Biguden – Tome 3 : Dahut, de Stan Silas, paru chez EP éditions en janvier 2016
Fraîchement arrivé à la médiathèque, je me suis jetée sur le tome 3 de Biguden, dont j’avais adoré les deux premiers tomes (L’Ankou par ici, Bugul-Noz par-là). C’est le troisième et dernier tome de cette petite série qui m’a envoûtée. Et pour finir, la donne a un peu changé.
Après plusieurs mois passés à Le Pouec, la petite Biguden a décidé de reprendre le large pour rentrer sur sa terre natale. Elle est encore jeune et c’est un long périple, malgré tout, elle a passé des semaines à se construire son embarcation et est décidé à mener de front ce voyage. Le jour du départ, Goulwen n’est pas présent. Et pour cause, quelques jours auparavant il a découvert l’ultime secret de Biguden et lui en veut de ne pas s’être dévoilée avant. Quant à Solenn et Rozen, les deux dernières bigoudènes gardiennes de la magie et du folklore breton, elles sont plutôt contentes de voir partir la jeune Biguden. En effet, depuis son arrivée, la magie se réveille dans le village de Le Pouec, ce qui n’est pas à leur goût. De plus, il semblerait que la petite japonaise soit en fait habitée par un démon puissant. Son départ ne peut donc être que de bon augure pour les bretons.
Cependant, après le départ de l’enfant, les choses ne vont pas mieux. Il semblerait même que la magie se soit décuplée. En effet, un nouveau danger arrive. Dahut, princesse des mers déchues, refait surface après des années d’oubli. Biguden reviendra-t-elle pour aider le village qui l’a accueillie ?
Comme le laisse entrevoir le résumé, ce tome se penche davantage sur l’histoire profonde des personnages que sur le côté folklore de la Bretagne. Ce dernier point est surtout abordé en fin de tome, mais on a aussi un axe plus personnel dans ce récit.
Le secret de Biguden qui est révélé à Goulwen est vraiment des plus surprenants. Je ne pense pas que les lecteurs puissent s’en douter avant. C’est très drôle et ça change la vision des choses que l’on pouvait avoir de certains éléments précédents.
En revanche, j’ai beaucoup aimé le retour de l’image de l’Ankou, qui est, cette fois, un personnage qui nous avons déjà rencontré et qui rend la scène drôlissime. Il y a aussi le flashforward de fin, qui nous montre ce que sont devenus les personnages principaux 9 ans après les derniers évènements magiques à Le Pouec, qui est exquis. Ça clôt bien le récit, tout en laissant une porte ouverte à Stan Silas s’il le veut par la suite. Et, pour le coup, ça enlève le côté bâclé et montre que l’histoire a été pensée jusqu’à la fin.
Je reste également amoureuse du style de dessin choisi, entre l’européen et l’asiatique, ainsi qu’un choix de couleur très bien pensé. Petit plus : la double page du journal local, qui parle de folklore breton, pleine d’humour et qui se moque gentiment de certaines croyances.
En bref, un dernier tome en demi-teinte pour moi, mais une saga au complet qui vaut le coup d’œil.
Le récap’
Points positifs :
- Des retournements de situations inattendus qui en surprendront plus d’un et qui sont les bienvenus.
- Un style graphique toujours autant appréciable.
Points négatifs :
- Le folklore breton est ici plus un prétexte qu’autre chose, par rapport aux tomes précédents, ce qui enlève de sa crédibilité au récit.
- Un scénario un peu moins bien construit qu’auparavant.
Bonne lecture les loulous !