The New Deal (récit complet)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « The New Deal »,

Scénario et dessin de Jonathan Case,

Public conseillé : Adultes et adolescents,

Style : Polar Social,
Paru chez Glénat Comics, le 7 septembre 2016, 128 pages, 14.95 euros,
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L’Histoire

New-York, 1936. Franck O’Malley est un gentil gars américano-irlandais. Apres avoir aidé son oncle Pack à vendre des pommes dans la rue, il file rejoindre le superbe hotel Walldroff où il exerce son métier de groom. Sur place, il apprend que le milliardaire Jack Helmer est de retour. C’est une mauvaise nouvelle pour Franck qui doit le rembourser d’un dette de jeu…
Pendant son service, il croise Theresa, une jeune et jolie femme de chambre noire, qui ne le laisse pas de marbre. D’ailleurs, il l’aide à répéter son rôle dans le “Macbeth” d’Orson Welles.
Le retour d’Helmer des îles Tonga ne passe pas inaperçu. Accompagné de porteurs noirs tatoués et d’un coffre fort personnel et gigantesque, il demande un service à Frank. Ce dernier doit lui trouver des gros joueurs de poker pour la soirée.
Après une petite pause bien méritée avec la belle Theresa, une nouvelle arrivante fait son entrée. C’est Nina Booth, une jeune femme mondaine qui fait tourner la tête de tous les hommes…

Ce que j’en pense

Jonathan case (scénario et dessin) s’attaque à une période historique très précise de l’Amérique. Avec le Crash de 1929, les USA connaissent une crise sans précédent qui jettent un grand nombre d’américains dans la précarité. A cette période, succède un nouvel espoir, caractérisé par des mesures sociales aidées. Mais ce “New deal” n’est qu’un miroir aux alouettes, qui ne résout rien.

Avec trois personnages aussi différents que charismatiques, il construit une sorte de polar noir et social qui brosse un portrait réaliste (et comique) de la société américaine.
Tout d’abord, il y a Franck, un petit gars sympa (qui ressemble visuellement beaucoup à Spirou). Débrouillard, mais empoté, le coeur sur la main et les ennuis pas loin derrière. Son amie Theresa est une charmante jeune femme de chambre noire. En tant que telle, elle est exploitée et la première suspectée. Enfin, il y a Nina, une mondaine, digne d’une actrice en vogue de l’époque. Sa grande beauté classique est soulignée par des tenues sexy. Elle “nage” parfaitement à l’aise dans le monde luxueux de hôtel Walldorf.
Tout ce petit monde se retrouve mêlé à un vol d’un bijoux prestigieux avec plus ou moins de raisons…
Je n’en dirais pas plus et d’ailleurs, je ne pense pas que l’intérêt de l’album réside dans le côté polar. J’ai adoré suivre ces trois personnages qui symbolisent cette “nouvelle donne”, mais d’une façon très personnelle.

Au dessin, Jonathan nous offre un trait académique, qui nous plonge bien dans l’Amérique de l’époque. Précis, classique, le dessin en noir et blanc est à peine complété par des nuances de gris bleux. Là encore, le charme suranné agit. Les femmes sont belles et Nina Booth est une vraie bombe, tout en sensualité. Une icône de cinéma inaccessible et sublime.

Pour résumer, The New deal est un album vraiment à part. Avec son trio de personnages charismatiques et complexes, Jonathan Case décrit avec humour la situation périlleuse de l’Amérique en 1930. Entre polar et fable sociale, il construit un bel album original, subtil, porté par un graphisme ultra-classique et efficace.