Les sirènes de Bagdad

Salut à tous !

Aujourd’hui je vous présente un livre trouvé dans la boîte à lire. Une histoire complètement différente de ce que j’ai pu lire jusqu’à maintenant !

On y va ?

41kg89wtkl-_sx315_bo1204203200_Kafr Faram. Un petit village aux confins du désert irakien. On y débat devant la télévision, on s’y ennuie, on attend, loin de la guerre que viennent de déclencher les Occidentaux. Mais le conflit va finir par rattraper cette région où la foi, la tradition et l’honneur ne sont pas des mots vides de sens.

J’avais envie et j’ai toujours envie de lire plus de romans sur l’Orient, sur ces victimes dans leur propre pays à cause des Occidents qui viennent y faire la guerre pour tout autre chose que leur sécurité. J’ai grandi avec les attentats aux US qu’il y a eu il y a 15 ans et ceux qui ont suivi en Europe mais j’ai toujours su que les guerres qui se faisaient par la suite en Orient étaient sales. Je ne cautionne ni les attentats ni les guerres et je voulais en apprendre plus.

yasminakhadracequelejour.jpgJ’ai donc commencé par lire ce roman de Yasmina Khadra, qui est un romancier très connu du genre. Il n’est pas là pour accuser ou dénoncer dans son roman mais pour faire réagir. Dans un monde où aujourd’hui plus rien ne va et où nous, Occidentaux, faisons tout un tas d’amalgames débiles, Yasmina explique tout simplement comment un village perdu se retrouve à changer du jour au lendemain suite à une attaque. Ce sont souvent des bavures qui n’ont pas lieu d’être et la peur fait faire des atrocités. On tue plus d’innocents que de coupables.

Kafr Faram est un petit village où rien ne se passe et où le temps s’est arrêté. On vit à l’ancienne mais aussi dans la pure tradition du respect, des coutumes et de la famille. Même si le roman m’a plus dans l’ensemble pour son histoire dure et éloquente, j’ai grincé des dents face à l’auteur qui parlait peu des femmes qui devaient se marier jeune, avec le cousin, faire des gosses, se taire et tenir la maison. Ils vivent comme ça, sûrement pas tous, mais je trouve cela difficile pour elles. Elles n’ont connu rien d’autres. Le roman est dur, violent, très bien écrit et se passe à la fois à Bagdad et Beyrouth. Des villes qui ont l’air magnifiques mais où chaque pas foulé peut entraîner la mort.

photossublimes.jpgKhadra crache aussi de façon très virulente sur tout ce qui touche à la sexualité. Il en parle peu mais son personnage s’y confronte de façon extérieur plusieurs fois et il dépeint cela d’une façon sale, vulgaire et encore pire si cela concerne une femme. Comme s’ils oubliaient eux-mêmes d’où ils venaient à la base…Ce sont des choses tabous. Le point central du roman est lorsque ce jeune arabe se retrouve confronté à une énorme arrestation dans son village. Un événement va le transformer à vie et à partir de là, c’est sa longue descente dans la haine occidentale.

C’est un roman d’actualité qui a une dizaine d’années. Il parle du passage au fanatisme religieux, à ces êtres bafoués qui sont prêts à commettre l’impensable car ils ne sont plus rien. Ils veulent marquer le coup en tuant ou se faisant tuer pour laver cette affront qui leur a été fait. C’est le cas du personnage principal. On comprend parfaitement son dégoût et son envie de vengeance mais aujourd’hui, ils se vengent pourquoi ? Pour qui ? Sur quoi ? Sur qui ? Et c’est là où le roman est génial et prend tout son sens car il y a les deux dialogues : celui de la haine mais celui de la raison. C’était mon premier roman de ce genre et je n’ai pas été déçue.