Claude Ponti. (c) EDL-Eduardo Redondo.
09 h 55. J'ouvre le nouvel album de Claude Ponti, "Le mystère des Nigmes", à paraître fin novembre à l'école des loisirs. Trop bien, il commence à 22 h 22, une heure que j'ai remarquée chaque soir, des années durant. Tiens, tiens, le "square Albert-Duronquarré", on a déjà vu ça quelque part...
09 h 56. Le livre est grand, au même format que le précédent, "L'Affreux moche Salétouflaire et les Ouloums-Pims", sorti fin novembre 2015 (lire ici). Un peu plus petit que "Georges Lebanc" (l'école des loisirs, 2001), auquel il fait référence. Malheureusement, Georges Lebanc ne bouge plus. On va découvrir pourquoi.
10 h 58. L'album raconte une autre "kastatroffe" (lire ici et ici), celle que vivent les Souris Archivistes qui voient disparaître "les textes, les mots, les lettres" de leurs grands livres. Ceux où elles consignent tout ce qui se passe sur le square. Mais elles ont des indices, des pattes de mouches, et vont se lancer à la recherche des voleurs de mots, des voleurs d'identité, des voleurs de souvenirs, des voleurs de tout en quelque sorte... même de la vie.
Les pages 2 et 3 du "Mystère des Nigmes" de Claude Ponti. (c) edl.
11 h 05. Ce nouvel album est pontien en diable, avec sa quête initiale, son vocabulaire imaginatif et ses jeux de mots incroyables, ses dessins pleins de surprises, ses constructions précises, ses machines inouïes qui, toutes, fonctionnent. Ses monstres inquiétants et ses scènes de nature paisible. Sa liberté de dessiner sur plusieurs images, à travers toute la page, en jouant encore sur les mots. Mais c'est aussi un Claude Ponti qui innove que l'on découvre: de nouveaux personnages, des souris et des bourdons pour commencer, des Totémimiques et des Anges coussins plus loin, des références à des albums antérieurs, l'idée de chronométrer l'histoire, de recourir aux notes de bas de page, pour de vrai et pour de faux...
11 h 23. Je suis toujours l'histoire avec bonheur, en rigolant et en savourant les trouvailles de texte et d'images. Les oies Rim Skikor et Sakoff, la tirade à propos de "Carla Manio Lia, fille de Manio Carla Lio, fils de Carla Mania Liu", l'apparition de la cathédrale bruxelloise Saints-Michel-et-Gudule, de vues de parcs nantais, de bancs bien entendu.
11 h 34. Je cherche toujours avec les Souris et leurs alliés quel monstre a mis le Square en panne et "engroinfre les mots". La réponse sera, comme souvent chez Claude Ponti et dans la vie, chez les enfants, ce qui nous vaut une superbe image sur double page. Un début de solution, puisqu'elle est à trouver chez la Feuilloizelle, un oiseau de feuilles. De nouvelles énigmes à résoudre en perspective.
"Le mystère des Nigmes" de Claude Ponti. (c) l'école des loisirs.
11 h 45. L'album se poursuit en joyeuse quête initiatique avec épreuves, dangers et amis prêts à aider. Les mots choisis, régal de jeux et de surprises, font aussi quelques incursions dans le domaine de la philosophie, à propos de la mémoire, des souvenirs, des mystères... Exemple: "Sans la mémoire de ce qui est arrivé, comment savoir le goût du chocolat et en avoir envie? Comment savoir ce que l'on a détesté et le refuser? Comment savoir ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas?" Bigre!
Le monstre à combattre (c) edl.
11 h 56. Je poursuis, enchantée, la lecture de cet album très réussi, riche de plein d'histoires parallèles, de questions et de réponses, de personnages craquants ou terrifiants, de mots autorisés ou interdits."Le mystère des Nigmes" est "merveilleussimeux". Claude Ponti s'en dit "content". Il ne sera pas le seul. Mais comme il faut encore dormir beaucoup de fois avant qu'il ne soit disponible, j'en reste là et y reviendrai lors de sa sortie.