Les ombres de Monsieur Andersen (récit complet)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Andersen, les ombres d’un conteur, »

Scénario et dessin de Nathalie Ferlut,

Public conseillé : Adultes / adolescents,

Style : Biographie romancée,
Paru chez Casterman, le 30 aout 2016, 128 pages, 20 euros,
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L’Histoire

1805, Odense. Un gentil cordonnier épousa une vieille blanchisseuse. De leur union, naquit le petit Hans. Le cordonnier, qui était un poète, voyait le monde avec ses yeux d’enfants. Pour satisfaire sa femme qui se plaignait de son manque d‘argent, le voilà parti à la guerre. A la saison froide, il revint pour mourir en ayant revu une dernière fois son fils adoré…
L’enfant, en grandissant, s’inventa danseur, chanteur (avec sa voix aiguë). Il faisait la honte de sa mère qui ne le comprenait pas…

L’idée

Nathalie Ferlut, l’auteure de “Eve sur la balançoire”, “Ether Glister” (avec Yoann), “Eliza”, “Lettres d’Agathe”… s’attaque à la biographie de Andersen, le fameux conteur de « La fille aux allumettes », « Le soldat de bois », « La petite sirène » et tant d’autres comtes passés à la postérité. Mais elle le fait avec une parti-pris particulier. Son récit semble fidèle à la réalité, mais elle mélange la vie de poète de son héros avec ses histoires, ses romans et ses comptes…

Ce que j’en pense

Bien entendu, tout le monde connaît les contes d’Andersen, mais on ne sait rien de sa vie privée. Sa vie d’enfant pauvre, son apprentissage classique, son esprit rebel, son amour platonique pour Edward, ses amourettes, ses voyages…
C’est une vie romantique, exacerbée, romanesque même qui ressemble terriblement aux personnages de ses comtes. Sous la patte (drôle) de Nathalie, la vie de notre héros se mélange avec harmonie et poésie. Moi qui pensait m’ennuyais fermement avec cette biographie, j’ai été enchanté par l’album. Au long de 120 pages, Nathalie transforme les expériences de vie de cet homme, à l’âme d’enfant, en récit merveilleux et triste…

Au dessin, Nathalie se permet tout ! Elle mélange les techniques et les styles. Parfois très détaillé, parfois à peine esquissé, tout cela évolue suivant l’envie. J’ai adoré les passages en ombres chinoises et les splash-pages ou de multiples éléments se bousculent et s’entremêlent.
Plus que la qualité graphique, j’ai été touché par le foisonnement de couleurs qui jaillit de ses pages. Rouges sanguins, jaune-orangés flambants, bleus-nuits froids, sa palette est intense et vibrante de vie. Rien que pour ça, la lecture de Andersen, les ombres d’un conteur” s’impose à qui aime le dessin.

Pour résumer, cet album est une véritable symphonie graphique à la gloire de la vie et de la poésie, de l’amitié et de l’amour. Ne passez pas à côté de cette perle.