J’ai eu ma période Boris Vian quand j’avais environ dix-huit ou vingt ans – comme beaucoup de monde, je crois. J’en ai lu un certain nombre, quelques Vernon Sullivan également, mais c’est un auteur vers lequel je n’étais pas revenu depuis une bonne vingtaine d’années.
Là, va savoir pourquoi, j’ai eu envie d’une piqûre de rappel. Je me suis donc lancé dans Vercoquin et le plancton, deuxième roman de Boris Vian mais premier publié.
S’il met en scène de bons personnages tels que le Major ou Zizanie, s’il dépeint avec humours les surprises-parties de l’époque, il brosse principalement un portrait du Consortium National de l’Unification, représentation sans équivoque du non-sens total, société absurde et révélatrice de l’univers de l’auteur en général, du ton du livre en particulier.
J’ai donc retrouvé dans ce roman le registre qui m’avait tant plu alors et dont je suis encore aujourd’hui particulièrement client. Ceci dit, aussi agréable qu’il ait été de relire un Boris Vian, je ne suis pas sûr de m’y relancer de manière approfondie. C’était probablement un retour isolé, une crise de nostalgie passagère mais sans gravité.