Pod

POD,de Stephen Wallenfels

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Des vaisseaux, des extraterrestres, des épreuves de survie équivalentes à celles de Koh Lanta, ça vous donne envie ? Hé bien, ça tombe bien parce qu’aujourd’hui je vais vous présenter un livre de SF pour ado, POD, ou, comme je me suis amusée à le rebaptiser : « le jour où les aliens ont envahi la terre pour uniquement  jouer à un-deux-trois-soleil pendant un mois et faire galérer les humains au passage ».

Oui, bon à ce stade, ça doit être assez limpide, je n’ai pas vraiment aimé ma lecture, et je vais vous expliquer pourquoi …

Avant de vous expliquer en quoi POD fut une lecture laborieuse et pas franchement sympathique, je dois vous parler du contexte dans lequel je l’ai lu. Vous le savez peut-être déjà (ou sinon bienvenus aux nouveaux), je travaille dans une librairie discount. C’est-à-dire, que non seulement je vends des livres moins chers, mais en plus de cela, je suis soumise à des arrivages aux contenus variables. Il y a des semaines où nous ne recevons que des livres de cuisine, tandis que d’autres semaines ne nous amènent que des livres d’art. Mais parfois, on tire le jackpot, et on reçoit mes choses favorites : des romans pour ados/jeunes adultes.
C’est ce qui est arrivé il y trois semaines : trois énormes palettes remplies de romans de chez Hachette. De la romance, de la SF, et surtout du Fantastique. Je peux vous dire que, ce jour-là, nos yeux ont pétillé, nos cœurs ont palpité et nos portes-monnaies ont frissonné !
Pour ma part, j’ai jeté mon dévolu sur pas moins de 14 livres, dont 2 sagas ! Hé oui, que voulez-vous, c’est très dur de résister dans ce métier 😉

Toujours est-il que si POD a atterri dans ma bibliothèque, c’était plus par un heureux concours de circonstance que par un choix réfléchi dans une librairie classique. Son résumé m’avait fait de l’œil et ses 3€ m’ont convaincue de le prendre.

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Megs a 12 ans, une tendance aux décisions un peu trop foldingues, et une mère qui fuit un passé violent. Josh a lui 16 ans, une existence tout ce qu’il y a de plus tranquille, malgré un père un peu trop maniaque à son goût. Tandis que Megs est coincée, seule, dans le parking d’un hôtel, Josh se retrouve coincé dans sa propre maison, avec pour seule compagnie son chien et son père. Dehors, d’énormes vaisseaux spatiaux les surveillent, désintégrant quiconque osera mettre le nez dehors. La survie déjà s’organise, mais comment garder une part d’humanité, lorsque celle-ci est vouée à disparaître ? 

Du côté du positif d’abord, ce livre se lit assez facilement. Le style d’écriture est fluide et va droit au but. L’alternance entre les points de vue de Megs et de Josh apporte aussi un plus au livre. De même que le côté journal qui nous présente la vie des deux survivants jour après jour depuis l’arrivée des extraterrestres. Certains chapitres sont donc courts, tandis que d’autres, généralement ceux de Megs, sont plus longs.

Mais voilà, tout cela n’a pas réussi à me convaincre. C’est vraiment dommage d’ailleurs parce que l’idée de départ était très bonne. Les vaisseaux, les Pearl of Death (POD), qui empêchent toute sortie, transforment ce livre en un huit-clos qui aurait pu être puissant… mais qui finalement ne l’est pas du tout.

