de les retenir mais ne fait pas le poid. Son frère est grièvement blessé à la jambe. Il sera boiteux toute sa vie et ne pourra pas donc prétendre à rendre dans l’armée naine…
Ce que j’en pense
Ca faisait un sacré moment que je n’avais pas lu de pure Heroic fantasy. C’est un style que j’aimais dans ma jeunesse, mais qui me lasse un peu. C’est donc avec une certaine appréhension et curiosité mélangées que j’ai entrepris la lecture de ce Nain, tome 5…
Comme les autres épisodes, cet album est une histoire entière. Nicolas Jarry (au scénario) et Nicolas Demare (au dessin) y déclinent un univers Heroic Fantasy typés Tolkien, avec un peuple différent à chaque fois et un destin particulier.
Avec Tiss du bouclier, Nicolas a eu la bonne idée de varier les plaisirs. Bien sur, vous retrouverez des combats virils et épiques entre les armées de Nains et de monstres, qu’on dirait tout droit sortie d’un film de Peter Jackson. Mais fort heureusement, ce n’est pas tout.
Tiss, le personnage principal est une femme naine… Ah oui, tout de suite, ça calme. Comment intégrer dans ce monde macho et brutal une femme qui désire prendre une place d’homme ? Tout le sujet de l’album est là. Tiss, malgré ses qualités évidente, cherche à gagner sa place et cela sera d’autant plus difficile qu’elle n’a pas la force de ces congénères masculins.
Droit à la différence, croire que chacun a une place dans la société, mêmes les femmes, les vieux, les handicapés, ce sont des sujets modernes que Nicolas place dans une aventure très musclée et épique.
Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai été emballé par ce fond qui donne une vraie ampleur humaine à l’album. Bien sur, cela reste une aventure classique d’Heroic Fantasy. La force brute, le cassage de crâne et le tranchage de tête reste le spectacle principal, mais Nicolas arrive à y développer une dimension humaine inattendue et bienvenue.
Encore un bon point, Nicolas s’amuse avec les dialogues. Expressions populaires un peu frustes et même limites vulgaires, il sème de “bons et de mauvais mots” ses dialogues. Le résultat est vivant et plutôt marrant.
Au dessin, Nicolas Demare est secondé par Pierre-Denis Goux. C’est le designer de la bande, celui qui créé le design de chaque peuple. Les habits, les ennemis, l’architecture, tout ce qui donnera une identité distincte à ce peuple de nains et à leurs ennemis.
Cela ne minimise nullement le travail que Nicolas Demare accomplit. Dans les grosses scènes de bataille et les moments plus intimes, Nicolas fait le job. Les planches sont dynamiques, les mise-en place souvent déstructurées mais l’ensemble reste fluide. Son dessin réaliste accompagne parfaitement le récit et laisse pas mal de place à l’action. Enfin, les couleurs numériques réalisées par le Digikore Studio sont un peu froides à mon goût.