Interview Tan Hagmann

Par Magali @MagaliLafont

Bonjour,

Après m’être battue avec mon ordinateur et ma boite mail une bonne partie de la matinée hier, je peux enfin vous proposer l’interview de Tan Hagmann !

Je présente ses romans car je n’ai pas trouvé de photo d’elle ….Mais l’important c’est surtout ce qu’elle nous dévoile non ??

Je vous laisse donc en sa compagnie !

1- Peux-tu te présenter un peu ?

Je suis une femme de la cinquantaine, d’origine malgache, qui vit à Paris depuis plus de trente ans et travaille dans une école de musique.

2 – Quand et comment as-tu commencé à écrire ?

Je raconte des histoires depuis que je suis en âge d’écrire, c’est-à-dire depuis mes 9 ou 10 ans. Mais je n’écris de véritables romans, avec un début et une fin, que depuis une quinzaine d’années dont le premier a été publié en novembre 2014.

3 – As-tu des auteurs ou des lectures qui t’inspirent particulièrement ?

Très sensible à la langue, j’ai lu beaucoup d’auteurs classiques issus de la littérature française tels que Proust ou Yourcenar… J’ai un penchant particulier pour le romantisme allemand de la première moitié du 20ème siècle, avec des figures telles que Herman Hesse, Stefan Zweig, Gustav Mahler ou encore Richard Wagner… Mais mes 2 auteurs favoris restent Thomas Mann et son fils Klaus, un écrivain injustement méconnu, écrasé qu’il fut par l’immense aura de son Prix Nobel de père !
Enfin, j’ai remarqué que la majorité de mes auteurs de prédilection étaient des homosexuels, hommes et femmes, alors j’ai supposé que j’avais une certaine affinité avec ce type d’écrivains, peut-être parce que ce trait particulier de leur personnalité induisait une vision du monde, qui se trouve être proche de la mienne.

4 – Dans « Sage comme une image » tu abordes le thème de l’abandon familial et des troubles psychiatriques… En fait, je ne sais pas trop comment formuler la question pour qu’elle ne soit pas intrusive, mais j’aimerais savoir pourquoi ces thèmes semblent te toucher particulièrement !

La démission parentale est un thème qui me tient à cœur, car je le pense plus courant qu’on ne croit, et qu’il y a plusieurs façons pour des parents d’être démissionnaires. Mais, quelle que soit la raison, l’effet dévastateur sur un enfant est toujours garanti ! Dans « Sage comme une image », je l’aborde par le biais social, à la lumière d’un père qui prétend travailler trop pour pouvoir s’occuper correctement de sa famille. La mère, quant à elle, souffre probablement d’une grande dépression non diagnostiquée, ce qui explique pourquoi Kristian en veut plus à son père qu’à sa mère.

5 – Même si c’est moins marqué dans « Sage comme une image », tu as des tournures de phrases très particulières. Est-ce que tu l’as déjà remarqué ? Est-ce un choix travaillé ou est-ce simplement ta manière d’écrire au quotidien ?

Oui, je m’en suis aperçue, car on ne cesse de me le faire remarquer ! (Rires). Et, non, il ne s’agit pas d’un choix mais de mon style naturel qui me suit jusque dans ma correspondance quotidienne. Même lorsque je parle, j’ai tendance à digresser et à mettre la charrue avant les bœufs… Quand j’écris mes romans, les phrases chantent toutes seules dans ma tête, au détriment quelquefois de leur lisibilité. C’est pourquoi souvent le plus gros de mon travail de réécriture consiste à traquer ces inversions spontanées, afin de donner plus de fluidité au texte. Cela dit, je sais que j’aurais beau faire, il me restera toujours quelque chose de cette façon particulière de composer. Et peut-être qu’un jour, je finirai par admettre que c’est tout simplement ma patte personnelle.

6 – Peux-tu nous parler un peu de ce choix de faire voyager tes livres, de ce que ça t’apporte en tant qu’auteur ?

Il se trouve que Nathalie Robert du blog « Sur ma table de nuit » m’a proposé cette aventure, au moment où je découvrais le concept et que je me disais que ça me plairait beaucoup de faire voyager l’un de mes livres. C’était une pure coïncidence, mais elle est bien tombée, et je me félicite chaque jour d’avoir accepté ! C’est très émouvant pour moi, en tant qu’auteur, de savoir que mes ouvrages voyagent de foyer en foyer, et que le temps d’un livre, des lecteurs, qui n’ont rien à voir entre eux, vont se trouver relier par un fil invisible que j’aurais tissé. Cela m’a permis aussi de beaux échanges, avec certains, comme celui que nous avons en ce moment.

7 – As-tu des projets d’écriture en cours ?

Je suis en train de finir la rédaction du troisième tome de ma trilogie « Bi Live in me » qui, si tout se passe bien, devrait paraître à la fin de cette année. Enfin, un mini scoop, parce que je n’en suis pour le moment qu’au stade de la documentation… mais j’envisage l’écriture d’un historique sur un personnage mythique qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Une fiction qui sera basée sur une partie de la vie de Lawrence d’Arabie, mais chut… je n’en dis pas plus, car il est encore trop tôt pour en parler.

8 – En te suivant sur facebook j’ai vu de la promotion pour divers projets tournant autour de l’homosexualité… tu nous en parles ?

J’ai eu l’honneur de contribuer en juin dernier à la rédaction de 2 recueils de nouvelles intitulés « Des Vacances pour le Refuge » dont les droits seront reversés à l’association du même nom. Pour ceux qui ne le sauraient pas, « Le Refuge » est une structure nationale dont la vocation est d’accueillir et d’aider des jeunes rejetés par leur famille, en raison de leur homosexualité. Quand je te disais qu’il y avait plusieurs façons pour des parents d’être démissionnaires, celle-ci est l’une des plus abjectes ! Et le plus triste est que les responsables de cette association affirment que ces cas d’abandon sont en constante augmentation. C’est à peine croyable en 2016 ! Je ne peux donc qu’encourager tous les lecteurs à continuer d’acheter ces 2 livres, alliant ainsi le plaisir de la découverte à une bonne action.

9 – Un petit mot pour tes lecteurs/trices ?

J’espère que cette interview vous en apprendra un peu plus sur mon travail et moi et, qui sait, vous donnera envie de me découvrir. Enfin, pour ceux qui me lisent déjà, un grand merci de partager mon univers. Et, à toi, merci pour cet échange qui fut très agréable et enrichissant !