J’ai vu un homme d’Owen Sheers

sheers_homme_def.inddTitre : J’ai vu un homme

Auteur : Owen Sheers

Traduit de l’anglais par Mathilde Bach

Editeur : Payot-Rivages

Date de parution : 2015

350 pages

Michael Turner pénètre dans la maison de ses voisins, en leur absence. Pour quelle raison ? Qu’est-ce que cela va engendrer ? Je n’ai pas envie d’en dévoiler davantage. Il est tellement agréable de découvrir au fil de sa lecture le contenu de ce roman. Tout ce que je peux dire c’est qu’il aborde pas mal de sujets divers, actuels et passionnants dont le principal tourne autour du deuil (fait-on jamais son deuil de la perte d’un être cher ?).

La qualité du roman repose sur sa construction. On sent un auteur sûr de lui, qui sait où il veut mener son lecteur, qui sait quand il doit lui révéler certains éléments et quand il doit les taire. Belle maîtrise ! Il jalonne son texte de petites phrases qui indique au lecteur qu’il doit être attentif, qu’ il va se passer quelque chose de tragique, mais il prend son temps pour l’y emmener. Et puis, lorsque « l’événement » a enfin eu lieu, il prend à nouveau son temps pour décortiquer ce que pensent les personnages, ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent, pour décrire leur plus profond mal-être, avant de clôturer son livre avec panache.

J’ai vraiment apprécié d’être ballotée d’un lieu à un autre, du passé d’un personnage au passé d’un autre, en sachant que l’action « présente » est en suspens pendant ce temps-là. On lit ce livre, haletant, avec la soif d’en savoir toujours davantage d’abord puis avec celle de savoir comment les personnages, meurtris, vont se sortir de cet imbroglio psychologique.

Ce roman m’a passionnée de la première à la dernière phrase. Il m’a surprise, étonnée, interrogée, captivée.

Le roman s’ouvre sur ces mots :

« L’événement qui bouleversa leur existence survint un samedi après-midi de juin, quelques minutes à peine après que Michael Turner, croyant la maison des Nelson déserte, eut franchi le seuil de la porte du jardin. »

C’est Luocine qui m’a donné envie de le lire. Et comme elle, je l’ai emprunté à la médiathèque.