Rate fiscale et Ezra Pound, par Alain Gagnon…

Par Chatquilouche @chatquilouche

La rate fiscale — L’empereur romain Julien comparait le fisc à la rate, qui se gonfle de l’épuisement des autres membres. (Aurelius Victor, Des Césars) Je suis très en faveur d’aider ceux qui sont dans le besoin et de payer pour ceux qui ont moins de ressources que moi (pour un écrivain, il n’y en a pas tellement…). Par contre, j’ai de nombreux griefs relativement à ces mesures « mur à mur » qui, sous prétexte d’ingénierie sociale, imposent à tous – et à quels coûts ! – des programmes qui font enfler la rate du corps social, l’affaiblissant et réduisant l’autonomie, l’esprit d’entreprise et la créativité de la majorité, qu’on habitue ainsi à la sujétion – on se tourne sans cesse, pour tout projet communautaire ou privé, vers l’État qui, grâce à une fiscalité paralysante, s’est fait dispensateur universel.
Tout un ménage à faire du côté de la Santé, de l’Éducation et des Affaires sociales.

Ezra Pound — À la fin de sa vie, l’immense poète et mystique ne parle presque

Photo : Alvin Langdon Coburn

plus, il écrira tout de même :

Le Paradis, voilà pourquoi j’ai tenté d’écrire
Ne bougez pas.
Laissez parler le vent
Le paradis est là.
Que les dieux pardonnent ce que j’ai fait.
Que ceux que j’aime tentent de pardonner ce que j’ai fait.

Et il ajoute :
— Il est difficile d’écrire un paradis, quand tout semble vous pousser à écrire une apocalypse. (Ils se croyaient illustres et immortels, Michel Ragon.)
Il mourra à Venise en novembre 1972, dans cette ville qui pour lui signifiait civilisation, culture et spiritualité.

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).