de Jacques Expert
1993 : Sophie Delalande est folle d’amour pour sa fille Hortense, trois ans, qu’elle élève seule. Celle-ci lui permet d’oublier les rapports difficiles qu’elle entretient avec son ex-mari, Sylvain, un homme violent qui l’a abandonnée alors qu’elle était enceinte et à qui elle refuse le droit de visite. Un jour, pourtant, Sylvain fait irruption chez elle et lui enlève Hortense. « Regarde-la. Nous allons disparaître et tu ne la reverras plus. »
2015 : après des années de recherches vaines, Sophie ne s’est jamais remise de la disparition d’Hortense. Fonctionnaire au ministère de l’Éducation, elle mène une existence morne et très solitaire. Jusqu’au soir où une jeune femme blonde la bouscule dans la rue. Sophie en est sûre, c’est sa fille, c’est Hortense. Elle la suit, l’observe sans relâche. Sans rien lui dire de leur lien de parenté, elle sympathise avec la jeune femme, prénommée Emmanuelle, tente d’en savoir plus sur elle. La relation qui se noue alors va vite devenir l’objet de bien des mystères. Sophie ne serait-elle pas la proie d’un délire psychotique qui lui fait prendre cette inconnue pour sa fille ? Et la jeune femme est-elle aussi innocente qu’elle le paraît ?
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Sophie est une femme meurtrie par l'enlèvement de sa fille de 3 ans par son ex compagnon. Elle traverse les années avec cette douleur insoutenable. 22 ans après ce tragique évènement, au hasard d'une rue, elle bouscule Emmanuelle. Sophie va commencer à la suivre et à l'épier persuadée que cette jeune femme n'est autre que sa fille disparue Hortense.
Jacques Expert signe ici un récit troublant et captivant, inspiré d'une histoire vraie.
J'ai passé un excellent moment de lecture.
Tout d'abord, le sujet est intrigant. Je voulais vraiment en savoir plus sur Sophie, savoir comment elle pouvait tenir debout après avoir vécu ce drame, beaucoup de mystères autour de cette femme. Et puis soudain, cette obsession, voir conviction qui nait vis à vis d'Emmanuelle : est-elle justifiée ? On doute toujours de l'état psychologique de ce personnage, pourtant au fond de nous, on a envie de croire que le hasard est possible. C'est fou ce sentiment d'espoir qui soudain nous fait vibrer.
C'est un peu les montagnes russes, car on est sûr de soi et puis plus du tout, surtout quand les pensées d'Emmanuelle viennent s'inviter dans les chapitres. On passe de Sophie à Emmanuelle, et là, deux versions viennent se compléter, se contredire et forcément rythmer l'histoire.
La pression monte crescendo. Cette oppression est accentuée notamment par des auditions de l’entourage qui viennent accentuer le trouble. Les proches des deux personnages sont tous surpris de la tournure des évènements. On comprend rapidement qu'une tragédie est entrain de se préparer. J'ai trouvé que l'ambiance était proche du huis clos.Toute la qualité d'Hortense est dû à une construction parfaite du récit et à l'excellente psychologie des personnages. Je n'avais jamais lu des livres de cet auteur mais cette expérience positive me donne très envie d'aller plus loin, notamment avec ceux déjà présents dans ma pile à lire (Qui ? et Adieu).
Au final, au-delà d'une histoire où folie et obsession s'entremêlent, on aborde surtout quelque chose de plus profond : l'amour inconditionnel d'une mère pour son enfant. Hortense, malgré son absence physique, n'a jamais été aussi présente. Elle est là, dans chaque parole et silence de Sophie. Cette situation oriente le texte plus vers le drame que le thriller.
Concernant la fin qui a laissé beaucoup de lecteurs sans voix. Pour ma part, j'attendais cette révélation comme une évidence. J'imagine que le fait de lire toujours le même style aide à comprendre plus rapidement des ficelles. Forcément, j'ai été moins surprise et surtout, pas mal frustrée car je l'ai trouvé très rapide et laissant beaucoup de questions en suspens.
C'est ce qui m'a chagriné, ne pas en savoir plus, et paradoxalement, j'ai noté quelques longueurs.
Comme vous pouvez le voir, j'ai peu de choses négatives à dire sur ce livre mais un seul conseil à donner : lisez le.
Note : 5/5Édition : SonatineNombre de page : 299