Tebori (T2)

Chronique « Tébori – tome 2, »

Scénario de José Manuel Robledo, dessin de Marcial Tolédano,

Public conseillé : Adultes et adolescents,

Style : Aventure,
Paru chez Dargaud, le 2 septembre 2016, 48 pages, 13.99 euros,
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L’Histoire

Yoshi, le jeune apprenti est devenu un tatoueur respecté. Pendant que son vieux maître, Horiseijun, récupère de son “accident”, il s’occupe des yakuza qui ne veulent plus passer qu’entre ses mains.
Malgré ces “hommes importants”, Yoshi prend une semaine de vacances avec Otsuya, la collectionneuse de tatouages, qui est devenue sa petite amie depuis quelques mois.
Tandis que le couple randonne dans le parc national, ils y rencontrent (par hasard ?) Horioshii, un des sept grands maîtres tatoueurs. Sous ses doigts, l’encre s’exprime. Le maître a vu Shura, le corbeau géant que Yoshi a tatoué sur le corps de Takeshii, le maître du clan Yakuza de Nagoya. Apparu en maintes reprises depuis Nagasaki, c’est un avertissement !
Pour les Yakuzas, les affaires marchent plutôt bien, excepté un mystérieux exécuteur, qui a éliminé Uzi, le fils de l’Obayun de Tokyo. Évidemment, cela ne peut rester impuni…

Ce que j’en pense

Six mois après le premier épisode, revoici le duo d’auteurs espagnols et leur polar japonais, mélange improbable MAIS réussi entre le film de Yakuza et le documentaire sur l’art du tatouage traditionnel.
Maintenant que personnages et situations sont posés, il ne reste plus qu’a secouer le tout pour voir comment tout va foirer…
Dans ce second tome, la vie de Yoshii, disciple du Tebori semble plus sereine que jamais. Son art s’exprime et il commence à avoir la reconnaissance de ses pairs et de la pègre. Certes, ses nouveaux “amis” sont bien dangereux et le moindre manquement peut être cher payé…

Comme dans le premier épisode, José Manuel Robledo alterne les scènes tranquilles (les scènes de tatouages pendant lesquelles les Yakuzas évoquent ouvertement leurs méfaits) et les scènes d’action. D’ailleurs, ce n’est pas simplement d’histoires individuelles dont il est question, mais plus généralement de l’histoire de la pègre au Japon. En 1945, avec le retrait des vainqueurs (les américains), comment le système à dérapé laissant à une poignée d’hommes l’occasion de se ré-approprier le pouvoir…

À côté de cela, il pose de nouveaux enjeux. Qui est vraiment Otsuya ? Quels sont les buts des clans ? Qui est ce tueur exceptionnel que personne ne connaît ?
Dans ce monde brutal et sans pitié, José Manuel compose des personnages complexes et subtils et des héros bien fragiles… D’ailleurs, le principe du danger, de l’embrasement possible et immédiat est insufflé dans chaque scène, chaque sous-entendus…

De plus, il a fait un sacré travail de documentation, qui mélange fantastique et vie moderne. Etonnant et réussi !

Au dessin, Marcial Tolédano est en parfaite harmonie avec le sujet. Son trait est fluide, sobre et réaliste. Favorisant toujours l’équilibre entre action et explication, la mise-en-scène et la composition donnent lieu à des cases et des planches dynamiques.
Les couleurs restent assez réalistes et sont complétées par quelques trames, qui rappellent (évidemment) la culture manga. L’équilibre qu’il avait trouvé, dès le premier épisode, entre manga et franco-belge est conservé pour mon plus grand plaisir !

Pour résumer, déjà un second épisode sur trois, pour Tebori, le polar japonais qui nous embarquent dans le monde “traditionaliste” des Yakuza ! Le duo d’auteurs espagnols, José Manuel Robledo et Marcial Tolédano, s’amuse à ajouter des trames et des intrigues. Qui est donc Otsayu ? Quel est son rôle ? Comment Yoshii s’en sortira ? Il faudra attendre le 3e tome pour en savoir plus !

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