Quatrième de couverture :
Pierre Sauvé
À l'orée de la quarantaine, veuf, père d'une fille de vingt ans. Sergent-détective à la police municipale de Drummondville, il enquête sur un quadruple meurtre qui a toutes les apparences d'un crime passionnel.
Frédéric Ferland
Début de la cinquantaine, divorcé, père de deux adultes qu'il ne voit guère, il cherche depuis des années l'excitation ultime, celle qui donnera un sens à son existence et à la vie en général, qu'il a toujours trouvée terne. Psychologue, il exerce sa profession dans la ville de Saint-Bruno.
Maxime Lavoie
Trente-sept ans, célibataire, idéaliste et milliardaire. Il y a deux ans, il a quitté ses fonctions de président de Lavoie inc. pour devenir le producteur et l'animateur de Vivre au Max, l'émission de téléréalité la plus controversée de l'heure... mais aussi la plus populaire.
Trois hommes différents, trois existences que tout sépare. Or, contre toute attente, leurs chemins se croiseront bientôt et leur vie en sera bouleversée à jamais. Tout comme celle de milliers de gens... tout comme la vôtre !
Mon avis :
Je suis là, je rigole devant les films d'horreur et je bouffe du thriller comme toi tes cuillères de Nutella. Mais faut pas croire, en vrai, je suis une âme sensible qui cherche désespérément le truc qui me fera vibrer.
Et bien, c'est chose faite.
Le Vide de Patrick Sénécal c'est de la maîtrise à l'état pur. Mélange de thriller horrifique et d'horreur policière. Coincé quelque part entre l'éloge de la fiction et la satire de l'humanité. L'auteur a une plume qui envoie du pâté. Il happe son lecteur dès le début du bouquin et ne le lâche plus jusqu'à la fin. Les personnages eux, sont tous terriblement humains. Ni bon, ni mauvais. Mais un mélange explosif des deux. Chacun a son rôle à jouer, chacun a sa place propre, et le lecteur est au milieu de tout ça, haletant, curieux d'en savoir toujours plus et à la fois déprimé par la violence de la connerie humaine.
Vous l'aurez compris, ce livre est un énormissime coup de coeur.
Faut dire que Patrick Sénécal ne fait pas dans la demi-mesure.
Non, non.
Il déboule sur le marché littéraire du thriller - qui connaît quelques gros ratés il faut le dire- avec ses propres codes. Il nous offre une lecture originale puisque les chapitres sont dans le désordre. Le lecteur a donc le choix de lire son livre normalement (wesh t'as vu tu suis les pages quoi : n°1, n°2, n°3...ça va t'as compris le principe hein), ou de lire le livre en suivant l'ordre des chapitres (pareil hein si tu sais compter, normalement y a le chapitre 2 après le chapitre 1).Perso, j'ai fais des folies de mon bulbe cérébral puisque j'ai lu le livre normalement, c'est-à-dire avec les chapitres dans le désordre.
Oui, oui. Je suis une grande malade moi.
Et qu'on soit clairs, je pense avoir eu plusieurs orgasmes au cours de cette lecture. (oui je viens de détruire ton enfance parce que toi aussi maintenant tu sais que les feuilles ça fait pas kiffer comme ça normalement)
L'intrigue nous colle à la peau, elle nous embarque dans les tréfonds du vice humain. Dans son désespoir, son égoïsme. Dans la fadeur de l'ambition des gens ou au contraire l'indécence de leur égo surdimensionné. Dans Le Vide, il n'y a pas un humain pour en sauver un autre. On est tous pourris jusqu'à la moelle et Patrick Sénécal se fait une joie de nous le rappeler à chaque page ou presque.
Du coup forcément ça marche pour moi. Et ça marche mieux que bien. D'autant plus que l'auteur est un Dieu puisqu'il parvient aussi à nous surprendre avec des rebondissements crédibles, auxquels on ne s'attend pas le moins du monde et qui finissent de perfectionner une histoire qui se suffit déjà à elle-même.
En gros, t'es là, tu te fais kiffer sur les classiques des grands de ce monde mais en vrai, t'as rien vu si t'as pas lu Le Vide.
Ce mec devrait être étudié en cours, je te le dis.
Ce qui est horrible avec ce livre, c'est que t'es plongé dans un univers kafkaïen, qui fait passer Les Fleurs du Mal de Baudelaire pour la bible de l'optimisme et Lolita de Nabokov pour le nouveau Martine à la Plage...
Sauf qu'en vrai quand tu le refermes, tu te rappelles que l'univers dans Le Vide, c'est pas de la fiction.
Non.C'est le monde réel, là, dehors. Ou en tout cas celui que les télés-réalités te vomissent à la gueule chaque jour sur ton écran plasma.
Et y a pas à dire.
Le constat fait mal.
Ma note :
20/20 ++++