Commençons par les personnages humains. Si, pendant la première moitié du roman, j’ai aimé suivre les aventures de Megs, j’ai eu beaucoup plus de mal à m’attacher au sort de Josh. J’ai trouvé son personnage affreusement égoïste et très arrogant, notamment dans sa relation avec son père. Alors que ce dernier se démène sans vergogne pour rationner leurs provisions et leur offrir un semblant de vie normale, Josh bouscule son père, dans tous les sens du terme, juste pour le plaisir de le voir craquer. Lire chaque jour ses jérémiades était dur, mais heureusement vers la fin du roman, l’adolescent se reprend en main et change complètement de caractère. Si bien qu’aux dernières pages, on en vient même à partager sa peine face au coup du sort qui le frappe.
Pour Megs, même si son caractère reste constant – elle passe 90% du temps à prendre des décisions dangereuses – une chose m’a vraiment dérangée à son sujet. Megs est censée avoir 12 ans, ce qui est un âge raisonnable certes, mais ses actions dans le livre ressemblent plus à celles d’une ado de plus de 16 ans. Les plans qu’elle est capable de mettre en place, pour se sauver, elle ou les autres, sont complexes et très bien ficelés. Ce décalage entre l’âge donné et les actions qu’elle entreprend n’est en soit pas un obstacle à la lecture, mais il n’en reste pas moins qu’il m’a dérangée.

Ce qui m’amène au point suivant dans ma liste de « dysfonctionnements » du livre : le rythme. Si j’ai vraiment bien aimé l’alternance entre les histoires de Megs et de Josh, j’ai eu beaucoup plus de mal avec le rythme de celles-ci. Les aventures de Megs, de par sa situation géographique (un parking d’hôtel rappelons-le), sont assez rythmées avec pas mal d’actions, tandis que celles de Josh sont plus calmes, car il reste cloîtré chez lui. Cela ne pose pas de problème au début du roman, mais plus on avance dans l’histoire, plus on a l’impression de faire du sur-place. Les jours se succèdent et se ressemblent. Les problèmes que rencontrent chacun des personnages ont du mal à se résoudre. Cela est peut-être voulu par l’auteur, mais pour moi, ça gêne surtout notre progression dans la lecture.

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Et en parlant de problèmes qui ont du mal à se résoudre, parlons du problème majeur des Extraterrestres ! En ouvrant ce livre, je m’attendais à une histoire de SF dans le sens où les extraterrestres joueraient un rôle primordial dans le récit. Après tout, si soudainement les POD apparaissent dans le ciel, ce n’est certainement pas pour faire beau … à moins que …

C’est le sentiment que laisse les POD, un sentiment de décor, une sorte de bibelot qui ne sert que d’excuse aux personnages pour rester cloîtrés quelque part et vivre leurs aventures. Car sur tout le livre, les POD n’attaquent pas, ils restent observateurs, se contentant juste d’envoyer un rayon laser sur les personnes qui s’aventurent dehors. Sont-elles mortes ? Ou envoyées sur le vaisseau ? Mystère, nous ne le saurons jamais. D’ailleurs, nous ne saurons jamais rien sur ces POD ou les extraterrestres qui les habitent. Quel était leur but en envahissant le ciel de la Terre ? Etaient-ils dangereux ? Pourquoi avoir épargné les animaux ? Quelle était la fonction du brouillard qui a recouvert la Terre et touché Josh ? D’ailleurs était-ce normal que Josh ait des absences après ? /!\ spoiler /!\ Pourquoi avoir, après plus d’un mois d’occupation, décidé de finalement quitter la terre ? Et pourquoi avoir laissé un méga mégalithe sur Terre ?

Autant de questions, oh combien essentielles, dont vous ignorerez pour toujours les réponses. Ce livre m’a donc donné un profond sentiment de frustration quant à ces extraterrestres. Dès que quelque chose se passait au niveau des êtres venus d’ailleurs (et c’était déjà assez rare), j’avais l’impression qu’on faisait semblant de m’envoyer aller chercher un bâton inexistant.

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Comme si l’auteur jetait ses idées sur le papier, sans aller jusqu’au bout. Cela m’a par ailleurs fait penser au film La Guerre des mondes avec Tom Cruise. Un film avec un deus ex-machina aussi visible que ces effets spéciaux !

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En résumé, ce livre m’a vraiment déçue et c’est dommage, parce que cela démarrait vraiment bien. J’espère néanmoins que vous pourrez y trouver, tout ce que je n’ai pas réussi à voir.

Bonne lecture les cocos !