Chronique « Haytham, une jeunesse Syrienne, »
Scénario de Nicolas Hénin, dessin de Kyungeuns Park,
Public conseillé : Adultes et adolescents,
Style : Documentaire,
Paru chez Dargaud, le 16 septembre 2016, 80 pages, 17.95 euros,
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L’Histoire
Deraa, ville moyenne en Syrie, prêt de la frontière jordanienne. Le jeune Haytham aime grimper dans les citronniers et manger des clémentines sous les arbres. Pourtant, la vie n’était pas facile. La ville de Deraa était très loyale au régime. Comme partout ailleurs, les photos de Hafel El-Assad, président syrien et chef du parti unique, le Baas, était omniprésent. Le régime, inspiré du système soviétique surveillait de prêt toute forme d’opposition avec les Moukhabarat, une milice civile et zélée capable des pires exactions…
A la mort du dictateur, Bachar el Hassad, son fils, devient président d’office. Dans la petite maison familiale, Haytam grandit. Son père est un opposant politique convaincu. La période qui suit, appelé le printemps de Damas, lui laisse espérer des promesses d’ouverture…
Ce que j’en pense
Tout le monde connaît la grande crise syrienne actuelle qui pousse des milliers de réfugiés, femmes et enfants compris à fuir leur pays.
Parant des années 2000, et se basant sur le récit de Hyatam, un jeune syrien enfant des années 2000, Nicolas Hénin (au scénario) et Kyungen Park (au dessin) nous font vivre la vie des syriens de l’intérieur.
C’est la parole d’Ahytam qui nous guide dans ces tranches de vies au long cours. La vie sous la présidence de Hafel El-Assad et de son successeur et fils Hassad, la peur de la milice, l’espoir de la révolution, la mort omniprésente, c’est un documentaire poignant raconté à la première personne.
Raconté avec des mots d’enfant, puis d’un adolescent (quant il grandit) ce témoignage est d’autant plus touchant qu’il est raconté sans fards, ni pathos. Tout y nest décrit avec simplicité, et parfois terreur…
C’est un beau message d’espoir et de croyance en l’humain que livrent Nicolas Héninet Kyungen Park. un message comme on aimerait en entendre plus souvent.
Au dessin, Kyungen Park compose un trait assez simple et nerveux. Le début est un peu sec et “brouillon”, mais avec le temps, les personnages prennent de la consistance, le trait se fait plus juste.
Le lavis en noir et blanc complète cette impression de documentaire, caméra à l’épaule, qui refuse toute forme d’artifice. Le dessin est simple, vrai, expressif.
Pour résumer, vous voulez apprendre ce que fut la vie des syriens depuis 15 ans ? Comprendre pourquoi tant de réfugiés se retrouvent chez nous ? Lisez Haytham, une jeunesse syrienne !