de Nadia Coste
Voici l’histoire d’un fratricide, de la naissance du premier Immortel, d’un désir de vengeance et d’une chasse à travers les siècles. Voici la genèse des mythes.
Comme c’est étrange de lire un livre dans lequel on n’apprécie aucun personnage! Et de continuer de lire ce livre et de vouloir en connaitre la fin!
C’est le cas avec ce roman: entre les psychopathes, les prétentieux, les pervers et les idiots, il n’y a pas un seul personnage pour attirer votre sympathie. Pourtant le scénario, intrigant et sombre, et les énigmes qu’il pose vous font tourner les pages encore et encore.
Pour autant, je ne pense pas pouvoir dire que j’ai vraiment apprécié cette lecture. L’univers très violent fascine au premier sens du terme: il attire autant qu’il dégoûte. Il faut avoir ce petit côté voyeur en quête d’adrénaline pour poursuivre sa lecture; comme lorsqu’on lit un roman d’horreur, un thriller sanglant ou un témoignage difficile. Ce n’est pas le genre d’état d’esprit dans lequel j’aime être quand je lis même si cela m’a permis de terminer cette lecture.
Le barbarisme contenu dans les pages se justifie grâce à l’époque à laquelle se situe l’histoire. On sait tous qu’à l’aube des hommes, la loi du plus fort régnait par conséquent les instincts et les pulsions ont une place primordiale dans ce récit. Et même si c’est assez bien utilisé par l’auteure, c’est plutôt choquant de se retrouver face à tant de brutalité, de bestialité même. De plus, cela donne aux personnages des réactions très égoïstes et enfantines.
Les mythes manipulés par Coste (Abel et Caïn, Romus et Romulus, les loup-garous et les vampires) et l’origine qu’elle leur imagine sont cohérents et intéressants. Sa plume est précise et parfois aussi écorchante que les scènes qu’elle dépeint. Le rythme instauré, bien que heurté fonctionne en harmonie avec le personnage principale et sa quête. Mais je rejoins quelques collègues bookblogueurs sur l’impression de raccourci que laissent certains passages: quelques décisions sont prises trop rapidement et sans réelles justifications. Et même dans le contexte décrit dans le paragraphe précédent, ces morceaux du récit apparaissent comme de petites facilités et gâtent quelque peu l’histoire.
Une dernière chose me dérange dans ce texte mais je ne saurais pas vraiment le justifier: après tout, l’auteure fait ce qu’elle veut. Cependant, je trouve que ce roman dépeint la femmes de manière très négative. Mère ou putain, parfois les deux, objet de désir, objet sacrificiel, incubateur. Je me doute que c’est en adéquation avec les mœurs de l’époque mais nous sommes dans de la fiction, la véracité historique n’était pas obligatoire pour tout, si?
Pourtant bien exécuté, ce roman ne pendra pas une grande place dans mon cœur. Il sert tout à fait son propos et reste une lecture satisfaisante mais sans créer de coup de cœur que ce soit par le fond ou par la forme.
Cette lecture entre dans les challenges Littérature de l’Imaginaire et Coupe des 4 Maisons (Item Beaubâton: lire un livre d’un auteur français – 30pts)
Marion